Un lecteur nous a fait justement remarquer, dans un commentaire sur le débat entre Addi Lahouari et Chafik Mesbah, que nos intellectuels ne pouvaient plus se dérober au débat naissant qui se profile, sur les Institutions, sur l'actualité et sur les perspectives de notre pays. J'avais souvent remarqué que les intellectuels algériens, de tous ancrages politiques, et les responsables, politiques, administratifs ou autres, lorsqu'ils sont en aparté, font montre d'une réelle implication pour tout ce qui concerne leur pays. Il m'est arrivé plus d'une fois, d'assister à des discussions enflammées et très perspicaces sur la réalité politique de notre pays, sur les perspectives d'avenir, sur l'analyse du système politique. Un jour, un Wali, que j'ai en haute estime, m'avait confié que de nombreux responsables lisaient assidument le blog que je tenais à l'époque, et qu'ils discutaient vivement, entre eux, du contenu et des analyses qui y étaient faites. A la question que je lui posais de savoir pourquoi ils n'intervenaient pas, même de façon anonyme, pour participer au débat, il me répondit que cela était exclu parce qu'ils craignent qu'on puisse les identifier. Je profite de cette occasion pour dire à tous les responsables qui souhaiteraient intervenir dans cet espace, et ils peuvent s'en assurer auprès de gens qui maîtrisent le sujet, qu'il est catégoriquement impossible de remonter un commentaire. Tout au plus, à travers l'IP du message, pourrions nous savoir la localité d'où le message a été envoyé. Encore faudrait-il que j'accepte de fournir cette information. Ce qui n'arrivera jamais. J'en fais la promesse. L'anonymat est donc garanti. Aussi, en plus des interventions, souvent très opportunes des amis de Tahia bladi, qui ont donné à Tahia bladi la tenuemorale qui est la sienne, je sollicite l'implication dans le débat de tous les intellectuels algériens et particulièrement des responsables, des militaires, et même des agents fidèles du régime. Nous ne pourrons envisager une sortie de crise que si l'on se parle, que si l'on se contredit et que si l'on s'engage. Le moment est venu de nous retrouver et de nous parler. Sans qu'il soit besoin de vengeance, de mise en accusation, de rancœur. La terrible tragédie qui a endeuillé nos vies n'a que trop duré. Halte au feu! Que vienne le moment de la réconciliation sincère! Sincère et désintéressée. Non pas celle qui est imposée par une loi inique, mais celle qui sourd de la discussion et des conciliabules. La peur est mauvaise conseillère. Qui d'entre nous se tiendrait à l'écart s'il s'agissait du bonheur et de la quiétude de sa propre famille? Qui pourrait, au nom d'une prudence frileuse, se taire au moment ou les siens seraient emportés par la furie et par la haine? Qui accepterait de voir ses propres frères s'entre-déchirer sans s ‘interposer ? La réponse du Professeur Addi à Monsieur Chafik Mesbah, que nous relayons sur notre espace, est l'occasion pour tous ceux de nos compatriotes, sans exclusion aucune, de s'impliquer dans le débat. Allez y et dites ce que vous pensez! En votre âme et conscience. Vous êtes un responsable dans ce régime qui retarde et qui contrecarre le recouvrement de notre dignité? Vous ne devez pas en assumer toute la portée. Vous êtes, que vous le vouliez ou non, en mesure d'apporter une pierre à la reconstruction de notre vie. Venez! et exprimez vous! C'est votre devoir d'homme et de frère. Nous ne sommes pas moins des gens civilisés que dans le reste du monde. Alors, plutôt que de nous laisser entraîner dans le seul affrontement entre barbares, dans la seule alternative de la force brutale et de la manipulation, optons pour la seule vraie voie digne de l'humain: PARLONS!