« 14 décembre : la dernière scène du MAK »    La DGSE, Bernard Bajolet et le magot envolé    Des financements en chute libre en 2026    Arrestation d'un charlatan pour pratique de sorcellerie    Organisé en collaboration avec l'Inspection régionale du travail d'Alger Ooredoo accompagne l'atelier de sensibilisation sur la prévention des risques    Une nouvelle ère dans l'expérience mobile du football    Une société à bout de souffle    Les projets marocains d'énergies renouvelables compromettent les efforts de paix de l'ONU    Le Mouloudéen Abdellaoui suspendu deux matchs    Achèvement des études pour la réalisation du nouveau siège    L'Arabie saoudite en demi-finales après un duel héroïque face à la Palestine    Le complexe verrier de El Ma El Abiod relance sa production    Forte dépendance aux hydrocarbures avec un profil contrasté    La 11e édition s'ouvre à Alger    Soutien de la tutelle aux projets créatifs    Clôture de la 12e édition    Installation d'un nouveau directeur de l'Education    «L'Algérie a franchi de grands pas en matière de droits de l'Homme, conformément aux conventions internationales»    Programme TV du 4 novembre 2025 : Coupes et Championnats – Heures et chaînes    Programme TV du samedi 25 octobre 2025 : Ligue 1, Bundesliga, CAF et championnats étrangers – Heures et chaînes    Programme TV du 24 octobre 2025 : Ligue 2, Ligue 1, Serie A, Pro League – Heures et chaînes    Festival international du Malouf: fusion musicale syrienne et russe à la 4e soirée    Adhésion de l'Algérie à l'AIPA en tant que membre observateur unique: le Parlement arabe félicite l'APN    Industrie pharmaceutique : nécessité de redoubler d'efforts pour intégrer l'innovation et la numérisation dans les systèmes de santé nationaux    Conseil de sécurité : début de la réunion de haut niveau sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Examen de validation de niveau pour les diplômés des écoles coraniques et des Zaouïas mercredi et jeudi    APN : la Commission de la santé à l'écoute des préoccupations des associations et parents des "Enfants de la lune"    Réunion de haut niveau du Conseil de sécurité sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Boudjemaa reçoit le SG de la HCCH et le président de l'UIHJ    Athlétisme / Mondial 2025 : "Je suis heureux de ma médaille d'argent et mon objectif demeure l'or aux JO 2028"    Ligne minière Est : Djellaoui souligne l'importance de la coordination entre les entreprises de réalisation    Mme Bendouda appelle les conteurs à contribuer à la transmission du patrimoine oral algérien aux générations montantes    CREA : clôture de l'initiative de distribution de fournitures scolaires aux familles nécessiteuses    Poursuite du suivi et de l'évaluation des programmes d'investissement public dans le secteur de la Jeunesse    Agression sioniste contre Ghaza : le bilan s'alourdit à 65.382 martyrs et 166.985 blessés    La ministre de la Culture préside deux réunions consacrées à l'examen de l'état du cinéma algérien    Le Général d'Armée Chanegriha reçoit le Directeur du Service fédéral pour la coopération militaire et technique de la Fédération de Russie    Foot/ Coupe arabe Fifa 2025 (préparation) : Algérie- Palestine en amical les 9 et 13 octobre à Annaba    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Maladie du Président et le grand cafouillage de la communication institutionnelle.
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 30 - 11 - 2020

« Une grande confusion s'est développée dans la presse à propos de l'état de santé du président Abdelmadjid Tebboune. L'agence russe Russia Today a publié une information à ce propos, citant comme source Abdelhafi d Allahoum, conseiller du chef de l'Etat pour les Affaires extérieures. Or, l'intéressé affirme qu'il n'a jamais parlé à Russia Today, d'autant plus que la communication n'est pas de son ressort.
Trop de rumeurs ont circulé sur la santé du Président. Selon une source digne de foi, il serait complètement guéri. Il serait encore retenu en Allemagne pour des séances de remise en forme et il sera de retour au pays dans quelques jours »
C'est le surréaliste courrier qu'auraient adressé les services de la Présidence de la République algérienne au journal El-Watan qui l'a publié dans son édition du 28 novembre dernier.
Si cette information est vraie, elle laisse pantois l'algérien soucieux de l'état de santé de son Président.
D'abord par la forme. Un courrier adressé à un quotidien national publié en page deux dans un petit encart passé presque inaperçu.
Et ensuite sur le fond ! Le courrier dément les propos du conseiller du chef de l'Etat avant de nous informer sur l'état de santé du Président de la République en citant une source « digne de foi » sans préciser laquelle. Autrement dit, même les services de la Présidence ne seraient pas au courant de l'évolution de l'état de santé de M. Tebboune ? Kafkaïen !
Est-ce cela « l'Algérie nouvelle » promise par nos gouvernants ? Une opacité des plus regrettables qui laisse libre cours aux rumeurs des plus folkloriques aux plus malsaines de ceux qui veulent voir l'Algérie sombrer dans le chaos.
Cette opacité a toujours fait partie des constantes nationales en particulier quand il s'agit de connaitre l'état de santé de nos présidents. Nous avons connu cela avec Boumediene, puis Bouteflika avant Tebboune.
Avec son projet de nouvelle constitution, le Président Tebboune voulait pourtant assoir les bases d'un Etat de droit, démocratique et transparent, une « Nouvelle Algérie » qui rompt avec les pratiques du passé. Sauf que Tebboune est malade et hospitalisé en Allemagne. On ne peut le tenir comme responsable de la scandaleuse communication sur son état de santé. Mais le système lui est bien en place et continue de fonctionner fidèle à lui-même en privant les citoyens algériens ce qui les regarde le plus : la santé de leur Président.
Avant lui, Boumediene en 1965, avait exactement les mêmes intentions en lisant cet extrait de la Proclamation du conseil de la révolution du19 juin 1965 rédigé par lui-même dans les colonnes du monde diplomatique qui a publié dans son numéro d'octobre 1965 un supplément de 20 pages consacré à l'Algérie.
« Un Conseil de la Révolution a été créé. Il a pris toutes les dispositions pour assurer dans l'ordre et la sécurité le fonctionnement des institutions en place et la bonne marche des affaires publiques. Par ailleurs, il s'attachera à réunir les conditions pour l'institution d'un Etat démocratique sérieux, régi par des lois et basé sur une morale, un Etat qui saura survivre aux gouvernements et aux hommes ».
دولة لاتزول بزوال الرجال
Ce slogan, comme les autres slogans que l'on a connus, est devenu historique et caractérise l'ère de Boumediene. Il y a 55 ans !
Dans cette même proclamation, Boumediene dénonçait « La mauvaise gestion du patrimoine national, la dilapidation des deniers publics, l'instabilité, la démagogie, l'anarchie, le mensonge et l'improvisation [qui] se sont imposés comme procédés de gouvernement. Par la menace, le chantage, le viol des libertés individuelles et l'incertitude du lendemain, l'on s'est proposé de réduire les uns à la docilité, les autres à la peur, au silence et à la résignation ».
L'histoire ne se répète pas, mais elle se plagie disait J. Deval.
Cet extrait du livre de Pierre Accoce et Dr Pierre Rentchnick « Ces malades qui nous gouvernent » Stock – 1993 à propos de la maladie de Boumediene et où il était déjà question de cette « Algérie nouvelle » !
« A aucun moment, selon l'A.P.S., le président Boumediene n'a été plongé dans un coma décérébré […]. L'activité de son cortex cérébral est parfaitement normale […], et il n'est aucunement en état de survie artificielle. »
Le risque était grand pour les autorités algériennes. En laissant prolonger la vie du chef de l'Etat par des moyens purement mécaniques, une pratique peu humanitaire déjà condamnable, elles s'exposaient de surcroît à de vives controverses avec les milieux intégristes musulmans que pouvait choquer ce moyen « de s'opposer à la volonté d'Allah ». Officiellement, le coma qui submergeait Boumediene ne pouvait donc qu'être « réversible ». Le Conseil de la révolution algérienne ne donna en fait le change qu'à ceux qui voulurent bien se laisser abuser. Il résolut de stopper la réanimation devenue depuis longtemps inutile, de « débrancher », quand la succession du chef fut assurée. Dès que le colonel Bendjeddid Chadli, le futur président, fut pressenti. La décision si tardive profita de deux manières au régime. Elle permit de préparer psychologiquement l'opinion algérienne à la disparition du leader, en gommant en douceur le choc d'une fin dramatique. Elle laissa surtout aux héritiers le temps de prévenir, du moins dans l'immédiat, toute tentative de remise en cause des options révolutionnaires de l'Algérie nouvelle On peut s'interroger devant de tels agissements politico-thérapeutiques, consistant à « programmer » aux heures convenant aux régimes en place la mort réelle des gouvernants. Les Algériens n'ont rien inventé ».
Non les Algériens n'ont rien inventé. 55 ans après, le constat reste le même ! Exactement le même pour celui qui suit l'actualité du pays. Sauf qu'en 1965, les réseaux sociaux et les médias privés n'existaient pas et la presse était muselée. L'Algérie entamait son développement économique sous un régime présidentiel reposant sur sa « légitimité révolutionnaire » dénoncée par Bouteflika en 2004 !
Pourquoi ce black-out sur l'information ? A quoi servent le ministère de la communication, l'APS et les autres organes officiels de communication et d'information ? On se le demande vraiment.
On voudrait bien y croire à cette « Algérie nouvelle » ! Mais les faits sont têtus. La diffusion d'un post relatif à l'état de santé du Président de la République par la chaine internationale de la radio algérienne, qui rapportait les déclarations du conseiller à la présidence de la République affirmant à une chaine russe que « l'état de santé du chef de l'Etat s'améliorait » puis sa suppression par cette même chaine ne va pas dans le sens de cette « Algérie nouvelle » ! Le courrier de la Présidence de la République au journal El Watan ne fait que confirmer cette anarchie dans la communication officielle.
Le boycott massif du vote en faveur de la nouvelle Constitution censée fonder cette «Nouvelle Algérie» et légitimer le président Tebboune, après son élection contestée en décembre 2019 aurait pu être un signal d'alerte. Il n'en est rien hélas !
Tebboune est absent mais le système dont il est issu est bien présent.
Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), quelques 90 prisonniers d'opinion, sont actuellement derrière les barreaux, la plupart pour des publications sur les réseaux sociaux. A cela se rajoute la gestion de la pandémie du corona virus qui, selon de nombreux spécialistes sur le terrain, serait très mal gérée : chiffres officiels des contaminations et des décès contestés, hôpitaux dépassés, cherté des tests de dépistage...
A cette communication chaotique relative à l'état de santé du Président de la République, il faut rajouter celle qui concerne les milliers d'algériens bloqués à l'étranger et qui sont inondés d'informations aussi contradictoires que non officielles.
Les communiqués officiels sur ces deux sujets sensibles restes laconiques. Les médias en ligne ont du mal à trouver des sources fiables pour informer leurs lecteurs. Les fakes news inondent la toile. Un gâchis innommable.
Tout cela ne contribue pas à la sérénité des citoyens dont beaucoup vivent dans l'angoisse aussi bien sur le plan sanitaire, économique et social.
PS. Le site officiel de la Présidence de la République « El-mouradia.dz » a disparu de la toile alors que la plupart de nos consulats à l'étranger signalent encore le lien de la page.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.