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Pourquoi le modèle transitionnel tunisien va réussir
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 22 - 09 - 2019

La réponse à cette question tient au rôle de l'armée depuis le déclenchement des événements qui ont débuté un 17 décembre 2010, à l'intérieur du pays, dans la ville de Sidi Bouzid, loin des yeux des observateurs politiques et des médias internationaux.
La Tunisie a toujours été considérée comme un pays arabe modèle. Mais c'était bien un Etat policier. Malgré cela, elle avait connu des succès, notamment un bilan économique et social remarquable par rapport au reste de la région, une politique active de promotion de l'égalité entre les hommes et les femmes depuis l'indépendance et une population bien versée dans la modernité jusqu'à l'arrivée du parti islamiste d'El-Ghanouchi.
Contrairement à l'Armée nationale populaire algérienne (ANP), qui n'a jamais quitté le pouvoir depuis son coup d'Etat sur le Gouvernement provisoire de la République algérienne, les forces armées tunisiennes sont restées loin des développements politiques. Il s'agit des plus petites du monde arabe avec seulement 40 500 membres sur une population de près de 11 millions. L'Armée tunisienne sous-équipée et sous-financée n'a participé à aucune guerre d'envergure restant en grande partie confinée et « emprisonnée » dans ses casernes à l'écart du Pouvoir tant politique qu'économique aussi bien sous Bourguiba que sous Ben Ali.
La pérennisation de l'armé qui tire sa légitimité révolutionnaire depuis la guerre contre l'occupation française l'a conduit à contrôler la présidence de la République par l'intronisation de tous les chefs d'Etat (Benbella 1962-1965, Boumediene 1965-1978, Chadli Bendjedid 1978-1992, Mohamed Boudiaf, Ali Kafi, Liamine Zeroual, Abdelaziz Bouteflika). Ce dernier a tenté de se rebeller, mais il a été lui aussi rattrapé par un état-major aux aguets.
Bien que beaucoup d'encre ait coulé sur la manière dont l'armée tunisienne a affecté la révolution et ses conséquences dans le processus transitionnel, en revanche, peu a été écrit sur la façon dont la transition a affecté l'armée.
Contrairement aux pays voisins, l'armée tunisienne a historiquement été faible militairement et politiquement. Le président Habib Bourguiba après avoir assisté à la vague de coups d'Etat postindépendance qui ont émaillé la région dans les années 1950, a aussitôt cherché à priver l'armée tunisienne de la capacité de tenter le sien. Cette tâche a été facilitée par le fait que les forces armées tunisiennes sont nées juste après l'indépendance. Il n'y avait pas d'armée de libération comme ce fut le cas avec l'armée de libération nationale en Algérie (ALN) ou comme en Egypte. De même, les troupes tunisiennes n'avaient joué qu'un rôle mineur dans le mouvement nationaliste et ont donc été privés de la légitimité de gouverner l'instar de l'Armée algérienne.
Ce que Bourguiba craignait pendant tout au long de son règne arriva le 7 novembre 1987. Ce sont des éléments de la première promotion de Saint-Cyr qui vont le destituer. Le coup de force médico-militaire sera exécuté par Ben Ali et non par la garde nationale d'El-Habib Ammar entourant le palais présidentiel.
Ben Ali imita Bourguiba dans le maintien du sous-développement de l'Armée, mais n'a pas négligé la Police dont le budget a augmenté. Ainsi la Tunisie devint un Etat policier.
Quand eut le soulèvement populaire en décembre 2010 et la fuite de Ben Ali qui s'en est suivi, la majorité du corps des officiers n'a pas ressenti de remords. Ceux au sommet qui devaient leurs promotions à Ben Ali par favoritisme, comme le chef d'état-major de l'armée, Rachid Ammar, sont resté fidèles au régime jusqu'à la fin.
Une rumeur largement répandu a fait du général Ammar un héros pour avoir refusé l'ordre de Ben Ali de tirer sur les civils pendant les émeutes. Le blason de Ammar fut redoré devînt pour le New York Times, «la plus puissante figure et la plus populaire en Tunisie ». Le Général Gaïd n'a pas non plus tiré sur les foules, mais chaque vendredi son nom est vilipendé, car trop impliqué dans les divers mandats du président déchu.
Les déclarations de Rachid Ammar ressemblent à celles que ne cesse de répéter le général Ahmed Gaïd Salah depuis le 8 mars 2019. À la Kasbah, dans ce qui semblait être un appel aux tunisiens, Ammar dira « l'armée va protéger la révolution ».
Cette déclaration va alimenter les spéculations sur les motivations du général s'il n'aspire pas à une carrière politique. Cette suspicion sera confrontée par le nouveau rôle protecteur de l'Armée dès lors qu'elle assure l'essentiel de la sécurité des institutions. Fathi Jerbi, vice-président du mouvement Wafa alla jusqu'à considérer Ammar comme le centre du Pouvoir en Tunisie. «Pour tout problème, tout le monde faisait référence à Rachid Ammar. Il gouvernait le pays ».
Avec la police et un ancien parti au pouvoir chancelant après la Révolution, Ammar a cherché à élever la position politique relative de l'armée. Mais en vain.
L'ancien système présidentiel avait donné les pleins pouvoirs au président de la République. Cependant, dans la constitution provisoire promulguée par le gouvernement de la troïka la direction de l'armée est devenue une responsabilité partagée entre le président et le premier ministre. Chose inimaginable en Algérie. En Tunisie, le président est chargé de nommer aux postes militaires les plus hauts « en consultation avec le premier ministre ». La constitution de 2014 gardera cette formulation en ce qui concerne les nominations militaires et défini plus clairement le partage des pouvoirs nommant en ce qui concerne le commandant en chef des forces armées.
A l'été 2013, l'armée tunisienne a ressenti la pression d'intervenir. La rue et les conditions réclamaient un coup d'Etat. Les gens craignaient qu'Ennahdha installe un nouveau type de dictature. Ils voulaient un coup d'Etat et les événements en Egypte envoyaient un message en ce sens.
La chute de Ben Ali et les bouleversements politiques associés en Tunisie ont eu pour résultat que ce petit pays a déclenché une vague de protestations contre les régimes autoritaires du monde arabe, dont les implications sont encore inconnues. La révolution tunisienne a montré que les régimes qui semblaient forts et stables avaient en réalité des racines très superficielles.
Sans la chute de Ben Ali, les présidents Moubarak, Kadhafi, Salah, Bouteflika seraient probablement toujours au pouvoir et il n'y aurait pas eu de révolte à Bahreïn et en Syrie.
Depuis le déclenchement du processus transitionnel, l'armée tunisienne est restée loin des tumultes de la politique. C'est un atout qui milite en faveur de la réussite des élections de septembre 2019.


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