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« Ceux d'en haut, ceux d'en bas »
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 18 - 05 - 2014


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L'Egypte en mouvement
« Ceux d'en haut, ceux d'en bas »
Il y a trois ans, à la surprise aussi bien des intellectuels arabes enfermés dans leurs tours d'ivoire que des experts occidentaux qui pontifiaient sur la passivité des masses ainsi que sur leur peu d'aspiration au changement et à la démocratie, le peuple égyptien, à la suite de celui de Tunisie, descendait dans la rue et mettait à bas en quinze jours une dictature qui paraissait inébranlable. Le caractère pacifique des transformations intervenues —certes avec des martyrs, mais sans massacres à grande échelle — a étonné le monde.
Trois ans plus tard, le scepticisme et la déception ont repris le dessus. Le renversement du premier président élu démocratiquement, M. Mohamed Morsi, et l'instauration d'un régime autoritaire à l'ombre des militaires, utilisant les arrestations de masse et la torture systématique, inquiètent.
Avec le recul, encore relatif, comment comprendre ce qui s'est vraiment passé en Egypte au début de l'année 2011 ? Etait-ce une révolution ? La facilité avec laquelle le président Hosni Moubarak est parti a créé des illusions. Car si le raïs a quitté la scène sans trop de difficultés, c'est aussi parce que l'essentiel de la classe dirigeante a compris qu'elle devait le sacrifier pour garder ses privilèges. Les grandes fortunes et les hommes d'affaires, souvent corrompus, l'« Etat profond », notamment policier, la haute bureaucratie se sont résignés à accepter la démission d'un dictateur devenu gênant, pour tenter de garder leurs prébendes, pour éviter une révolution de plus grande ampleur.
Au pays du Nil, la victoire représentée par le départ de M. Moubarak ne marquait pas la disparition de l'Etat ancien. La réforme en profondeur de celui-ci, en premier lieu du ministère de l'intérieur, la réponse aux aspirations de justice sociale de la population (que l'on se rappelle la puissance des grèves ouvrières de 2006-2009) nécessitaient une vision à court et moyen termes. Or les forces d'opposition ont été incapables de formuler un projet réaliste et une stratégie de transformation progressive de l'appareil étatique qui aurait permis d'écarter les principaux responsables de l'ancien régime tout en « amnistiant » les autres. C'était une des forces et une des faiblesses du mouvement de janvier-février 2011 : il n'avait pas de programme défini.
Si on compare ce qui s'est passé dans le monde arabe aux révolutions qu'a connues le XXe siècle, il faut remarquer qu'il n'y existait pas (et qu'il n'existe toujours pas) de parti politique ou d'idéologie capable de mobiliser les masses (comme en Russie en 1917 ou en Iran en 1978-1979) pour briser l'ancien appareil d'Etat et en édifier un nouveau, pour « du passé faire table rase ». Ce constat, que certains regretteront et dont d'autres se réjouiront, ne changera pas dans les années à venir. Et les révolutions arabes ressembleront plus à un processus, avec leurs avancées et leurs reculs, qu'à un bouleversement majeur marqué par le « grand soir ».
Dans ce processus, les Frères musulmans égyptiens, qui ont participé aux mobilisations de janvier-février 2011, se sont comportés en force conservatrice, cherchant à trouver des compromis avec l'ancien régime, que ce soit la direction de l'armée ou de la police. Il est ironique (et tragique) que ce soit le ministre de l'intérieur nommé par le président déchu Morsi qui orchestre la sanglante répression contre les Frères. Au final, par leurs erreurs et leur sectarisme, ceux-ci ont même réussi à réhabiliter l'ancien régime aux yeux de nombreux Egyptiens, qui ont fini par trouver l'intervention de l'armée justifiée.
Mais, malgré l'appui dont ont bénéficié au départ les militaires, malgré la répression (ou à cause d'elle), le nouveau gouvernement, simple façade du haut commandement de l'armée, aura du mal à consolider ses assises. Ni dans le domaine économique et social (le pays ne vit désormais que grâce à l'aide saoudienne et à celle du Golfe), ni dans celui des libertés le pouvoir ne répond aux revendications du mouvement de janvier-février 2011.
Dans un ouvrage célèbre, La Maladie infantile du communisme (« le gauchisme ») (1920), Vladimir Ilitch Lénine définissait une situation révolutionnaire : « C'est seulement lorsque "ceux d'en bas" ne veulent plus et que "ceux d'en haut" ne peuvent plus continuer de vivre à l'ancienne manière, c'est alors seulement que la révolution peut triompher. » Si l'on s'en tient à ces critères, la situation en Egypte et dans le monde arabe reste révolutionnaire, mais le chemin des transformations sera bien différent des voies empruntées au XXe siècle.
Alain Gresh
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