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L'organisation du pouvoir en Algérie avant 1989.
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 07 - 12 - 2011

Avant l'indépendance du pays, l'armée stationnée aux frontières guettait l'occasion de s'emparer des rênes du pouvoir. L'instauration du régime à parti unique s'inscrit alors dans cette logique. Mais comment peut-on imaginer un peuple, qui a cassé le carcan de la colonisation, se laisser subjuguer par des autres maitres ? Car, le nouveau régime, issu du coup de force contre le GPRA, ne songe pas, et c'est le moins que l'on puisse dire, à l'intérêt général. Leur but est de bâillonner ce peuple. Sinon, comment expliquer qu'au pire moment de la colonisation, dans les années 1940 et 1950, les Algériens avaient le droit de créer des partis politiques. À ce moment-là, il y avait, entre autres, le PPA-MTLD, l'UDMA, le PCA, l'association des Oulémas, etc. Dans la situation de l'Algérie du début des années 1960, l'armée des frontières a modifié les règles de l'accès au pouvoir. Bien que le GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne), gouvernement légitime de la révolution, ait dissous l'EMG (Etat-major général), commandé par Boumediene, l'armée des frontières s'était déjà préparée à transcender une telle éventualité. Ainsi, après la signature des accords de cessez-le-feu, le 19 mars 1962, le commandement de l'armée des frontières, passant outre les recommandations du GPRA, rentre en l'Algérie. Sur son chemin, elle écrase les résistances. La coalition Ben Bella-Boumediene, en achevant le GPRA évanescent, impose sans ambages ses thèses.
Cela dit, bien que le parti soit mis en avant, dans la réalité, le vrai pouvoir est détenu par l'armée. Selon Madjid Benchikh, dans une étude intitulée « L'organisation du système politique », le juriste note : « Dans un premier temps, l'armée fait alliance ou obtient l'appui de personnalités politiques connues et populaires. Elle offre la présidence de la République à Ben Bella et la présidence de l'Assemblée constituante à Ferhat Abbas. Boumediène, chef véritable des armées est vice-président du conseil et ministre de la Défense. Plusieurs de ses lieutenants occupent des postes ministériels clefs… Peu à peu, les organes dirigeants du parti FLN, doivent s'inscrire dans la stratégie du commandement militaire. Dans ces conditions, la stratégie est définie ou approuvée par l'armée et ensuite avalisée par le parti et non l'inverse, malgré les réticences de quelques personnalités à l'intérieur ou à l'extérieur du parti. » Partant, d'une façon générale, cette emprise du commandement militaire sur la vie politique engendre la répression et l'exclusion. Cette situation s'exacerbe notamment après le putsch du 19 juin 1965. Le conseil de la révolution, issu du coup d'Etat, dissout tout bonnement l'Assemblée nationale, seule espace où le citoyen peut encore être représenté, et ce bien que le député soit un godillot.
Peu à peu, le pouvoir se concentre entre les mains d'un seul homme, Houari Boumediene. Même au sein du conseil, ses amis ne peuvent pas exercer, ne serait-ce, une infime parcelle de pouvoir. Le 14 décembre 1967, l'ami de longue date, Tahar Zbiri, organise un coup d'Etat contre lui. « Cet échec ouvre la voie à la mise en place d'un système politique dans lequel aucune force, aucun groupe ne peut contester sérieusement les décisions du Commandement militaire sous la direction de Boumediène.
Le FLN et les organisations de masse telle que l'UGTA (Union générale des travailleurs algériens), déjà fortement inféodée à l'armée, sont désormais plus complètement ancrés au service des politiques et des stratégies inspirées ou décidées par le Commandement militaire.
Les organisations syndicales et professionnelles sont de véritables courroies de transmission de ces politiques dans le monde du travail et dans la société», écrit Madjid Benchikh.
Cependant, après la disparition de Boumediene, le nouveau régime tente de rompre, bien entendu de façon formelle, avec cette période. Dans la foulée, le FLN est remis sur selle. Un congrès est organisé à peine un an après la mort de Boumediene. Cela dit, bien que le commandement militaire tienne encore les rênes du pouvoir, ce dernier affiche une façade civile plus large. Tout compte fait, cette nouvelle organisation du pouvoir ne concerne pas la société. Comme son prédécesseur, ce régime interdit toute forme d'organisation de la société. Cette exclusion du peuple dure jusqu'à la fin des années 1980. Mais, ces privations sont acceptées que quand les Algériens avaient de quoi subvenir à leurs besoins élémentaires. En plus, les 2/3 de la population sont nés après l'indépendance. Ces jeunes ne comprennent pas pourquoi ces responsables sont inamovibles. Pour eux, la légitimité doit émaner des urnes. Or, les dirigeants justifient leur longévité aux responsabilités en leur qualité de « libérateurs » du pays.
Toutefois, la chute des prix du pétrole, en 1986, démontre l'incurie des dirigeants à surmonter la crise économique. Pour Madjid Benchikh : « Dans une économie largement centrée sur la rente pétrolière, la baisse du prix du baril de pétrole va jouer un rôle de révélateur des faiblesses du système. L'incapacité du système du parti unique à imaginer des solutions susceptibles de répondre aux besoins de la société accroît les conflits entre les dirigeants. C'est dans ces conditions qu'éclatent les manifestations populaires d'octobre 1988, dont, il est maintenant établi, qu'elles résultent de manipulations provoquées par des groupes au sein notamment de la sécurité militaire (Cf les mémoires du général Nezzar). Une partie des forces exerçant le pouvoir voit tout le profit qu'elle peut tirer de ces manifestations pour effectuer une réforme du système qu'elle préconisait depuis plusieurs années sans pouvoir la réaliser, en éliminant certains dirigeants et en ouvrant les institutions au pluralisme et à la compétition politiques. Mais cette ouverture politique, inspirée par la présidence de la République et contrôlée par la sécurité militaire (SM) ou police politique, ne débouche comme on va le voir, que sur une démocratie de façade. » Ainsi, mis devant le fait accompli, le régime devrait lâcher du lest, s'il ne voulait pas son implosion. C'est dans ce contexte que les caciques du régime proposent de revoir l'organisation des pouvoirs en Algérie. Mais en gardant jalousement un œil sur les réformes.


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