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Jacques Foccart, le fondateur des réseaux Françafrique.
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 19 - 01 - 2012

L'arrivée du Général de Gaulle au pouvoir, en juin 1958, change radicalement la donne dans le traitement de la question coloniale. En effet, le régime précédent, c'est-à-dire celui des partis, a été incapable d'envisager la moindre perspective sans que le lobby colonial ne le renverse. Du coup, la IVe République a été emportée par un coup de force réunissant les lobbies coloniaux, les militaires et ceux qui ne croyaient pas au régime mou. En tout cas, elle fut trop fragile pour résister à la bourrasque. D'ailleurs, sa chute ne fut-elle pas due en partie à la déclaration du son président du conseil, non encore investi, Pierre Pflimlin, n'excluant pas une éventuelle négociation avec les représentants du FLN lorsque les conditions sont réunies ? On connait la suite. Les militaires, aidés par les associations des ultras pieds-noirs, renversent le régime. Car, bien que le Général soit investi par les députés, la menace militaire est restée patente jusqu'à l'ultime instant. Et en cas du refus des députés d'accorder les pleins pouvoirs au Général de Gaulle, les militaires, à leur tête Jacques Massu, auraient exécuté leur menace. À ce titre, la Corse ne fut-elle pas désignée comme point de départ de l'opération sur la capitale ?
Cependant, le Général de Gaulle, après avoir misé sur l'écrasement de la rébellion en Algérie, cherche à trouver une solution politique au problème algérien. Dans la foulée, il prend les mêmes mesures pour l'ensemble des pays africains. Pour lui, le temps de la gestion directe des colonies est dépassé. Désormais, il est plus préférable d'exercer le pouvoir indirectement. En effet, bien que le Général ait accepté le principe des indépendances, il ne renonce pas pour autant à l'exploitation des matières premières dans ces pays. La négociation franco-algérienne n'a-t-elle pas achoppé sur la question du Sahara algérien ? Pour remédier à ce problème, le Général va trouver une solution efficace. Il va placer à la tête de ces Etats nouvellement indépendants des hommes fidèles à la France. Un homme va jouer alors un rôle prépondérant dans cette partition. Il s'agit de Jacques Foccart. Selon François Audigier, professeur à l'Université de Nancy : « Dans l'ombre de son mentor, de Gaulle, il [Jacques Foccart] a tissé les réseaux de la Françafrique, contrôlé les services secrets et organisé les financements parallèles du mouvement gaulliste. »
D'une façon générale, en termes d'influence, Jacques Foccart arrive incontestablement juste derrière De Gaulle. Homme d'affaires après la libération de la France, il s'engage aussitôt dans la politique au RPF, le parti gaullien. Bien que le général ait quitté le pouvoir en 1946, Jacques Foccart ne désespérait pas de revoir le Général à la tête de l'Etat. Par conséquent, ce futur conseiller du Général ne cessait pas de nouer des liens en colonie. Très vite, Jacques Foccart arrive à la conclusion, peut être bien avant les autres, qu'il y avait un bon coup à jouer à partir des colonies. Pour François Audigier : « Il a vu juste : la crise algérienne de mai 1958 relance le Général. Il reçoit au siège de la Safiex [siège de sa société d'import-export] autant les comploteurs de la République que les émissaires de l'Elysée. Tout en poussant à l'action ses amis du 11e choc où il s'entraine comme colonel de réserve du service action du Sdece. Grâce à lui, les militaires portent de Gaulle au pouvoir. Il va désormais consolider sa toile depuis l'Elysée. »
Toutefois, bien que cet homme de l'ombre n'ait pas un poste privilégié, sa relation avec le Général de Gaulle fait de lui un personnage incontournable de la Ve République. Il est peut-être le seul à pouvoir s'entretenir quotidiennement avec le président de la République. Car l'enjeu africain est colossal. Du coup, il doit veiller en permanence au bon fonctionnement des Etats africains. Pour maintenir l'influence de la France, « il choisit et avantage les dirigeants les mieux disposés envers Paris. L'Ivoirien Houphouët-Boigny, les Gabonais MBA puis Bongo, le Centrafricain Bokassa, le Togolais Eyadema, le Zaïrois Mobutu, etc. », écrit l'historien dans une contribution intitulée « Jacques Foccart, les barbouzes gaullistes et l'Afrique », parue dans un numéro spécial de Marianne en décembre 2011.
Quoi qu'il en soit, son cercle d'influence ne se limite pas à l'Afrique. En France, il évolue, dans l'environnement gaulliste, comme un poisson dans l'eau. À travers son ami, Marcel Chaumien, le chef des services secrets, il est au courant de tout ce qui se passe. En réussissant ses épreuves, son influence va crescendo. Selon François Audigier : « Avec l'accord du Général, il décide des investitures électorales et maitrise les circuits de financement parallèle, des fonds secrets aux mallettes africaines. Il possède un droit de regard sur certains ministères, comme le secrétariat d'Etat aux DOM-TOM. »
Avec l'aide de certains de ses amis, notamment Charles Pasqua, il crée un service d'action civique (SAC). Ce service d'ordre gaulliste va vite dépasser ses prérogatives. « Surveillance des adversaires, infiltration de l'Etat, telles sont les activités officieuses du SAC », écrit encore l'historien, auteur d' « Histoire du SAC, la part d'ombre du gaullisme ». Enfin, malgré le retrait du Général de Gaulle après le non au référendum de 1969, Jacques Foccart reste tout de même influent. Bien qu'il ait présenté sa démission, pendant la période de transition, les chefs d'Etats africains, qui sont en réalité portés et maintenus au pouvoir grâce à lui, exigent le retour de Jacques Foccart à son poste. C'est ce qu'il fera Georges Pompidou dès son élection à l'Elysée. Finalement, malgré l'arrivée au pouvoir de la gauche en mai 1981, Jacques Foccart est maintenu à son poste. Jusqu'à sa mort en 1997, il reste le véritable chef des réseaux parallèles en liaison avec l'Afrique. En somme, sa mort emporte ses secrets, mais la mainmise sur l'Afrique reste intacte.


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