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Le congrès de Tripoli de mai 1962 : la fin du consensus révolutionnaire.
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 30 - 05 - 2013


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Ait Benali Boubekeur
La victoire du peuple algérien sur le colonialisme laisse un goût amer à cause du jeu trouble de certains dirigeants de la révolution. En effet, le premier congrès national du FLN, qui s'est tenu deux mois après la signature des accords de cessez-le-feu, tourne malheureusement au fiasco. La propension de certains chefs à vouloir tout diriger est incontestablement le talent d'Achille des révolutions. Vers la fin de la guerre, la révolution algérienne n'échappe pas à ce schéma. En fait, ouvrant ces travaux le 28 mai 1962, les congressistes vont se séparer dans la nuit du 5 juin sans avoir tranché le deuxième point de l'ordre du jour.
Et pour cause ! Le vice-président du GPRA (gouvernement provisoire de la République algérienne), Ahmed Ben Bella, s'en prend violemment au président Ben Khedda. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cette altercation n'est pas fortuite. En effet, bien avant la conclusion des accords de paix, l'EMG (état-major général), présidé par Houari Boumediene, s'opposait frontalement au GPRA. Cela dit, bien que la fin de la guerre ait pu atténuer la tension, l'hostilité va malheureusement crescendo. En effet, en tenant compte des prérogatives allouées au bureau politique (BP), l'instance qui est censée remplacer le GPRA, chaque groupe veut se l'accaparer. « Le Bureau politique aura le soin d'installer le parti, de préparer le référendum et d'organiser les élections à l'assemblée constituante », note Ali Haroun, dans « l'été de la discorde ».
D'une façon générale, le groupe qui réussit une OPA sur cette instance est assuré de contrôler les rênes du pouvoir. En dépit de l'opposition du GPRA, l'instance légitime de la révolution, à la création du bureau politique, le chantage du duo Ben Bella-Boumediene finit par apporter ses fruits. En tout cas, malgré les carences du GPRA, et ce, quoi que ses adversaires puissent alléguer, il a su mener le pays vers l'indépendance, à travers notamment son action diplomatique saluée dans le monde entier. En outre, ce gouvernement, que les Algériens ont soutenu indéfectiblement lors des négociations avec la France, ne prétend pas, une fois les élections à la constituante seront organisées, rester indéfiniment au pouvoir. De plus, qui est-ce qu'il y a d'anormal à ce que l'instance qui a signé le cessez-le-feu puisse conduire la période de transition ?
De toute façon, prévues dans trois semaines après le référendum, les élections à l'Assemblée constituante devront permettre la formation du gouvernement issu des urnes. Hélas, les opposants au GPRA ne veulent pas d'un mandat du peuple. Dès le 23 mars 1962, date à laquelle le conseil des ministres affirme sa volonté de gérer la période de transition, les manœuvres de l'EMG s'étalent au grand jour. Dans le but d'isoler le GPRA, l'EMG compte s'appuyer sur les cinq chefs historiques, récemment sortis de prison. Bien que ces derniers ne s'entendent pas à merveille, la tactique de Boumediene consiste à les détacher du GPRA. Pour ce faire, il les invite à visiter la base d'Oujda.
Cette visite aux troupes frontalières tourne à l'avantage de l'allié de l'EMG, Ahmed Ben Bella. « Ce dernier prit la parole sous les vivats. Evidemment, Ait Ahmed et Boudiaf s'en offusquèrent. Entre ces derniers et Ben Bella, les algarades étaient continuelles. L'EMG espérait voir les cinq prendre le pouvoir sous la supervision de Ben Bella alors que, à l'évidence, les cinq n'étaient pas un bloc uni et que seul Ben Bella s'exprima sans ambages contre le GPRA », écrit Gilbert Meynier, dans « histoire intérieure du FLN ». Dans ces conditions, le GPRA est-il capable de résister au chantage de l'EMG ? Face au segment le plus uni de la révolution, force est de reconnaitre que le GPRA évanescent, notamment sous les coups d'estocades itératifs de son adversaire, n'a plus les moyens de tenir tête. En plus, loin de contribuer à la résorption de la crise, cette situation de blocage l'affaiblit considérablement.
Cependant, vers le milieu du mois de mai, le GPRA décide enfin de convoquer le CNRA pour le 27 mai 1962. Tout compte fait, c'est dans ce climat marqué par des tensions à leur comble que s'ouvrent les travaux du 4eme CNRA, le 28 mai 1962. Le projet de programme, appelé projet de Hammamet, va passer comme une lettre à la poste. À vrai dire, ce qui intéresse les congressistes est la composition du futur bureau politique. « On ne s'est jamais séparé, au FLN, sur un programme –les textes n'intéressent que les idéologues qui les produisent –, mais sur les problèmes de direction », souligne l'éminent historien, Mohamed Harbi.
Quoi qu'il en soit, tous les congressistes ne sont pas des comploteurs. La commission de sondage, présidée par Mohamed Benyahia, va déployer toute son énergie en vue de dégager une liste susceptible de recueillir les 2/3 des suffrages. « Cette majorité qualifiée des deux tiers, de même que le vote à bulletin secret concernant la désignation des membres CNRA [ou de tout candidat à un mandat électif] sont exigés par les statuts du FLN (articles 26 et 29) », argue Ali Haroun. Or, malgré la disposition des membres du GPRA à aller vers l'apaisement, le duo Ben Bella-Boumediene ne lâche pas du lest. En fait, bien qu'il suffise, comme le pensent les membres de la commission Benyahia, d'adjoindre les 3B (Krim Belkacem, Bentobbal et Boussouf) aux cinq chefs historiques emprisonnés pour que le consensus soit au rendez-vous, le duo Ben Bella-Boumediene campe sur sa position.
Pour étayer cette thèse, voilà ce qu'écrit l'ancien responsable de la fédération de France du FLN : « Ben Bella était définitivement résolu. En aucun cas, les « Trois B » ne participeraient au bureau politique. » Ne pouvant accomplir sa mission, la commission de sondage admet, le 5 juin, son échec et propose aux congressistes de désigner une autre commission. Et c'est à ce moment-là que le dérapage se produit. En fait, avant que ce point soit débattu, un incident gravissime éclate. Et comme si l'intrigue ne suffit pas, Ben Bella s'en prend violemment au président Ben Khedda pour lui avoir reproché son manque de solidarité, étant vice-président bien entendu, avec le gouvernement. Par ailleurs, la tension atteint son paroxysme quand Bentobbal s'adresse à Ben Bella. « Ben Bella, depuis un mois que tu vis parmi nous, tes manigances ont déjà semé la discorde », rapporte Ali Haroun.
Enfin, ne pouvant pas gérer la réunion, Benyahia suspend les travaux. Depuis cet instant, les dirigeants de la révolution ne se rencontrent plus au complet. Ben Bella et Boumediene, dont la soif de pouvoir est un secret de polichinelle, vont désigner leur propre bureau politique. Ce dernier éliminera tous les opposants de la gestion des affaires de la jeune nation et s'imposera plus tard comme le représentant du peuple algérien. Du moins, c'est ce qu'ils affirment le 22 juillet 1962 pour justifier la mise en place du bureau politique à Tlemcen.
Pour conclure, il va de soi que la révolution algérienne, après avoir payé un très lourd tribut, mérite un sort meilleur. En outre, bien que les dirigeants aient joué un rôle prépondérant, il n'en reste pas moins que le peuple a supporté la charge de la guerre. Ainsi, au moment du recouvrement de la souveraineté, le pouvoir devrait être restitué, de façon naturelle, au peuple. A ce titre, l'idée de créer un bureau politique, seul habilité à décider des orientations du pays, est en soi une spoliation de la victoire du peuple. Enfin, malgré toutes les carences du GPRA, s'il avait géré la période transitoire, il n'aurait pas faire pire. De plus, si l'EMG avait exercé juste une pression sur le gouvernement, la démocratie en Algérie aurait été instaurée dés 1962. N'est ce pas d'ailleurs la raison pour laquelle les meilleurs fils de l'Algérie ont donné leur sang?
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