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En Turquie, on démissionne pour corruption, en Algérie on obtient une promotion.
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 27 - 12 - 2013


Par Abdou Semmar | décembre 27, 2013 5:25
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La gouvernance "made in Algérie" est unique au monde. Si elle n'est pas unique, elle est en tout cas certainement singulière. Et Chaque jour que Dieu fait prouve que notre Algérie se distingue des autres pays du monde par sa gouvernance si particulière. Une particularité qui trouve tout son sens lorsque des scandales de corruption éclatent et déversent sur la scène publique des torrents de faits immoraux et abjects.
L'Algérie n'est pas le seul pays au monde touché par la corruption. Loin s'en faut. Mais dans notre pays, la prédation financière et la dépravation politique ne poussent aucun de nos responsables à la démission. Aucun de nos dirigeant ne s'est senti ces dernières années dans l'obligation de quitter le fauteuil qu'il occupe lorsque des accusations de corruption fondées sont portées contre lui. Pis encore, nos dirigeants vont jusqu'à rire de ces informations qui sont colportées à leurs égards. Au début, nous les Algériens, on croyait qu'il est tout à fait normal que les puissants hauts responsables se sentent à l'abri de la justice. Personne d'entre-nous ne pouvait comprendre qu'un ministre ou un autre grand commis de l'Etat puisse un jour sentir les frissons de la peur et quitter ses fonctions pour implication dans des affaires corruption.
Non, ce scénario en Algérie est presque impossible à réaliser. Et pourquoi donc ? Et bien parce que nous sommes un pays sous-développé, un pays arabo-musulman déchiré par ses tiraillements identitaires, un pays plombé par un régime totalitaire que la fatalité nous impose et contre lequel nous ne pouvons rien faire. Aujourd'hui, ces théories farfelues sont battues en brèche par l'actualité internationale. Car dans le monde des pays comme le nôtre, il en existe au grand dam de nos compatriotes mortels qui peinent à accepter cette réalité. Oui, des pays musulmans comme nous, il en existe. Des pays rongés par les incertitudes identitaires et les divisions idéologiques, il en existe. Des pays inconscients de leur diversité et en froid avec leur histoire millénaire, il en existe. Des pays qui ont réussi à relever la tête et à mettre le cap sur le développement en dépit de tous ces obstacles mentaux, il en existe aussi.
La Turquie illustre bien cet état des lieux. En Turquie aussi, durant des décennies un régime corrompu a monopolisé le pouvoir. Cependant, la persévérance d'une société civile et la solidarité des élites intellectuelles ont fini par permettre l'émergence d'une démocratie qui avance, quelques fois en tatillonnant, à grand pas. Preuve en est, le scandale financier qui agite la Turquie depuis une semaine s'est transformé ces deux derniers jours en crise politique majeure avec les démissions de trois ministres. Oui, vous l'avez bien entendu, ils ont démissionné de leurs postes. Ebranlé Recep Tayyip Erdogan se prépare à annoncer dans un remaniement ministériel. Oui, tout un remaniement pour un scandale de corruption. Tout a commencé après l'incarcération samedi des fils de trois ministres au gouvernement inculpés de corruption, de fraude et de blanchiment d'argent, dans le cadre d'une enquête judiciaire liée à des ventes illégales d'or à l'Iran.
Tout un branle-bas de combat pour une histoire d'argent sale ! En Algérie, même dans les rêves, on ne se permettra pas de fantasmer sur un tel feuilleton. En Algérie, des scandales successifs ont bouleversé le pays, mais sans vaciller aucunement notre classe politique. Depuis l'affaire Khalifa, le scandale du siècle, plus de 1,5 milliards de dollars de préjudice pour l'économie nationale et le trésor public, les noms d'une dizaine de ministres ont été cités, sans jamais être inculpés. Un ministre, Mourad Médelci, témoigne quasiment devant la juge lors du premier procès Khalifa au tribunal de Blida et reconnaît qu'il aurait pu stopper l'hémorragie provoquée par le détournement des deniers publics dans cette affaire. Toutefois, il ne l'a pas fait ! Pourquoi ? Il a manqué d'intelligence, a-t-il dit. La réponse, une insulte parfaite à l'intelligence des Algériens, n'a pas choqué la juge. Le ministre restera encore ministre des années durant. Pendant ce procès, la justice a entendu au moins 5 ministres qui étaient en exercice, certains le sont encore aujourd'hui, à l'image du ministre de la Solidarité, et les anciens ministres du Travail et des Affaires sociales, des Transports, des Finances et de l'Habitat. Ces responsables ont été entendus dans un premier temps en tant que témoins. Ils semblent avoir bénéficié de nombreux privilèges de la part de Abdelmoumène Khalifa, en contrepartie de certains services.
Malheureusement, des années sont passées et ils ont demeuré uniquement témoins. D'autres scandales ont éclaté comme celui de l'autoroute est-ouest. Amar Ghoul ministre des Travaux Publics à l'époque n'a jamais été inquiété. Il est resté ministre et aujourd'hui il s'occupe des Transports. Les multiples épisodes des scandales de Sonatrach n'ont fait aussi aucune victime parmi nos puissants dirigeants. Accusé, avec preuves à l'appui,Chakib Khalil a pu sortir du territoire national en empruntant le salon d'honneur de l'aéroport d'Oran. Comme beaucoup d'autres qui ont été cités dans ce scandale, il se la coule douce à l'étranger.
On le voit bien l'Algérie n'est pas la Turquie. Elle est unique. Ici, sous notre ciel bleu et ensoleillé, on ne démissionne jamais pour corruption. Bien au contraire, une fois impliqué dans un scandale, on obtient rapidement une promotion. Non pas parce que nous sommes sous-développés, mauvais musulmans ou des orientaux archaïques. C'est juste que pour nous, le pouvoir est un bien privé qui s'hérite et se légue, mais ne se mérite jamais...
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