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Syndrome de la gouvernance par le pouvoir du silence
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 23 - 12 - 2011

“All tyranny needs to gain foothold is for people of good conscience to remain silent” (Thomas Jefferson)
« Tous ce dont a besoin la tyrannie pour s'implanter et perdurer est que les gens de bonne conscience gardent le silence »
Imposer le silence par la peur et le black out, tel a été, et reste encore, l'objectif de base poursuivi par toute tyrannie comme stratégie privilégiée de gouvernance, ne lésinant sur aucun moyen et ne reculant devant aucun obstacle, quelque soient ses conséquences, pour asseoir sa mainmise absolue. Ainsi on pourrait établir l'équation dans sa version simplifiée : silence de résignation des peuples, face à la violence (ou sa menace) du pouvoir tyrannique.
Les média (lourds principalement) viennent en tête de liste comme moyen de musellement des peuples, raison pour laquelle ces tyrannies imposent un black-out total sur ces media, en se les appropriant et les exploitant pour distiller leur propagande, tout en interdisant tout autre support médiatique, que ce soit de la presse écrite, ou l'audiovisuel, qui échapperait à leur contrôle et leur censure, et à défaut de les aliéner, il lâche la meute ad hoc, pour pervertir, aussi bien le contenant que le contenu des media ‘outsider'. C'est justement dans cette optique que s'inscrivent les vagues diffamatoires crescendo de désinformation et d'intox à l'encontre, aussi bien des initiatives relativement anciennes (kalima.dz, Rachad TV) que récentes, Al Magharibia TV ; on constatera en passant, que Echourouk TV par un deux ex machina, bien que se disant indépendante, se trouve épargnée par cette vindicte, et pour cause !
Quels sont les mécanismes qu'utilise cette tyrannie pour cultiver le silence et le structurer, dans son entreprise de gouvernance ?
La stratégie de musellement repose sur la volonté viscérale de la tyrannie à s'assurer la rupture de la chaîne de transmission de l'information, car de son point de vue, tant que l'information aussi préjudiciable soit-elle, reste confinée à l'intérieur des murs de chaque individu, même quand elle touche un très grand nombre, cette information individuelle ne présente pas de danger réel et imminent pour ce pouvoir, d'où les efforts et moyens faramineux déployés par cette tyrannie dans le but d'interdire tout « rassemblement » (réel dans les places publiques, ou virtuel via des média) des mécontents de sa politique répressive et d'exclusion, car ce rassemblement, permet à tout un chacun, de réaliser qu'il n'est pas le seul à être « mécontent » de cette tyrannie, et plus important, permet aux « autres » de savoir qu'il est « mécontent » et s'oppose à cette tyrannie.
Lors de ces rassemblements, chacun saura le mécontentement de l'autre, et saura que son mécontentement n'est pas individuel, et sachant qu'il s'agit de milliers, voire de millions de ses semblables, on devine alors l'impact de la somme de ces « individualités » réunies, qui deviennent une force motrice au potentiel décisif. Ce rassemblement des citoyens ne leur prodigue pas nécessairement des informations nouvelles concernant cette tyrannie, mais agit par contre sur la nature même de ce savoir, qui évolue de l'état individuel (sans effet, et permissible), à l'état de groupe (décisif et répréhensible), cette mutation de la nature de l'information se fait par le biais du partage des opinions individuelles publiquement exprimées, et par conséquent, ce rassemblement offre une plateforme qui rend ces individus regroupés, conscients du pouvoir collectif dont ils disposent et de l'impact de leur action, contrairement à leurs « ressentiments » larvés ruminés en aparté. Cet état de fait, leur permet de prendre confiance et l'assurance nécessaires pour défier de pied ferme la tyrannie et ses sbires ; n'est ce pas d'ailleurs la raison primordiale pour laquelle la liberté de rassemblement se trouve consacrée comme un droit fondamental dans toute démocratie !
Le silence étant l'objectif recherché, la tyrannie ne s'encombre pas de vains sentiments ; elle ne cherche pas à être aimée ni à convaincre, elle n'en a cure, l'estime et la confiance sont des moyens qui ne font pas partie de son arsenal de gouvernance, elle ne se gène pas du fait que le peuple la haïsse, elle lui permet même de la maudire, et l'abhorrer, tant que cela se fasse en silence, et individuellement, ce qu'on pourrait appeler la politique du cloisonnement du ressentiment, de telle sorte que personne ne sache ce que pense son voisin, ce qui renforce le sentiment de vulnérabilité, voire d'impuissance des « innombrables » individus devant cette tyrannie, d'où sa politique à proscrire (souvent) le rassemblement de plus de trois personnes sous peine d'arrestation pour « trouble à l'ordre publique », car elle n'est pas sans savoir que la rupture du cloisonnement rompt l'équilibre établi, qui était en sa faveur, pour se mettre du côté du peuple. Partant de là, la tyrannie, a de tous les temps, fait tout ce qui est en son pouvoir pour bannir « les moyens » qui rompent ce cloisonnement et rendent les peuples conscients de leur force, et les libèrent de cette emprise anesthésiante, à l'image de l'interdiction des rassemblements dans les places publiques, ou du piratage ou de l'intox via les réseaux sociaux, ou la vindicte à l'encontre des media non inféodés, surtout les chaînes de télévision qui permettent aux citoyens d'exprimer librement leurs opinions, et de s'encourager mutuellement, et de facto contribuent à rompre la chaîne du mutisme, qui à son tour pulvérise le mur de la peur.
Pour réaliser cet objectif, le black out sur ces media et sur les droits fondamentaux, dont celui du rassemblement, la tyrannie n'hésite même pas à enfreindre ses « propres » lois qui « consacrent » ces droits, et va à l'encontre des chartes internationales auxquelles souscrit cette tyrannie, pour une raison bien simple et lourde de conséquences : son respect de ses lois, et de ces chartes, signifierait purement et simplement le début de sa fin, et la restitution du peuple de ses droits et de son pouvoir, un suicide pure et dure.
La tyrannie sait que le silence est le fruit originel de la peur, et si le silence venait à se rompre, la peur disparaîtrait de facto ; on se rappelle à cet effet, le discours de Mr Bouteflika, qui dans une aisance presque parfaite, s'offusquait dans un plat dédain, du fait que des opposants osent demander le droit d'utiliser les media de l'Etat (qui sont constitutionnellement publiques et donc appartiennent à toutes les composantes de ce peuple), il est impensable de son point de vue, que « ces gens » viennent critiquer les politiques des gouvernants en utilisant les moyens de l'Etat, ce qui nous rappelle la fameuse et non moins tyrannique réplique « l'Etat c'est moi », exprimée par Louis XIV devant le Parlement de Paris, qui avait pour mission d'entériner les décisions royales. C'est un message clair et net, qui ne cherche même pas à arrondir les coins, témoin d'un anachronisme, qui ne semble pas déranger ce pouvoir outre mesure, tant l'objectif de maintenir le silence reste de rigueur, comme on peut le constater également au lendemain du 12 janvier 2011, où le pouvoir en place n'avait pas la prétention de paraître pacifiant, ni « civilement acceptable », le message véhiculé derrière son faciès hyper agressif, à l'image de ces vagues successives, de milliers de forces sécuritaires dans un océan de bleu, pour bloquer quelque milliers de protestants, était de dissuader toute personne qui oserait « sortir » pour exprimer son mécontentement, c'était en fait l'image que le pouvoir voulait graver dans les esprits, celui de l'arme de dissuasion collective.
Pour revenir à la campagne de lynchage et d'intox médiatique à l'encontre des deux chaînes satellitaires récemment opérationnelles, Rachad TV, et Al Magharibia TV, cela n'est rien de plus qu'un épisode dans le cadre de cette politique de musellement, dont l'intox et la vindicte ne sont qu'une version aménagée et mise à jour, de ce musellement, dont le but consiste à entamer la crédibilité de ces media, par le biais d'un genre de censure actualisée, l'ancien modèle étant devenu obsolète.
Personne n'ignore que ce qui dérange le pouvoir en Algérie, c'est que le flux d'information n'échappe à son contrôle, et que ces chaînes TV, puissent mettre en difficulté sa stratégie médiatique poursuivie durant un demi-siècle, sans voix contradictoire. Le pouvoir, agissant jusque là en maître absolu, craint à juste titre que ces tribunes « rebelles » (terroristes à son goût) ne mette à nu la supercherie, le mensonge et la corruption entretenues comme mode de gouvernance, et étant donné que les liquidations physiques des « opposants » jadis privilégiées par la tyrannie, semblent démodées, quoi de mieux que l'affûtage de ses « outils », entre autres, des campagnes d'intox et de calomnies axant sur les sources de financement de ces chaînes, et de complot avec des pays tiers. On garde encore en mémoire la campagne médiatique orchestrée par la junte, à l'occasion du contrat national à Rome en 1995, qui a permis de prouver, contrairement à ce que « distillait » cette junte, à travers ses relais, que la classe politique dans sa diversité pouvait s'asseoir autour d'une table pour débattre de la sortie de crise, en dehors de la sphère du pouvoir putschiste (qui était invité comme partie dans cette crise). Ici également, c'était le silence qu'on voulait imposer au peuple, et parce que les travaux de cette réunion de l'opposition représentative du peuple, étaient diffusés sur une chaîne satellitaire (MBC), le silence a pris forme d'intox et de calomnie. Un non-évènement avait dit le porte-parole du gouvernement d'alors, l'actuel chef du gouvernement, laissant les autres adjectifs nauséabonds, à des parties indépendantes « non gouvernementales ».
Quoi de plus légitime que de se demander comment un pouvoir connu pour son caractère structurellement maffieux, corrompu et corrupteur, à coup de milliards de dollars, pourrait-il prétendre faire dans la morale, l'éthique et la transparence, en essayant, par le biais de ses relais, médiatique et boulitique, d'accuser ses opposants de financement douteux, sur simple calomnie sans la moindre preuve, passant en silence un fait établi, sa dilapidation des milliards de dollars pour acheter les voix et les consciences, à l'intérieur comme à l'extérieur ?
Une chose est sure, au moins ceux de la diaspora accusés de financement douteux, ne puisent pas dans l'argent du peuple, et personne n'oserait contredire ce fait, pour la simple raison, que ces richesses sont la chasse gardée de ceux qui « distillent » ces accusations à l'encontre de ceux qui financent de leur poche et puisent dans leur temps, pour que ce peuple recouvre sa souveraineté et sa dignité.
A-t-on oublié que ce pouvoir ne s'est pas suffi de sa seule politique de musellement à l'intérieur du pays, puisqu'il l'a étendue outre mer, pour s'assurer de l'allégeance de partis politiques, de medias, et de personnalités, principalement en France, à coup de valises pleines à craquer ? Ne s'est-il pas offert même le luxe et la bénédiction de Marchiani, l'ancien monsieur sécurité et terrorisme auprès du ministre de l'intérieur Charles Pasqua, de Yves Bonnet, directeur de la Direction de la surveillance du territoire (DST) de novembre 1982 à juillet 1985, l'ami intime des généraux janvieristes, amitié dont il clame avec fierté et responsabilité, en plus des tout récents troubadours flagorneurs de la trempe des Balladur et Guéant, pour ne citer que ceux-là ?
En conclusion, nul ne se trompe ni sur le but, ni sur l'identité de la clique qui claironne cette campagne de diffamation, et qui est en fait derrière la vague de suspicion et d'accusation, ceux là même qui étaient derrière celle qui a dénigré le contrat de Rome, en usant comme d'habitude des coups fourrés, en laissant la sinistre et sale besogne à leurs sous fifres, qu'ils soient dans la presse ou les partis (d'opposition !) ou à des « simples » citoyens anonymes ! La raison de pareille furie et hantise au point de faire sortir les loups de leurs tanières, est que ces chaînes TV, menacent de briser le monopole de l'information, et ainsi mettront à nu « le roi ». Cette hystérie de concert, ne fait que renforcer les partisans du changement effectif, radical et pacifique, dans leur conviction et leur foi à aller de l'avant et à encourager tous ceux qui œuvrent pour dévoiler au grand jour la véritable nature de cette oligarchie, étape nécessaire pour en venir à bout d'une manière radicale. Quant à ces vociférations de mauvais goût qui se font de plus en plus fréquentes, en plus d'être pathétiques elles trahissent de sérieuses craquelures sur le front de ce pouvoir anachronique mourant.


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