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Démocratie de façade et islamisme « maison », rien ne change pour le régime
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 03 - 02 - 2012

Dans la région du monde arabe, l'islamisme a été le pain béni des gouvernants tant et aussi longtemps que les gens étaient persuadés qu'ils n'avaient de choix qu'entre les modèles politiques de type religieux iranien ou celui des dictatures, tunisiennes, égyptienne, algérienne, etc. Avec un tel choix, une importante partie des peuples de la région, effrayés par l'intolérance religieuse qu'inspirait le modèle iranien dès les années 1980, s'est laissée séduire par l'option de l'ouverture démocratique promue par les régimes, ne serait-ce que par cette liberté relative qu'elle affiche. Cela ne signifie pas pour autant que les gens aient perdu de leur religiosité, puisque derrière ces démocraties de façades édifiées par les régimes totalitaires, la religion est partout présente et va même s'amplifiant, autant dans les rouages du pouvoir qui s'en sert pour s'allier le courant islamo-conservateur national, qu'au sein de la société qu'elle régente largement, puisque la majorité, à force de vivre l'abus, ne jure que par la justice divine.
Pourtant, cette association entre le pouvoir et le courant islamo-conservateur n'a pas empêché l'omniprésence de la menace islamiste dans le discours politique algérien dominant. Un discours savamment entretenu par les tenants du pouvoir et qui vise au moins deux objectifs bien distincts : 1) conforter le courant éradicateur national, notamment les acteurs de l'interruption du processus électoral de 1992 et ainsi s'assurer leur soutien, silence ou complicité (c'est selon) dans la gestion désastreuse du pays par la terreur et la corruption; 2) juxtaposer le discours anti-terrorisme algérien à celui circonstanciel de l'occident, particulièrement dans l'après 11 septembre 2001, afin d'obtenir le rôle de rempart de la démocratie et prétendre ainsi à une certaine légitimité internationale.
Il est évident que ce discours, pour le moins fallacieux et contradictoire de la réalité, ne tiendrait pas la route et s'écroulerait au moindre regard que l'on pose sur l'Algérie. Car derrière ce discours, le régime a cultivé toutes les serres qui participent de la domestication de la société avec pour condition essentielle son maintien au pouvoir. En même temps que la société civile acquise, l'islamisme a joué un rôle prépondérant dans la stratégie du pouvoir algérien. Aussi, dans le contexte algérien, le qualificatif « modéré » des partis de la mouvance islamique n'a de sens que son accommodement des pratiques despotiques du régime, et donc son cautionnement tant de la dérive du pays que de l'oppression du peuple derrière la façade démocratique. Leur dernière sortie théâtrale de la coalition gouvernementale, avec pour but évident de se refaire une virginité politique, ne trompe personne et montre si besoin est, le degré de leur mépris à l'endroit de l'intelligence des Algériens. Sur ce point, ils rivalisent fort bien avec le mépris du pouvoir à l'égard du peuple. Alors « modérés » par rapport à quoi? À l'option démocratique? Les Algériens ont tous la réponse.
Aujourd'hui, c'est par cet islamisme « maison » que le pouvoir algérien tente d'assurer son maintien au pouvoir en faisant adopter des réformes sur mesure. Il espère ainsi se soustraire au vrai changement imposé par le contexte international surtout, mais aussi par la contestation de plus en plus grande sur la scène nationale. Avec cette nouvelle compromission sur fond de réformes superficielles, on devine l'intention du pouvoir qui s'active à plonger le pays dans une agitation politique artificielle, destinée à valider la stratégie électorale de sa survie.
C'est donc une nouvelle imposture de sa part que de prétendre à un changement politique réel, dans le sens des aspirations démocratiques revendiquées par les Algériens, et/ou inspirées par le contexte des révolutions populaires du « printemps arabe ». Une imposture des plus évidentes, puisque l'élément fondateur et fédérateur de ces révolutions est justement la fin des régimes totalitaires, quel que soit l'accessoire de circonstance qu'ils revêtent, islamiste aujourd'hui, démocratique hier. À l'heure qu'il est, ils doivent être nombreux parmi les régimes arabo-musulmans à envier le pouvoir algérien. En effet, après quelques zones de turbulence sans conséquences, il se vante déjà d'avoir, une fois de plus, détourné le fleuve de l'histoire en alliant ingénieusement la faiblesse de ses opposants et le soutien inconditionnel de la Françafrique qui n'entend pas perdre pied dans sa zone d'influence devant les Anglo-saxons et leur GMO (Grand Moyen-Orient). D'ores et déjà, le régime est convaincu que la tourmente qui a emporté ses paires est derrière lui. Il s'est projeté dans l'étape d'après révolution, sans y être passé, et s'emploie à préparer des élections pour couronner sa continuité derrière une nouvelle vitrine copiée sur les voisins. Islamiste? Qu'importe, l'essentiel étant qu'elle n'exige ni transparence ni véritable démocratie.
Si le pouvoir semble avoir renoué avec une certaine quiétude, la rue algérienne continue d'être le théâtre d'une contestation soutenue. L'Algérie, comme la plupart des pays en révolte, a eu son lot de compromissions. Il est temps pour elle d'expérimenter la bonne gouvernance, cette gestion transparente qui est la véritable hantise des régimes totalitaires. Aujourd'hui, le changement politique est un impératif vital pour sauvegarder l'unité du pays et le devenir algérien. Le devoir citoyen, c'est d'aller au-delà de la politique politicienne qui mine la motivation des Algériens, de rapprocher les points de vue des acteurs politiques sincères, et de sceller des alliances crédibles, capables à la fois de contraindre le pouvoir et de préserver le pays à travers un processus de changement qui ne soit pas destructeur.
Zehira Houfani Berfas,
écrivaine.


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