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Le Hirak n'est ni anti-armée, ni anti-Tebboune»
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 26 - 06 - 2020

Au risque de se répéter: le #Hirak est un mouvement populaire et national qui aspire à consacrer l'état de droit et la souveraineté populaire. Cette ambition ne peut être portée par un régime qui a montré toutes ses limites. Le Hirak exige un nouveau régime politique qui consacre la justice, les libertés et la démocratie. Une régime où le pouvoir réel ne sera plus dans les réseaux informels, mais dans des institutions démocratiques, et entre les mains de représentants légitimes et compétents, encadrés par des règles publiques.
Le Hirak n'est pas un parti politique porteur d'un programme politicien. C'est un mouvement de pression qui vise à pousser le régime, et ce, de manière ordonnée et pacifique, à laisser les Algériens prendre leur destin en main. Au fil des mois, le Hirak est apparu comme une formidable « entreprise positive et pacifique » – pour reprendre les mots du grand Said Djaffer- de réconciliation des Algériens avec leur passé et de construction de leur avenir commun. Des barrières psychologiques se sont effondrées. Des crispations se sont dissipées. Des espérances et des imaginaires sont nés. Tout ceci est une immense victoire dans un contexte où le régime a usé du pire pour diviser et régner.
Le Hirak n'est ni contre l'armée, ni contre Tebboune. Quand il scande « دولة مدنية ماشي عسكرية », ce n'est pas l'expression d'une haine contre l'armée. Ce n'est pas un slogan importé par une officine étrangère. Ce n'est pas une volonté de casser une institution importante de l'appareil de l'Etat, mais une exigence pour que la haute hiérarchie militaire, détentrice du pouvoir réel, n'intervienne plus pour réguler le champ politique. C'est un message pour afin qu'elle assume seulement ses fonctions constitutionnelles, soient la « défense de l'unité et de l'intégrité territoriale du pays ainsi que la protection de son espace terrestre, de son espace aérien et des différentes zones de son domaine » (article 28 de la Constitution). Cette exigence n'est pas une obsession « hirakienne » contre l'armée. Le Hirak est contre le régime. Le Hirak est pour la construction d'un Etat souverain et fort, dirigé par des femmes et des hommes compétents, légitimes et intègres. L'ANP est une institution de l'Etat.
Quand le Hirak entonne des slogans anti-Tebboune, il n'est pas contre la fonction présidentielle. Il conteste le caractère anti-démocratique et illégitime du processus électoral qui a conduit à son intronisation. Le régime est passé en force le 12 décembre. L'Etat-major a imposé son représentant contre la volonté populaire. C'est une évidence incontestable. Quel est le bilan de Tebboune depuis les élections du 12 décembre? La réponse est sans ambiguïté: il propose une Algérie aux antipodes des espérances et des revendications démocratiques du mouvement populaire.
Certes, le régime a libéré une soixante de jeunes détenus, emprisonnés pour une histoire honteuse d'emblème identitaire qui a enflé une haine dangereuse pour la cohésion nationale. Mais mis à part ce geste « symbolique », le tableau est sombre : une cabale judiciaire contre des centaines de hirakistes, l'emprisonnement injustifié des figures de proue du mouvement populaire, une cybersurveillance intrusive sur les réseaux sociaux et la restriction des espaces de liberté en ligne, une projet de révision constitutionnelle qui consolide l'autoritarisme, le confinement politique du Hirak durant la crise du Covid, les pratiques des barbouzes de la police politique dignes de l'ancien colonisateur. Dans ce contexte, aucun signe d'ouverture envers le mouvement populaire n'est perceptible.
Le régime avait une ultime opportunité pour corriger le tir durant la crise du Covid-19, mais il en a décidé autrement. Pourtant, la situation générale du pays lui laisse peu de marges de manœuvre et commande la sagesse et du bon sens. Les marches du Hirak reprendront tôt ou tard. Des années rudes s'annoncent devant nous. Faire fi de ces réalités, accabler les Algériens et accuser le Hirak de radicalité, c'est aussi fallacieux que croire à un changement à l'intérieur du régime.
Raouf Farrah
25 juin 2020


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