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La liberté se mérite.
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 27 - 04 - 2012

On peut légitimement se demander à quoi servent la colonisation et l'occupation d'un pays par des étrangers. Mais en y réfléchissant bien, on se rend compte que lorsqu'une société donnée atteint un degré avancé de décomposition, de pourrissement et d'apathie générale face aux maux qui la rongent et la tyrannie des puissants corrompus qui l'avilit, la colonisation est le seul moyen pour elle de se reconstruire sur le plan moral.
En effet, c'est dans le combat contre l'occupant que se forgeront de nouvelles élites et que seront rétablies les valeurs qui font une société respectable et capable de se défendre. C'est en perdant tout que la société avilie cesse de se mentir à elle-même et qu'elle prend la mesure de sa déchéance. Elle est bien obligée alors de regarder la réalité en face et de se voir telle qu'elle est. Bourgeois et paysans, nobles et roturiers, dominants et dominés se retrouveront ensemble sous le joug de l'occupant étranger, après que la caste qui dirigeait le pays eut été balayée par cet occupant ou qu'elle lui eut prêté allégeance afin de conserver quelques avantages.
Il faut croire que la nation algérienne n'a pas fait le parcours jusqu'au bout en 1954-62 et qu'il lui restait encore du travail à faire pour se hisser définitivement au rang des nations fortes et respectables, car respectueuses d'elles-mêmes et de leurs valeurs. Le processus a été avorté en cours de route et la tyrannie, le mensonge et l'avilissement ont vite repris le dessus. Ce fut le lot de beaucoup de pays du tiers-monde anciennement colonisés. Notre pays a cependant souffert plus que d'autres de ce détournement du processus révolutionnaire de refondation de la société sur des bases plus saines et les politiques appliquées par les nouveaux maîtres du pays depuis l'indépendance n'ont en fait servi qu'à pervertir encore plus la société algérienne.
Cette dernière a aujourd'hui définitivement perdu les structures économiques et sociales traditionnelles, ainsi que son système de valeurs, que le colonialisme n'avait pas réussi à casser entièrement. Elle n'a cependant pas réussi à – ou voulu – faire siennes les nouvelles structures et système de valeurs voulues par ceux qui sont aux commandes de l'Etat depuis 62. Perdue entre deux mondes – le monde traditionnel et le monde moderne –, elle erre au gré des événements et des courants venus de l'extérieur qui la traversent.
La classe d'apparatchiks et de harkis du système qui a pris possession du pays dès l'indépendance s'est peu à peu muée en une nouvelle minorité qui a pris la suite des deux minorités étrangères qui ont dominé le pays pendant 450 ans – les janissaires turcs (1528-1830) et la minorité européenne (1830-1962) –, contrôlant tous les réseaux de captation de la rente et vivant dans un cocon, à l'abri de toute contrainte, loin du « ghachi » qui se débat quotidiennement dans toutes sortes de situations kafkaïennes, la tribu n'étant plus là pour mettre l'individu à l'abri des aléas de l'existence et des abus du pouvoir central et de ses sbires. Comme dans la plupart des pays du Maghreb et du Machreq engagés dans un processus postcolonial de modernisation, au système de parti unique militaro-bureaucratique a succédé un système mafieux qui profite exclusivement à la caste qui détient la totalité du pouvoir, au détriment de la majorité de la population. Plus que jamais – et comme ce fut le cas pour les minorités étrangères dominantes entre 1528 et 1962 –, la tyrannie, le mensonge et la manipulation sont, pour la minorité qui est aux commandes de l'Etat depuis l'indépendance, des instruments de domination et des moyens de protection contre la sourde colère et le ressentiment grandissant des populations dominées qui voient les richesses et le luxe insultant s'accumuler au sommet et la misère, la précarité et le désespoir envahir la grande masse silencieuse des villes et des campagnes.
Comment sortir définitivement de ce système mafieux qui bloque le pays ? Il n'y a pas trente-six mille solutions : encore une fois, et comme par le passé, seul le combat contre le système qui étouffe la société et la pervertit chaque jour un peu plus permettra la constitution de nouvelles élites plus saines que celles qui ont trahi le peuple – laissant faire tous les charlatans, les imposteurs et les bandits –, et la construction de nouvelles valeurs morales.
La liberté se mérite.
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