Comment la diplomatie peut-elle être une solution à l'immigration clandestine ?    La saison 2024/2025 sélectionne son champion    L'Algérien Mohamed Meridja réélu à l'exécutif    L'Ensemble ''Senâa'' de musique andalouse rend hommage à Mohamed Khaznadji    Des maisons de jeunes mobilisées pour accueillir les candidats durant la période d'examen    Décès de l'ancien photographe de l'APS Mahrez Amrouche    Hadj 2025/1446 : Retour du premier groupe de pèlerins à Oran    L'Algérie condamne l'agression israélienne flagrante contre la République islamique d'Iran    Baccalauréat 2025 : plan spécial pour la sécurisation de l'examen    Le président de la République accorde un intérêt particulier aux radios locales et à leur développement    Les pays de l'ASEAN se réjouissent de l'adhésion prochaine de l'Algérie au Traité d'amitié et de coopération en Asie du Sud-Est    Plus d'un demi-million de cartes "Chifa" actualisées au niveau des officines conventionnées avec les organismes de sécurité sociale    Secousse tellurique de 3,3 degrés dans la wilaya de Sétif    Lancement lundi prochain de projets de recherche algériens retenus dans le cadre de l'initiative des alliances arabes pour la recherche scientifique et l'innovation    L'entité sioniste ferme la mosquée Al-Aqsa et impose un blocus total en Cisjordanie occupée    Soirée artistique à Alger en hommage à l'artiste martyr Ali Maachi    Début de la campagne moisson-battage dans les wilayas du nord, indicateurs annonciateurs d'une récolte abondante    Les performances de la troupe "Arokass" de Djanet, parmi les principales attractions de l'Exposition universelle d'Osaka    Pétrole et gaz : rebond des prix, portés par des facteurs géopolitiques, économiques et climatiques    Fédération algérienne des sports aquatiques : ouverture des candidatures pour les postes techniques    Tour du Cameroun : l'Algérien Abdellah Benyoucef prend la deuxième place    Mme Hamlaoui reçoit le DG de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie    Nâama: inhumation du Moudjahid Daifallah Mohamed    Voile/Equipe nationale (Laser) : huit athlètes en stage de préparation à Alger Plage    La victoire était à la portée des Fennecs !    Les dockers du port de Marseille refusent de les embarquer !    L'AFC veut investir en Algérie    Comment la diplomatie peut-elle être une solution à l'immigration clandestine ?    Mascara rend un hommage vibrant au martyr Ali Maâchi    L'Autorité nationale indépendante de régulation de l'audiovisuel met en garde    L'Algérie est en mesure de relever toute sorte de défis !    Les conséquences pour le monde    Une nouvelle ère de rigueur pour l'investissement    Témoin des atrocités coloniales dans les zones rurales    La baguette normale devient un luxe    Une série d'accords signés entre l'Algérie et le Rwanda    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Affaire des « Redresseurs »: BENFLIS en filigrane présidentielle…
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 15 - 10 - 2011

Il est des évènements, dans la pratique politique algérienne, qui peuvent sembler périphériques, mais qui permettent pourtant, en ces temps de black-out intégral, de faire des lectures intéressantes.
Ainsi, et alors qu'elle avait été interdite, non seulement par la direction du FLN, mais aussi par l'administration, la conférence des « Redresseurs » du FLN fut autorisée, soudainement et sans crier gare, par le ministre de l'intérieur lui-même.
Branle-bas de combat au sein de ce parti. Belkhadem, son « patron », refusa de s'y plier, et, dit-on, remua ciel et terre pour faire annuler cette décision. Peine perdue. Toutes les lignes étaient occupées.
L'autorisation fut maintenue, et les « Redresseurs » purent se réunir, à Draria. Ils furent plus de 500 délégués, venus de tout le pays, à s'y rendre. Entre autres nombreuses personnalités qui pèsent, la présence du Général à la retraite Abdelmadjid Chérif a été signalée. Elle signifie, à elle seule, que le rapport des forces a réellement basculé. Bien côté auprès de ses pairs, beau-frère du président Zeroual, homme d'affaires avisé et fin tacticien, cet homme a toujours joué gagnant-gagnant. Il est un thermomètre à lui seul, pour ne s'être jamais allié à qui n'a pas 100% de chance de remporter la mise. A 99,99%, il ne s'engage pas ouvertement. C'est dire.
Belkhadem tenta désespérément de faire capoter la rencontre, en appelant personnellement des redresseurs parmi les plus influents, pour essayer de les diviser, et peut-être même pour les débaucher, en leur proposant des alternatives individuelles. Rien n'y fit, et la réunion put se tenir, sous la protection inusitée d'un impressionnant cordon de sécurité, dépêché sur ordre du …ministre de l'intérieur.
N'ayant pu rallier à lui l'encadrement de sa propre formation, où une lecture appropriée de l'autorisation avait été faite, bien sûr, Belkhadem opta pour un recours désespéré, de quelqu'un qui ne sait pas nager et qui se noie, et qui s'accroche à n'importe quoi. Il fit appel à ses propres baltaguias, dans le plus pur style des conflits tribaux des hautes plaines, en usant d'un discours où le régionalisme le plus excessif le disputait à une hystérie échevelée. Il a fait circuler l'information que c'était là un coup de force des gens de l'Est algérien contre l'Ouest. Et de fait, les hommes de main qu'il envoya à Draria, pour saboter la réunion des « Redresseurs » étaient venus de plusieurs mouhafadhates de l'Ouest du pays, et seulement d'une partie de l'Ouest, avec à leur tête deux de ses fils, et nombreux de ses neveux, cousins et autres parents. Hallucinant ! La police, comme de bien entendu, interpella un de ses fils, et s'arrangea pour que l'information parvienne aux médias. Bien sûr !
Au sein du FLN, les poids lourds du parti, à qui on ne la conte pas, qui avaient bien compris le message subliminal contenu dans cette autorisation, et qui ont pour principe de ne jamais se compromettre avec celui qui est lâché par les vrais décideurs, commencèrent à montrer les signes d'une vraie sédition, voire d'une proche curée. Voici un extrait d'un excellent article du journal Le Soir d'Algérie : « un groupe de personnalités du parti, conduit par l'ancien président de l'APN, Amar Saïdani, signeront une pétition dans ce sens adressée à Belkhadem où ils l'exhortent à éviter la confrontation, la rencontre étant de toutes les façons autorisée par les pouvoirs publics. Vainement. Le patron de l'ex-parti unique aurait même déchiré ce document ! «Celui qui ne se rendra pas demain à Draria est contre moi», aurait également répliqué le ministre d'Etat à d'autres interlocuteurs dans la journée de mercredi. » Belkhadem a réllement tout fait pour que tous les cadres du FLN, sans exception, se rendent à Draria pour empêcher physiquement la tenue d'une réusion autorisée par le régime. On aura tout vu! Belkhadem contre Bouteflika et les les chefs du Haut Commandement réunis. Un Ché en kamis.
Et de fait, le noeuf gordien de toute cette affaire se trouve exactement là ! Si la rencontre a été autorisée par « les pouvoirs publics », elle n'est certainement pas une initiative du ministre de l'intérieur. Le précautionneux Ould Kablia, rompu à la pratique politicienne du régime, et qui en connait toutes les règles non dites, ne s'aventurerait jamais, en aucun cas, à mettre le doigt dans un tel engrenage s'il n'en avait pas reçu, au préalable, la consigne, voire l'injonction, de l'autorité idoine. Celle du Président Bouteflika.
En clair, cela signifie qu'il a été décidé de remettre en selle celui dont tout le monde pensait qu'il était mort politiquement, Ali Benflis en l'occurrence. Il est difficile, en l'état, de faire une lecture approfondie de cet évènement, de savoir si un consensus s'est fait autour de lui, comme prochaine alternative présidentielle, mais il semble très probable en tout cas, que l'ostracisme a été levé. Et cela ne se fera pas sans bouleversements de toute nature, à commencer par une recomposition au sein du FLN. Et c'est précisément cela qui a mis Belkhadem dans tous ses états. Lui aussi n'est pas tombé de la dernière pluie, et il sait parfaitement que l'autorisation délivrée aux « Redresseurs » par le Ministre de l'Intérieur n'est pas une initiative de celui-ci, mais qu'elle vient du plus haut sommet de la pyramide, et même qu'elle a été le fruit d'un consensus au sein du régime. Et si malgré cela il a réagi de cette façon, aussi irraisonnée qu'intempestive, lui qui connait si bien les possibilités de ceux qu'il a défiés, c'est parce qu'il s'est su condamné à l'irrémédiable disgrâce. C'est cela qui l'a poussé dans ses derniers retranchements. Un Belkhadem n'est ni en mesure de contrecarrer une volonté des décideurs de réaménager le FLN, ni encore moins de s'opposer à des perspectives de succession présidentielle, en ces temps d'intenses tractations. Il est bien placé pour le savoir, lui qui a été parachuté aux responsabilités qu'il exerce aujourd'hui, par ceux-là mêmes qui ont décidé de renverser la vapeur.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.