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Entre innovation et déracinement, à quel saint ou diable doit se vouer la culture
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 10 - 01 - 2015

Qu'elles soient faciles ou difficiles à trouver ou à perdre, les valeurs précieuses, tout comme les amitiés authentiques, sont toujours éminemment inoubliables.
Il n'est pourtant pas très difficile pour certains de changer régulièrement de potes, tout comme il n'est pas plus pénible pour d'autres de conserver les amis d'enfance et de s'en suffire ; cependant le défi le plus exigeant et plus difficile à relever pour les uns et les autres, c'est de se faire de nouveaux amis tout en gardant les anciens.
Par une sorte d'anticonformisme dissident, certains dévouent toute leur passion à remettre en cause et se débarrasser hostilement de l'héritage culturel jugé encombrant et handicapant, jusqu'à statuer l'irrecevabilité ou du moins la dé-sacralité de toute argumentation religieuse ; alors que d'autres, par conservatisme paralysant, campent et s'accrochent nostalgiquement à leur passé, fut-il lugubre et mélancolique, comme unique arsenal de survie. Les deux espèces se servent mutuellement d'alibi de recours à la surenchère et radicalisation, chacune ne manquant pas d'arguments à faire valoir pour la noblesse de la cause, ni de raisons à invoquer pour critiquer et diaboliser l'autre.
Offense et indécence comme substituts à l'épuisement de l'imaginaire créatif
Le grand et emblématique Hollywood illustre de façon suprême le tarissement graduel mais inéluctable du génie imaginatif et créateur, puisque après s'être fait dépasser et distancer dans les techniques de déshabillage des acteurs, la Mecque du cinéma se contente désormais de films rivalisant de démesure et d'invraisemblable absurde, avec des héros réalisant des prouesses acrobatiques de plusieurs dizaines de mètres éliminant ainsi d'un seul geste toute une armée d'adversaires, et capable au besoin d'affronter en solo des ennemis extragalactiques pour sauver le système solaire.
De tout âge, et de surcroit de nos jours, l'audace authentiquement créative n'a jamais été à la portée du commun des mortels. Mais plus difficile encore est cette noble entreprise consistant à oser génialement sage et juste, avec retenue et mesure, et sans recourir aux sacrilèges et offenses. En fait seuls des manques d'imagination chroniques et non assumés, ou des pannes culturelles injurieuses, peuvent impudiquement blanchir le recours aux cassages des tabous sociaux, défis outrageux et surenchères blasphématoires contre la religion et la morale, et sont d'autant plus regrettables qu'ils sont misérablement dopés par la poursuite d'une insaisissable gloire furtive, distinction pitoyable, ou redressement d'un piètre et miséreux tirage.
« Seuls les imbéciles font des blagues sur la morale et la religion ». Ce proverbe, d'origine chinoise inattendue, est très évocateur et déshonore en fait les représentants des religions monothéistes. Ainsi, en Chine athée, sans le fonds de commerce, interdit, de la barbe et du hidjab, certains clowns et autres caricaturistes se retrouveraient tout simplement au chômage technique. Qui peut donc oser parier contre un avenir rose-jaune et chinois ?
Déracinement par colonisabilité culturelle
L'apprentissage d'une langue étrangère, fut-elle celle du colon, représente toujours une forme de butin, n'en déplaise aux monolinguismes de tout bord, et un hadith du Prophète le confirme ; mais à la condition triviale, plutôt bonne à rappeler, de se prémunir préalablement d'une identité culturelle à même de circonscrire, juguler et rentabiliser cette capture double tranchante. Sinon c'est cette langue étrangère avec son infrastructure et artillerie culturelles emballantes qui joueront ce rôle de conditionneur et subjugueur. Le déracinement culturel ainsi défini, existe donc bel et bien, et sa perception quasi-impossible de l'intérieur est corollairement tout aussi évidente et établie. Exceptés les cas, il faut les signaler, de choix de ralliements délibérés et assumés, et qui, tout en confirmant implicitement la thèse des effets positifs de la colonisation, ne devraient toutefois provoquer aucune ambigüité ou agitation morale, ni attitude conflictuelle d'agressivité gratuite contre les valeurs de la société d'origine. Sauf si cette élite privilégiée ne fait qu'exprimer ses lamentations et ses reproches sévères envers toute la société pour le temps perdu, et surtout pour le triste sort de ces millions d'indigènes morts pour avoir refusé la civilisation émancipatrice venue les libérer du joug arabo-islamique, et que leurs descendants, non moins indigènes, continuent d'appeler obstinément chouhadas.
Il ne serait pas inutile, ni pour les uns ni pour les autres, de rappeler l'objectif de la colonisation, explicitement affiché dés le début [1], et qui consistait à civiliser la population en imposant la culture et la langue françaises. En 1830, à la veille de l'invasion, un rapport stratégique confidentiel, estimait à pas moins de 40 % le taux de personnes lettrées en Algérie [1] ; un des pourcentages les plus élevés de l'époque et même par rapport aux normes internationales actuelles ! Et l'émancipateur bénévole s'évertua à démanteler le système éducatif basé sur l'Arabe classique pour le remplacer par la langue française, en prenant soin de transformer des mosquées en églises, avec l'assistance généreuse des missionnaires pères blancs [1-3] ; l'opposition anti-civilisation justifiant par ailleurs le recours à toutes les formes de terreur.
Le défaitisme culturel n'est pas que linguistique
Mais est-il en fait juste et légitime de faire endosser le déracinement culturel à la seule langue du colon ? Qu'en est-il de ces arabisants purs et durs, qui en retardataires paniqués redoublent studieusement de férocité pour rattraper le temps perdu ? N'arrivant pas à rivaliser en nombre, ils compensent qualitativement et défient les autres élites, pensant arrogamment jouir de l'avantage de la langue du Coran, supposée pouvoir à elle-seule maquiller toutes les déviations et déboires. En maitres de la trahison des clercs, certains n'hésitent pas à citer et mêler tendancieusement des versets ou hadiths pour couvrir leurs dérapages pervers. Des œuvres littéraires et manifestations culturelles en langue arabe, films et autres programmes de chaines arabes, feraient rougir même les morts ; et causent en fait des dégâts bien plus graves et dévastateurs sur notre jeunesse que toutes les perversions occidentales réunies. Et le comble, c'est que ces singeries ne sont plus exclusives aux élites des pays ayant subi les affres du colonialisme.
« Les Bédouins arabes sont les plus endurcis dans leur impiété et dans leur hypocrisie, et les plus enclins à méconnaître les préceptes qu'Allah a révélés à Son messager », Coran 9/97.
La colonisabilité culturelle prend des proportions encore plus abjectes dans certains pays arabes moyen-orientaux, où l'anticipation de la peur des puissances occidentales se mêle à l'admiration aveugle de leur perversion civilisationnelle.
A défaut de pouvoir calquer le système éducatif, la justice, le développement industriel et technique, la gouvernance par alternance et responsabilités justiciables, et comme pour respecter l'esprit du hadith qui recommande de ne pas rejeter le peu quand le tout est inaccessible, nous nous contentons de singer la perversion occidentale avec fidélité et excès de zèle. Au nom de la culture, art, ou liberté d'expression, on a ainsi droit à toutes sortes d'insanités et indécences arabisées de débauche morale, allant de l'innovation littéraire jusqu'au concours déshabillant de beauté, en passant par divers autres genres artistiques.
Calomnies historiques ne révélant que les faces de leurs auteurs
L'usage abusif et irresponsable de la liberté d'expression ne se limite pas aux domaines de la prétendue création culturelle, littéraire ou artistique. On retrouve aussi régulièrement ces dérapages et excès dans les divers débats sociopolitiques, historiques, et autres.
Ainsi, au vu du nombre de héros légendaires de notre épique et retentissante révolution, s'il est tout à fait légitime et permis à chacun de réhabiliter et célébrer les siens, la retenue et la prudence demeurent normalement de mise quand il s'agit d'évoquer des chapitres sombres et peu glorieux de cette épopée, au risque de porter atteinte à la mémoire d'authentiques héros pour de simples défaillances d'appréciation, les pénibles conditions de guerre et les ruses de l'ennemi constituant des circonstances atténuantes indéniables, même pour les regrettables liquidations physiques fratricides d'alors. Au lieu de polémiquer et se quereller sur les erreurs humaines des héros, tenter de sacraliser une partie au détriment d'une autre, ou se focaliser sur une déficience spécifique pour accuser untel de traitre espérant ainsi, souvent par pur régionalisme turpide, glorifier d'autres, on ferait tellement mieux de s'occuper de la traitrise qui sévit de nos jours et fait plus de ravages à tous les niveaux, et mieux encore appréhender ces nombreuses voies de la trahison, qui ne se referment jamais, et de s'assurer de ne pas être soi-même en train d'emprunter aveuglément l'une d'elles.
Le respect de certains sacrés communautaires entraverait la liberté d'expression
La liberté d'expression aurait pu aspirer au statut de nouvelle religion, si elle n'avait pas cette fâcheuse tendance à glisser lâchement et couler par facilité vers le bas comme une rivière aveugle. Le Christianisme scientifiquement discrédité et ayant fini par perdre toute notion de sacralité, le Judaïsme étant intouchable, l'Islam est ainsi devenu une cible facile et un souffre-douleur d'autant plus privilégié qu'il dérange par les remous et les conversions qu'il cause au sein de la civilisation judéo-chrétienne.
Ainsi, s'adonner librement à l'anti-islamisme et aux attaques contre les symboles sacrés d'un milliard d'individus faibles, constitue manifestement un exercice revalorisant et plus facile, qu'un crime de lèse-majesté d'une simple remise en cause de lectures d'événements remontant à la seconde guerre mondiale, ces derniers étant défendus par un lobby restreint mais très puissant et faiseur des rois.
Les tabous de l'anti-antisémitisme sont désormais plus sacro-saints que les religions. Pourtant paradoxalement et par définition même, l'antisémitisme ne devrait-il pas normalement référer plutôt aux attaques contre les religions sémites, Islam inclus ?
Le lobby sioniste, tirant les ficelles des ambitions et carrières politiques et artistiques, offre en spectacle affligeant des marionnettes humaines aussi puissantes et célèbres que misérables et pitoyables, intimées de jouer des rôles abjects d'aplatventrisme, renouvelant allégeance et fidélité, s'adonnant à la déshonorante danse de l'indignation sélective, et suspendant indécemment tout humanisme ou solidarité envers certains non-évènements de mort de milliers d'indigènes comme à Ghaza et ailleurs.
Les défaites des peuples ne causent aucun revers à la religion
Seuls les Etats et les responsables, en gardiens des temples, sont habilités et normalement appelés à définir les limites de l'interface entre les deux vertus consubstantielles que sont la liberté et la morale, et veiller à leur respect pour un vivre-ensemble serein. Et en cas de défaillance, comme c'est hélas désormais souvent le cas et de manière sélective dans la direction de moindre résistance, i.e. contre l'Islam, il n'appartient à aucune personne ou groupe d'individus de s'ériger anarchiquement en justicier des mœurs, et encore moins menacer criminellement l'ordre général ou la sécurité et vie des personnes. L'Islam condamne toute forme de fitna et discorde sociale, appelle au respect de toutes les communautés et à l'exercice responsable des libertés avec mesure et retenue, et confère par ailleurs une sérénité suffisante permettant aux musulmans authentiques de subir dignement et d'encaisser sagement les agressivités verbales et abus irrespectueux des autres.
Après tout, quand les chiens décident d'exercer pleinement leur liberté d'expression, la caravane n'a d'autre choix que de passer, et vite ; la cadence devant être d'autant plus digne et rapide que l'indignation est authentiquement sincère.
En cette période de variation temporelle élémentaire que nous vivons, aussi insignifiante qu'un grain de sable dans le désert ou une goutte d'eau dans l'océan, monotonement similaire à toutes les périodes transitoires précédentes, mais que nous qualifions à notre tour d'extrêmement cruciale et critique pour plagier et perpétuer la formule d'usage pouvant remonter jusqu'à Adam et Eve, nos innovations authentiques et nos déviations perverses sont aussi ennuyeusement banales et modiques que celles des nations antérieures. Elles ne représentent que de simples expressions et variantes symptomatiques d'un examen existentiel éphémère sanctionnant et permettant de séparer le bon grain de l'ivraie, comme l'ont avisé tous les prophètes et tous les textes de la révélation, notamment les trois religions monothéistes, et tel qu'exprimé entre autres par le verset suivant, proposé aux réceptifs et sensibles à pareille argumentation : « Afin qu'Allah distingue les bons des mauvais et qu'Il entasse ces derniers les uns sur les autres, pour n'en faire qu'un monceau qu'Il jettera en Enfer. Ceux-là sont les perdants », Coran 8/37.
Puisse Dieu nous guider vers la sincérité, dévotion, et adéquation, avec mesure et sagesse, aussi bien dans le parlé et l'écrit que dans les actes.
Références :
[1] : http://countrystudies.us/algeria/53.htm (Source: U.S. Library of Congress)
[2] : http://cdlm.revues.org/3333
[3] : http://www.kabyleuniversel.com/2013/05/29/qui-sont-les-peres-blancs/


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