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Dilemme de l'élite désabusée et troublée. Quand le traitement des effets alimente les causes
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 21 - 07 - 2014

« Tous les premiers forfaits coûtent quelques efforts, on commet les suivants sans remords », Jean Racine.
En cette triste période des vaches maigres, de patriotisme révisionniste et d'imposture révolutionnaire organisée, d'ensablement de la politique de l'autruche, où le mal est traité par le pire, où la perversion se soigne par la déchéance, et où les préjugés et tabous sont déracinés en détruisant les vertus, la trahison se met à pleuvoir à torrents, et le naufrage diluvien d'une nation devient fatalement imminent.
Les nouveaux algériens
Le patriotisme élitiste moderne et non chauvin s'est petit à petit métamorphosé en amour du pays receleur où on ira couler et finir ses beaux jours ; et tout le reste n'est que littérature diffamatoire et jalousie blasphématoire ! Les nouveaux passeurs des valises et de chekaras du FLN investissent à Paris et d'autres faubourgs, en troquant la dignité et l'honneur résiduels contre la sacrée deuxième nationalité. Les héritiers autoproclamés de l'ALN présentent le salut militaire sur les Champs Elysées, et le palais d'El Mouradia inaugure une antenne et un poste avancé au Val de Grâce et aux Invalides. Les nouveaux caissiers de l'Algérie déposent et offrent en otage les secrets des fortunes amassées ou privatisées, aux receleurs et au besoin maitre-chanteurs, en hypothéquant, avec leurs dignités individuelles, la souveraineté de tout un pays.
Quant aux nouveaux leaders de la résistance et futurs libérateurs du peuple du joug politico-religieux, ils inaugurent une nouvelle ère glorieuse et défoncent fièrement les dernières chaines vers la liberté ultime, en violant témérairement le Ramadhan en public !
Cette descente multiple aux abimes n'est pas sans conséquence sur le niveau intellectuel, voire mental, de la société et ses élites. Ainsi, la presse avant-gardiste de la démocratie, ouvre constamment ses tribunes sélectives aux charlatans de la para-science [1] ; untel, vibrant sous l'effet d'une sismicité psychique, réinvente l'astronomie avec une semaine économique de six jours ; un autre, expert en collaboration des djinns, revisite et remet en cause an-alphabétiquement le Big Bang et la relativité d'Einstein !
Chers Tarek Ibn Ziyad, Emir Abdelkader, Ben Badis, Fatma N'Soumer, Ben Boulaid, Amirouche, Zabana, et tous les autres : Nous avez-vous induits en erreur et embarqués sur une fausse voie de l'histoire ? Ou bien vous avons-nous trahis et poignardés dans le dos à titre posthume ? La repentance est-elle encore à l'ordre du jour, ou bien devons-nous plutôt reconnaitre à notre tour les bienfaits ratés de la colonisation, et exprimer ainsi des regrets et présenter nos excuses ? Devons-nous tenter de sauver ce qui reste comme meubles et honneur, ou bien faut-il se bousculer pour prendre en marche le nouveau train de la course au bonheur du confort sans honneur ?
Trahison intellectuelle des musulmans
Le croyant angélique parfait n'existe pas. Tous les humains connaissent des déviations du droit chemin, d'une manière ou d'une autre, par les actes, les intentions, le regard, la langue, ou par omission ; et les meilleurs sont simplement ceux qui se repentent. Ces légères déviations réversibles sont donc tout ce qu'il y a de plus normal ; on ne peut parler de trahison que s'il s'agit d'obstination dans de graves péchés répétés et amplifiés, de manière persistante et irréversible. Toute trahison d'un musulman, intellectuel ou analphabète, est donc avant tout une déloyauté envers son Créateur, même si les trajectoires ultérieures peuvent substantiellement différer d'un individu à un autre.
» يا أيها الذين آمنوا لا تخونوا الله والرسول وتخونوا أماناتكم وأنتم تعلمون «
« Ô vous qui croyez ! Ne trahissez pas Dieu et le Prophète, car ce serait trahir sciemment la confiance placée en vous ! », Coran 8/27.
La trahison peut par ailleurs être franche, affichée, et assumée, ou bien hypocritement dissimulée, tout comme elle peut être gratuite et délibérée ou bien négociée et rémunérée, ou encore impitoyablement arrachée par chantage.
Les butins et récompenses, ainsi que les divers délices et autres avantages collatéraux de la trahison, aussi importants puissent-ils être, peuvent assouvir certaines cupidités mais n'arrivent jamais à couvrir suffisamment la honte du traitre, et la gêne résiduelle et permanente ne peut être soulagée que par une haine féroce envers toute la société.
Certains vendeurs de l'âme rivalisent en originalité et tirent même fierté et gloire de leurs prouesses déloyales. Les vertus divines de l'intelligence et l'excellence se démarquent totalement des ruses diaboliques, complots abjects, et machinationsténébreuses. Ces vices ne peuvent être l'œuvre que de la lâcheté et trahison, qu'aucune arrogance ni autorité ne peut maquiller, camoufler, ou encore moins, faire tenir lieu de grandeur.
« La lâchetécommence là où cesse la puissance », Gérard Klein.
Malek Bennabi dénonçait, dans les années 1930 déjà, l'inauguration de la trahison intellectuelle par une certaine intelligentsia algérienne et musulmane, nourrie au biberon de Louis Massignon et son Service Psychologique [2].
Plus que la torture physique, le sentiment démesuré d'infériorité et d'impuissance devant la suprématie de l'adversaire, cause des dégâts considérables d'auto-réduction et auto-flagellation chez les intellectuels ; et ces préjudices provoquent, à leur tour, des confusions et embrouilles profondes sur les causes et effets de la déchéance générale, dont le diagnostic demeure pourtant consensuel. La situation Catch-22, ainsi que la peste et le choléra, ont alors pour noms l'immoralité perverse de la classe politique et la religiosité gênante de la société. Le dilemme de cette intellectualité s'énonce donc ainsi : Comment éloigner la société, surtout la jeunesse, de la religiosité, qui pour certains est toujours excessive, sans prêcher l'immoralité et la perversion, voire trahison, politiques ?
Des distorsions intellectuelles, voire troubles psychiques, sont ainsi causés et durablement installés, et deviennent aussi sacrés et protégés que les trous permanents ornant les routes algériennes. Certains éditorialistes et chroniqueurs, ainsi que d'autres élites littéraires et universitaires, constituent à cet effet de véritables cas d'étude. Ces disciples de la philosophie de l'abdication, familièrement surnommée « La paix dans un monde sans adversité », nous enseignent par l'exemple, telles les visites et pèlerinages en Israël, comment les faibles, et donc vaincus d'avance, doivent se ranger du côté du plus fort. « If you can't beat them, join them ». L'illégitimité politique et le déracinement culturel se retrouvent alors engagés dans une étrange alliance, aussi naturelle que fortuite, alternant haine et amour, ainsi que guerre et paix.
Errance intellectuelle au nom d'une prospection scientifique
« Le côté moral ne peut pas être remplacé par l'intelligence ; j'ai envie de dire, Dieu merci », Albert Einstein.
Chaque ère ou siècle est une période des lumières et ténèbres à la fois. Cela n'empêche pas toutefois certaines élites contemporaines de se considérer, à chaque fois, toutes proches de boucler le savoir total, et capables ainsi d'élucider toutes les énigmes existentielles. Cet égo, démesuré et très préjudiciable, est complètement injustifié, eu égard à la dégringolade continue du quotient intellectuel humain [3] ; et l'homme des cavernes, ayant par nécessité sollicité davantage ses méninges, a probablement joué un plus grand rôle et peut donc revendiquer une meilleure contribution et plus de mérite, au progrès actuel. L'homme moderne n'est que le benjamin de la liste, et devrait donc être plus humble et moins orgueilleux, le plus puissant n'ayant aucune raison de se surestimer, et le plus faible ne devant souffrir d'aucun complexe d'infériorité.
C'est souvent au niveau des hypothèses de départ, que des penseurs, dont des savants musulmans illustres tels Mr Arkoun [4] et d'autres, se gourent, en abusant de rationalités chancelantes et en imposant une laïcité cérébrale avec l'irréligiosité initiale comme condition d'objectivité idéale et sans influence. Autrement dit seul un non-musulman peut mieux étudier et comprendre l'islam ! Faut-il rappeler l'évidence qu'un croyant, risquant et se livrant à ce genre d'exercice, peut s'embarquer dans une expédition exploratrice en aller simple, sans retour ? Sans la foi préalable, la raison risque de s'éloigner davantage de Dieu, alors que la soumission au Créateur est toujours rétribuée par plus de savoir et plus de croyance.
« La science n'a pas prouvé l'inexistence de Dieu, ni davantage – nous le concédons par principe – son existence », Malek Bennabi.
La religiosité et la foi ne peuvent sans doute jamais être scientifiquement et mathématiquement démontrées. Elles reposent sur un postulat instinctif ferme, tout comme la géométrie Euclidienne, et dont la validité et rationalité sont ensuite éprouvées et jugées par la compatibilité, ou non, de toutes les conséquences qui en découlent. Bennabi a déjà clairement tranché ce sujet et clos le débat dans « Le Phénomène Coranique » [5], et seuls de mauvais élèves ou des renégats continuent encore de se disputer la littérature et la philosophie des résidus imaginaires.
إنما الأعما ل با لخواتيم – حد يث شريف
Les œuvres valent selon leurs fins – Hadith
La notion d'ancienneté antérieure dans le Jihad en Islam est un non-sens. Un ancien moudjahid ne peut être qu'une personne décédée et donc, en espérance, un chahid. La foi et la croyance ne sont jamais définitivement et irréversiblement acquises. Elles peuvent complètement changer et tourner du jour au lendemain ; et c'est l'état final précédant la mort qui compte le plus pour un musulman. Un ancien Goumier, sincèrement repenti, peut valoir, auprès d'Allah, bien plus qu'un ancien baroudeur, muté et transformé en prédateur et pilleur des richesses du peuple, et que certains n'hésiteront alors pas à qualifier traitre ; et tout cela sans évoquer encore le phénomène tragi-comique des faux moudjahidine !
L'islam n'est pas une doctrine religieuse parmi tant d'autres, ni un thème de libre philosophie. C'est LA RELIGIONuniverselle, intégrant toutes les précédentes, et baséesur la croyance et la foi en une vie ultérieure impalpable et invisible, le croyant étant encouragé à méditer tout en vivant et respectant les obligations et les interdits. Il est extrêmement difficile, voire impossible, pour tout musulman de se conformer strictement et continuellement à toutes ces contraintes, mais il doit impérativement n'en nier aucune partie, ni la déplorer chez ses semblables, même si les mauvaises interprétations et applications doivent bien sûr être dénoncées et corrigées.
Le déséquilibre des forces matérielles des nations est en défaveur de l'Islam, et c'est presque normal sommes-nous tentés de dire, et risque de demeurer ainsi pour très longtemps, voire jusqu'au jugement dernier. La force spirituelle est la seule arme authentique, efficace et exclusive, entre les mains des musulmans ; et même immatérielle, celle-ci doit figurer dans l'équation générale d'équilibre. Bien entretenue, cette puissance spirituelle peut bénéficier d'alliances divines aussi imperceptibles qu'efficaces, bloquant ou terrorisant les ennemis, et pouvant même retourner une partie d'eux en frères alliés ! La conversion des intellectuels vers l'Islam, qui tend à atteindre des pics quand le moral des musulmans est au plus bas, a toujours profondément affecté les rangs Judéo-chrétiens, et peut par la grâce divine, et pour peu que les musulmans cessent ou minimisent les trahisons, causer des renversements imprévisibles.
Il serait toutefois irresponsable de prêcher l'utopie d'un avenir radieux et paradisiaque. Le chemin sera semé d'embûches et de trahisons multiples, avec des élites, politiciens et autres despotes télécommandés. Les sacrifices seront certainement importants, mais l'enjeu d'une vie éternelle ne l'est-il pas davantage ? « N'est-elle pas très précieuse, la marchandise d'Allah ? N'est-elle pas très onéreuse ? Ne s'agit-il pas du Paradis Eternel », Hadith du prophète (SAAWS).
A. Charif
Références :
[1] http://lequotidienalgerie.org/2014/04/25/la-culture-de-lirrationnel-ou-le-printemps-des-charlatans/
[2] Malek Bennabi : « Pourritures », « Mémoires, Tome 1 », Dar El Oumma, 2007
[3] http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0160289613000470
[4] Malek Bennabi : « Le Phénomène Coranique », FIIE, 1980
[5]http://reflexions-commentaires.eklablog.com/arkoun-massignon-foucault-laicite-c24757454


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