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Algérie-France: Un simple nuage d'été tonitruant
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 29 - 05 - 2020

Comme il était prévisible, le ministère français des affaires étrangères s'est borné à rappeler que la presse est libre en France en réponse à la décision de l'Algérie de rappeler son ambassadeur à Paris en signe de protestation contre la diffusion de deux documentaires sur France 5 et la Chaîne parlementaire (LCP), qui relèvent de toutes les deux du groupe public France Télévision. Le ministère des affaires étrangères français a également souligné que la France attachait "la plus grande importance" aux relations avec l'Algérie.
Cette réponse indique qu'il est fait une évaluation qui n'est pas proportionnelle à la décision de l'Algérie de rappeler son ambassadeur en consultation, après qu'elle eut épuisé le pas précédent avec la convocation de l'ambassadeur français en Algérie pour lui signifier une protestation à la suite d'une intervention d'un analyste sur France 24.
Dans les usages diplomatiques, le rappel d'un ambassadeur pour consultation est une escalade dans un différend entre deux parties. Le pas suivant en cas de persistance de la tension est le retrait de l'ambassadeur – et donc une réduction du niveau de la représentation diplomatique- ou bien la rupture totale des relations diplomatiques.
D'un point de vue réaliste, le rappel de l'ambassadeur pour consultations en raison de la diffusion de documentaires traitant de la situation en Algérie est une décision disproportionnée. La réponse du Quai d'Orsay, semblable avec celle que l'ambassadeur français avait apporté aux responsables du ministère des affaires étrangères qui l'ont convoqué précédemment pour un incident similaire, montre que la protestation de la partie algérienne n'a pas atteint le but escompté. D'où la question la plus importante: qu'y aura-t-il après la réponse française?
Les officiels algériens, comme les français, savent que la relation entre les deux pays est complexe et qu'elle est déterminée par un réseau de relations qui s'interpénètrent à des niveaux divers, politiques, économiques, culturels et humains; et que toutes les crises sont dépassées discrètement, sans que ne soit informée l'opinion publique qui semble aujourd'hui la cible principale de cette prise de position.
Il ne faut s'attendre à aucune concession de la part de la France au sujet de la liberté des médias et de leur ligne éditoriale. Dans ce domaine, il n'y a aucune différence entre les médias publics et privés. Et il est totalement improbable de voir l'Algérie aller vers un autre niveau d'escalade en raison de l'absence de répondant français. D'autant que le rappel en consultation de l'ambassadeur n'a été accompagné d'aucune exigence précise comme condition de son retour.
Le communiqué des affaires étrangères a même tenu à accuser des parties, non identifiées, d'oeuvrer à porter atteinte aux relations entre les deux pays. Ce qui constitue une lecture étrange qui disculpe la France officielle tout en lui signifiant sa protestation par le rappel de l'ambassadeur algérien à Paris pour consultation.
Il est probable dans ce cas que l'ambassadeur rejoindra son poste sans que les autorités n'informent les Algériens du jour de son retour, ni des raisons de son retour, ce qui affecte la crédibilité de la campagne médiatique ciblée depuis deux jours contre la France. C'est une campagne qui est le fait d'une seule partie. Il reste que ce ne sont pas seulement les médias locaux qui y perdront encore plus de leur crédibilité. Le pouvoir algérien en sera également affecté pour avoir fait des questions de politique étrangère et des relations internationales de l'Algérie des sujets d'exploitation politique en interne.
Que l'on s'accorde ou non sur les vraies motivations de la décision algérienne, un simple coup d'oeil dans la presse française confirme l'existence d'un consensus pour ramener la décision à la politique intérieure algérienne, ainsi que l'a fait le journal Le Monde – où travaille Mustapha Kessous, le réalisation du documentaire diffusé sur France 5 – et le Parisien; Le Figaro, lui, a choisi de l'aborder à travers l'idée qu'un régime totalitaire n'est pas à même de comprendre ce que signifie la liberté de la presse.
Cette attitude n'est pas le seul fait des médias français. Même l'agence américaine Associated Press, a choisi de rappeler le classement de l'Algérie en matière de liberté de la presse, le 164ème place sur une liste de 180 pays. Ce rappel est venu à la fin de la dépêche consacrée au rappel de l'ambassadeur et à la réponse de la France. La dépêche a été publiée par le New York Times et d'autres journaux américains et internationaux vont également la publier telle quelle.
Conclusion: une décision censée alerter sur l'existence d'une crise diplomatique n'a fait qu'attirer l'attention sur les affaires domestiques, sur le thème des libertés et de la situation politique d'une manière générale. Tel est le coût extérieur de l'impact interne que le pouvoir cherche à obtenir par sa décision de rappeler l'ambassadeur.
Cette manière de gérer les relations internationales de l'Algérie est sans précédent. A ce propos, il faut attirer l'attention sur un commentaire publié par l'agence APS, avant-hier, et qui a été lu sur les chaînes de télévision. Ce commentaire est allé jusqu'à accuser un des candidats aux élections du 12 décembre d'avoir reçu un financement français. Une telle accusation impose une action de la justice et des demandes d'éclaircissements de la part de la partie française.
En définitive, on peut revenir vers la façon dont l'Algérie a géré la crise dans sa relation avec l'Egypte en 2009 et comment cette crise a pris fin, pour voir à quel point le comportement de la diplomatie algérienne a changé et dans quel sens.


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