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Parlons budgets. Erfa' rassek, ba!
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 15 - 09 - 2014


Erfa' rassek, ba!
Pour l'année 2015, il est prévu, selon Algérie-focus, de doter le ministère des Moudjahidines d'une enveloppe d'environ 3,1 milliards de dollars. Mis ensemble, les ministères de la Justice (923 millions), des Transports (1,2 milliards), de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, ESRS, (371 millions) et de la Culture (318 millions), atteignent péniblement le chiffre de 2,8 milliards de dollars. Ces chiffres seront bien sûr arbitrés vers la fin de l'année avant que la Loi de Finance 2015 ne soit adoptée définitivement. En attendant donc la version officielle, nous avons tout loisir de nous émerveiller devant le génie d'une telle répartition des ressources de l'Etat. D'en rire, d'en pleurer, de devenir harrag, de se faire hara-kiri par désespoir, de se flageller selon le rite chiite, de demander la nationalité lapone. Ou de faire tonner les haut-parleurs des mosquées d'un « Aux armes, citoyens! » rageur.
L'information vaut son pesant de tristesse : on attribuera vraisemblablement au ministère des Moudjahidines une allocation annuelle dix fois plus importante que celle du ministère de l'ESRS, ou que celle de la Culture. Les mots font défaut pour qualifier pareille abomination ; plus qu'un scandale, il s'agit d'une ignominie faite à l'enseignement supérieur, à la recherche scientifique, et à la culture. Une ignoble insulte. Que comprendre, que dire! L'indignation, insoutenable, fait suffoquer de rage. Yakhi , bled Mickey, yakhi! Toz, rétorquera Sellal; Fakhamatou acquiescera d'un signe de la tête, avant de consigner solennellement, le 24 décembre prochain, son mépris envers l'avenir de nos enfants. Comme pour rappeler cette assertion pleine d'assurance lorsque ce dernier affirma, il y a quelques années : « l'Algérie, c'est moi! », ou dit autrement : « l'Algérie est à moi, et j'en ferai ce que je voudrai! ». Telle une détermination maléfique, avec l'entame d'un quatrième mandat obtenu dans des conditions pitoyables, à poursuivre son œuvre de destruction, à briser durablement, peut-être irrémédiablement, l'essor d'un pays vers la science et la culture. L'intention, sordide, affichée et soutenue par les actes, de dissuader la population des moins de trente ans d'opter pour l'instruction et les arts. Terrifiante, cette détestation d'un peuple au point de le disqualifier dans son désir de participation à la marche de l'humanité vers le mieux-être. Un plan machiavélique, patiemment élaboré durant une risible «traversée du désert » de vingt ans, pour asseoir une vengeance ( elle, en revanche, funeste), prévue de même durée, et dont même l'astreinte à un fauteuil roulant n'arrive pas à freiner le calendrier d'exécution.
Evidemment, il y a fort à parier que nos valeureux parlementaires, qui ont vu récemment leur salaire passer de 300.000 à 400.000DA, ne s'en offusqueront pas, se garderont de chahuter dans leur enceinte, et approuveront en levant le bras en guise de quenelle adressée à leur peuple, puis iront gaiement à la cantine se régaler de la misère infligée à ce dernier. Tout comme on n'assistera pas à la démission des deux ministres, dans un fracas de portes en rapport avec la noblesse qui vêt leurs départements sous d'autres cieux. Par sens de l'honneur. Pour refuser d'associer leurs noms au bradage de l'Université et de la Culture.
Pourquoi gaver l'inculte en affamant le savant et l'artiste? La question, lancinante, est un gémissement de douleur, mais personne, dans les hautes sphères, ne l'entendra ; parce que, pour entendre un malade qui souffre, il faut d'abord s'en rapprocher.
Car, enfin, peut-on encore décemment, en 2014, garder un ministère des Moudjahidines dans l'échiquier gouvernemental, d'une part, et, d'autre part, le pourvoir, avec une insolence sans pareille, d'une enveloppe budgétaire dix fois supérieur à celles de ministères infiniment plus indispensables à la nation? Là réside toute la dérive du Pouvoir ; là réside véritablement l'explication du niveau terrifiant de déliquescence de l'Etat.
Dans un ministère de la Culture, il est question de cinéma, de théâtre, de peinture, de sculpture, c'est-à-dire, l'expression multiforme de l'intellect humain, de la vie elle-même ; dans un ministère de l'ESRS, il est question de formation d'universitaires, et de recherche fondamentale, deux domaines dont la nécessité n'est pas à démontrer. Par contre, on est en droit de se demander de quoi s'occupe un ministère des Moudjahidines. Un simple bureau au Ministère de la Défense serait en mesure de verser les pensions aux invalides de la guerre de libération, s'il ne s'agissait, comme on pourrait le penser, que de cette comptabilité mensuelle. Hélas! Quand on sait, depuis les dénonciations de Benyoucef Mellouk, nom à faire précéder de la mention Monsieur en hommage au courage de ce bonhomme , que le nombre (et donc les noms) des récipiendaires de cette administration, est tenu outrageusement secret (autant que le code de l'arme nucléaire dans les pays possédant celle-ci), on ne peut qu'encourager les esprits à supputer toutes sortes de raisons à cette grotesque, mais néanmoins coûteuse, cachoterie. Nous parlons de 3,1 milliards de dollars pour 2015, ce n'est quand même pas rien; le chiffre est considérable, il laisse rêveur en même temps qu'il fait mal au cœur. Voilà une entité, budgétivore, et parfaitement inutile aux yeux des gens ordinaires, dont les frais, exorbitants , sont entourés de mystère, telle une officine de renseignement. Si le nombre d'assurés sociaux, de retraités, de travailleurs de Sonatrach, de martyrs ou d'enfants scolarisés, est disponible à la demande ; celui des moudjahidines ne l'est point. Sidérant, non! Et cette opacité répand nécessairement une odeur rance sur tout le territoire, repoussante, qui colle à la peau de tous ses bénéficiaires, ceux illégitimes (et il semblerait qu'il y en aurait légion), ou ceux qui ont troqué l'aura du révolutionnaire contre une solde à vie, en augmentation constante, de vil mercenaire. Elle jette, également, l'opprobre sur une structure honteusement réticente à livrer sa part dans l'effort d'écriture de l'histoire de notre révolution, et accroît, par conséquent, les suspicions à son endroit.
Et pendant que les cancéreux, les dialysés, entre autres, vivent le calvaire par manque de prise en charge adéquate de leurs souffrances, on destine, pour l'année prochaine, une enveloppe de 10 millions d'euros à l'amélioration du confort de la Résidence d'Etat du Sahel (Club des Pins et Moretti), et de 104 millions de dollars à la Présidence de la République (un train de vie qui dépasserait, dit-on, celui de l'Elysée). Circulez, braves gens, il n'y a rien à voir!
Le bien-être de la « famille révolutionnaire » apparaît, ainsi, constituer une plus grande préoccupation pour le Pouvoir que de doter les entités de l'ESRS et de la Culture de commodités financières convenables qui feraient bénéficier la société de leur rayonnement. Une telle disparité dans les attributions annuelles trahit le discours politique, en ce sens qu'elle prouve, dans les faits, le peu de respect accordé par le Président à la grandeur de l'Algérie, le peu de considération dévolue à la dignité de ses habitants. Quand on compare l'immense industrie qu'Hitler fit d'un pays qui n'était pas le sien (même si la folie hégémonique entraîna la destruction de son oeuvre), on reste médusé devant la contre-performance de Bouteflika auquel, malgré son origine marocaine, cette terre généreuse n'a rien refusé.
Bacha Ahmed


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