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Miloud SALMI : un militant pour l'indépendance de l'Algérie.
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 16 - 03 - 2012

Les leçons que l'on reçoit, souvent malgré nous, conséquemment à l'Histoire, de la Révolution française, de la Patrie des Droits de l'Homme, des Communards, imprégnés des idéaux pour un monde plus juste, plus solidaire, plus libre, du combat des résistants français contre les nazis à l'image de Jean-Moulin, de la déception vécue dramatiquement, tragiquement, un certain 8 mai 1945 à Kherrata et à Sétif : comment ne pas comprendre et honorer la génération de nos grands-pères, de nos pères ou de nos oncles, qui se sont révoltés contre la colonisation française en Algérie ?
Miloud Salmi, mon oncle, était de cette génération aux convictions fortes. C'était un jeune militant, qui sacrifia sa jeunesse, sa vie, pour sa patrie, l'Algérie, et la liberté de son peuple. D'une unique photographie de son visage émane une seule expression : Ah ! L'Algérie, un jour, un jour tu seras libre ! » L'indépendance de son pays, c'était sa raison d'être, sa seule raison de vivre. Son serment et sa devise, c'était « La lutte pour la liberté ».
Né le 16 juillet 1931, le digne enfant de Taourirt Moussa, un village de Kabylie (Algérie), s'engagea très jeune, naturellement, sincèrement, cœur, corps et âme, dans les rangs de la Fédération de France du FLN, aux côtés de son père.
A sa mère, dont c'était le garçon unique, qui le suppliait de se marier, de fonder un foyer, il répondait toujours: “Je ne marierais qu'après avoir vu que l'Algérie est libre”.
Il sera arrêté, à Paris, par la police française, le 29 septembre 1958 et sera interné dans le camp de concentration de Vadenay, un petit village français, situé dans le département de la Marne et la région de Champagne-Ardenne.
Voici quelques extraits de lettres qu'il envoyait à sa mère depuis le camp de concentration : “… Alors courage et à bientôt. Tout cela finira dans trois mois au maximum. La France vit une période de capitulation… Patience, nous serons bientôt là-bas tous ! Avec ceux de la montagne qui ont fait la gloire de la patrie, en versant leur sang pour que vive l'Algérie libre et indépendante, avec sa place dans le concert des Nations.
Je finis en rendant un très grand hommage, m'inclinant devant tous ceux et toutes celles qui ont donné leurs poitrines aux balles des soldats de l'armée colonialiste, en déroute, pendant tout le drame qu'on a vécu depuis bientôt sept années de martyre : plus particulièrement ceux et celles qui sont tombés lors de cette journée historique du 5 juillet 1961. A ceux qui ont donné leur sang pendant ce calvaire de sept années, ont sonné le glas de la fin de la colonisation française en Algérie, une bonne fois pour toutes.
Tant à ceux qui souffrent dans les prisons et les camps de concentration, je les salue très fraternellement ainsi que patriotiquement car j'étais et je suis dans le même cas qu'eux… “ (Vadenay, le 7/7/1961)
“… Après sept années de fer, de feu et de sang, j'estime que notre peuple mérite récompense pour tous les sacrifices qu'il a consenti et qu'il est prêt à consentir encore à l'avenir, pour bâtir l'Algérie de demain, pour le bonheur de tous ses enfants…” (Vadenay, le 29/9/1961)
Selon son avocat, Maître Pierre Kaldor, dans un courrier qu'il adressa à son père, le 4 janvier 1960, Miloud Salmi : “… a fait devant la Xème Chambre de la Cour d'Appel le 19 octobre 1959, une déclaration courageuse… La presse y a d'ailleurs fait écho. Vous trouverez la reproduction de cette déclaration dans l'hebdomadaire France Nouvelle du 31 décembre 1959…”
Voici le contenu intégral de cette déclaration que le jeune militant pour l'indépendance de l'Algérie osa faire, courageusement :
“Monsieur le Président,
Mes compatriotes et moi tenons à vous dire que nous ne sommes ni des voleurs ni des criminels : nous sommes des travailleurs honnêtes. Le seul délit dont on nous accuse aujourd'hui, c'est que nous voulons être nous-mêmes, c'est-à-dire des Algériens dignes de ce nom, conscients de notre devoir envers notre Patrie.
Sachez que ces événements qui ensanglantent notre Patrie, nous posent un cas de conscience : physiquement et moralement, nous ne pouvons rester indifférents.
Et, en tant que militants du Front de Libération Nationale, nous ne nous considérons pas comme des ennemis du peuple français, mais plutôt des ennemis du colonialisme français qui, par ses misères, ses injustices, ses humiliations, a poussé notre peuple à bout jusqu'à engendrer une guerre qui déchire de plus en plus le peuple français et le peuple algérien qui, il y a à peine 19 ans, combattaient côte à côte pour un même idéal, la liberté.
Or, maintenant, à notre tour, nous demandons cette liberté. Nous estimons que la France doit nous montrer son vrai visage en reconnaissant au peuple algérien le droit à disposer de lui-même. Nous n'en- tendons pas, par-là, nous séparer définitivement de la France, mais coopérer étroitement avec elle, sur un pied d'égalité, tout en tenant compte de ses intérêts légitimes.
Nous pensons que ce n'est pas en faisant couler davantage de sang ou en condamnant des milliers d'algériens dans les prisons ou dans les camps de concentration que l'on mettra fin à la guerre d'Algérie, mais plutôt en tenant compte des aspirations du peuple algérien car c'est là que se trouve la clef du problème.
Nous estimons que les chances d'une paix commencent à se dessiner à l'horizon. Nous gardons l'espoir qu'il se trouvera, en France, des hommes de bonne volonté qui trouveront une solution juste et équitable pour tous afin de mettre un terme à cette guerre atroce. Nous savons que c'est le vœu du peuple français comme du peuple algérien.”
Quelques mois après sa libération du camp de Larzac, après le cessez-le-feu du 19 mars 1962, expulsé de France, il retourne à son pays natal, au pays pour lequel il sacrifia sa jeunesse. Il s'engagea aussitôt dans la lutte postindépendance, dans le nouveau combat pour la reconstruction de l'Algérie, tel qu'il le souhaitait, afin de réaliser son rêve pleinement et librement, en qualité de responsable politique…
Dans un contexte postindépendance troublant, chaotique, brûlant et sanglant, Miloud Salmi, perdit la vie, dans un tragique et obscur “accident” d'automobile, au cours d'une mission, avec deux autres compagnons, les nommés Ahmed Abbou et Mohamed Belahcène, le 11 août 1962 sur la route, près de Ténès.
Une jeunesse sacrifiée pour une indépendance qui sera récupérée, confisquée, transformée en fonds de commerce au profit d'une caste dictatorio-militaro-politico-omnipotente-fasciste.
(In « ABC AMAZIGH : Une expérience éditoriale en Algérie, Volume 2,
de Smaïl MEDJEBER, Editions L'Harmattan)


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