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AFFAIRE du citoyen Kelfaoui Djamel agressé par un officier supérieur en mai 2009 à Laghouat et décédé après deux jours de coma.
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 14 - 11 - 2009

Lettre des parents de la victime au président de la République après le décès de leur fils
A son Excellence Monsieur le
Président de la République Algérienne
Démocratique et populaire
OBJET : Demande d'intervention
Nous venons par cette présente vous faire part de notre affliction et de notre profonde prostration suite à l'homicide de notre fils KELFAOUI Djamel Eddine par un officier supérieur de l'A.N.P.
Pour le moment, nous sommes totalement impuissants et n'avons que nos larmes pour pleurer la disparition subite d'un être cher, un fils que nous avons vu grandir dans notre giron, et que la mort nous a arraché précocement et cruellement par faute d'un acte barbare et mégalomane.
Par amour de son Pays et pur patriotisme, notre enfant avait choisi de demeurer Algérien malgré le droit à la double nationalité acquis par le droit inaliénable de territorialité (nativité en France), journaliste et reporter de profession, poussé par une nostalgie frénétique et un esprit insatiable d'initiative, il aimait toujours s'y rendre dans le noble but de lever le voile sur la beauté de notre Pays et le faire connaître au citoyen Européen ( il s'en faisait une priorité) par des reportages savamment concoctés.
Ce jour funeste, comme à l'accoutumée Djamel allait innocemment en voiture en compagnie de son cousin acheter le journal chez un buraliste, empruntant une venelle où la circulation fut bloquée par un embouteillage, Djamel à ce moment là descendit de voiture dans le but d'apporter son assistance pour désengorger la voie et ce qui devait arriver arriva.
Djamel Eddine avait prié bien poliment le Monsieur de reculer pour permettre de désencombrer la circulation, et ce dernier, au lieu de cela, fut pris d'un accès de colère insolite, avait affiché un mécontentement et un comportement irascible et inexplicable à tel point qu'il lui asséna un coup au niveau de la région précordiale. Djamel était abasourdi par cette attaque fulgurante qui l'avait fait vacillé, son réflexe ne fut point de riposter face à cette hostilité comme cela pourrai porter à le croire, mais tout simplement à inscrire le numéro minéralogique de la voiture du belligérant qui, poursuivant ses desseins malveillants avec arrogance lui balança crûment cette ignominie :
-Tu peux toujours inscrire mon numéro, tu ne pourras rien contre moi, je suis militaire et suis capable de te briser.
Suite à cette exaction, Djamel avait choisi de se rendre aux autorités compétentes pour déposer plainte contre son assaillant non pour nuire à ce dernier mais pour lui demander de lui présenter des excuses officielles.
Au cours de son entretien avec le chef de Brigade, il fût sujet à un malaise au cours duquel il fut atteint d' une dyspnée suivie d'une apoplexie au moment de son audition par le brigadier du DARAK chargé de recueillir le témoignage des différentes parties. Devant l'ampleur de son état critique, les Gendarmes conseillèrent vivement de le transporter en urgence à l'Hôpital Civil de Laghouat ce qui fut fait, malgré tous les soins intensifs prodigués, son état empira par un coma et il décéda juste quelques temps après.
Tous ces facteurs avaient concouru à aggraver l'état de santé de Djamel au point de lui provoquer une hémorragie cérébrale fatale.
Une autopsie fut ordonnée par Mr le Procureur du Tribunal de Laghouat,
Une seconde expertise par un Légiste de l'Hôpital de Djelfa avait été prévue, finalement elle a été exécutée à Tiaret.
Comment expliquer la redirection de l'autopsie de Djelfa vers Tiaret ? Quand on sait que Djelfa est bien plus prés de la ville de Laghouat.
Ses parents s'étaient présentés chez le Procureur de la République auprès du Tribunal de Laghouat lieu de l'incident, ce dernier n'avait pas enregistré leur dépôt de plainte mais les diligenta vers le T.M.O 4ème Région. Sur le lieu, ils étaient reçus par le procureur du T.M, lequel leur demanda :
- de pardonner à l'inculpé prétextant que la femme de celui-ci était venue plaider en sa faveur et lui exposer son cas d'épouse chagrinée et mère de deux enfants légitimes, ce qui démontre que l'épouse de l'inculpé nous a précédé au T.M avant même que son mari ne soit présenté au TMO.
- Ce Procureur insiste fermement que, suivant le rapport d'autopsie, le coup porté à la victime n'est point la cause du décès (propos tenus à notre intention et à notre Avocate)
- Ce Haut Magistrat a informé notre Avocate d'une imminente 3ème expertise par un troisième Médecin Légiste.
- N'est-il pas plus approprié de demander l'assistance du Légiste par des spécialistes en neurochirurgie et en cardiologie ? Car à notre avis, un légiste ne peut à lui seul établir un lien de causalité entre les différentes interactions physiologiques qui peuvent résulter à la suite d'un choc.
Nous avons entendu des commérages insinuer qu'il présentait déjà une maladie chronique qui le prédisposait à ce genre d'attaque cérébrale, ceci dans le but de minimiser l'importance de cette affaire, nous nous sommes munis de documents médicaux excluant toutes possibilités de ce genre.
La question qui reste en suspens sur le bout des lèvres est de demander pourquoi tant de haine et d'intolérance à l'égard d'autrui? Le témoignage oculaire était pourtant catégorique et avait précisé que feu Djamel, débonnaire de nature, s'était adressé à son agresseur en termes courtois, polis et bienveillants.
Nous sommes persuadés que notre fils Djamel a été victime d'une exaction délibérée ( Hogra comme le répétait continuellement notre défunt fils avant de sombrer dans le coma au sein de la Brigade de Gendarmerie) de la part d'un haut officier de l'ANP chargé plutôt de veiller scrupuleusement à la Sécurité du citoyen, et non à leur abréger la vie.
De tels agissements sont à proscrire de notre Société si nous ne voulons pas voir un jour la résurgence de nouveaux Pinochet et autres apprentis dictateurs.
Ce que nous demandons à notre Gouvernement, c'est une fermeté sans ambages durant la procédure, et ainsi éviter de tomber dans le piège des ambiguïtés et équivoques risquant d'occulter la voie de la Vérité, et demandons instamment à ce que Justice soit faite.
En tant que parents déplorés, nous nous en remettons à vous, Hauts Responsables de l'Etat, pour veillez à sauvegarder les valeurs de Notre République et d'interdire à quiconque de se croire au dessus des Lois.
Dans l'attente d'une intervention énergique et juste de votre part veuillez croire, Excellence Monsieur le Président de la République, en l'assurance de notre parfaite et profonde considération.
Des parents chagrinés
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JUSTICE POUR DJAMEL KELFAOUI !
Lundi 16 novembre 2009 à 8h du matin, Soufiane Ben Amar, officier de l'armée algérienne, comparaît devant le tribunal militaire de Béchar, dans le sud algérien, pour sa responsabilité dans la mort du réalisateur Djamel Kelfaoui, survenue le 22 mai 2009 à Laghouat suite à une altercation liée à un simple embouteillage sur la voie publique.
Deux jours auparavant, l'officier s'en est pris brutalement à Djamel Kelfaoui au moment où celui-ci s'apprêtait à relever le numéro d'immatriculation du véhicule, et lui porte un violent coup au thorax. Le réalisateur se rend alors en compagnie de son cousin, témoin de la scène, à la gendarmerie pour porter plainte. Il y est pris d'un malaise consécutif à l'agression subie. Après un pic de tension, il fait une hémorragie cérébrale. Transporté aussitôt à l'hôpital de Laghouat, il y décède après deux jours de coma profond.
Djamel Kelfaoui, Algérien né à Paris en 1961, a grandi à Bondy en banlieue parisienne, où il a été un des acteurs de la grande effervescence sociétale et culturelle des années 80. Par la suite, il a réalisé de nombreux reportages et documentaires, dont « Algérie, Mémoires du raï » et « Cheb Hasni, je vis encore ». Militant pour l'égalité des droits et homme de culture, il ambitionnait de faire partager ses passions aux publics des deux rives de la Méditerranée.
Sa brutale disparition a profondément choque sa famille, ses amis et plus largement les milieux culturels en France et en Algérie. Dans la perspective de transmettre la mémoire et les engagements de Djamel Kelfaoui, de sauvegarder et de valoriser son œuvre, ils ont constitué une nouvelle association. Celle-ci se donne aussi pour objectif de permettre que toute la lumière soit faite sur les conditions de la mort de Djamel Kelfaoui, et que justice soit rendue.
Les amis de Djamel ne peuvent se résigner à l'idée que le responsable de sa mort puisse circuler en toute liberté et que, de surcroît, il continue à exercer dans l'armée. C'est en ce sens qu'ils adressent la Lettre ouverte suivante au président de la République algérienne.
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Lettre ouverte du Collectif des Amis de Djamel Kelfaoui au président de la République.
Monsieur le Président de la République,
Nous, amis, proches et membres de la famille de Djamel Kelfaoui, tenons à vous interpeller personnellement, afin que toute la lumière soit faite sur la dramatique affaire ayant causé la mort d'un innocent. Comme vous le savez, Djamel Kelfaoui, documentariste de films, est décédé le vendredi 22 mai 2009 à Laghouat, alors qu'il était sur place pour préparer un nouveau film. Ce décès est intervenu deux jours après avoir reçu un coup fatal au thorax, donné par un officier supérieur de l'armée algérienne, en civil, qui – à l'occasion d'un banal embouteillage urbain – leur intimait l'ordre de reculer avec arrogance pour le laisser passer.
Cette disparition violente a provoqué un vif émoi en France et en Algérie car Djamel Kelfaoui n'était pas n'importe qui.
Algérien, né à Paris en 1961, il grandit à Bondy en banlieue parisienne. Dès le début des années 80, il mena de front des études de sociologie et de communication à l'université Paris X de Nanterre, puis crée l'association « SOS ça Bouge !» et lance à Bondy, le fameux festival interculturel « Y'a de la Banlieue dans l'air » mêlant musique, théâtre, cinéma, sports… avec l'organisation de concerts réunissant des artistes renommés tels Youssou N'dour, Cheb Mami, Mano Negra, Khaled, Zebda… Djamel Kelfaoui faisait partie de ces personnalités qui ont marqué de leur dynamisme et de leur volonté le paysage culturel et artistique des banlieues populaires de Bondy à Mantes, St Etienne, Toulouse… et tant d'autres. Il était l'un de ces passionnés, acteurs de la « Marche pour l'égalité » de 1983 en France, prêts à déplacer des montagnes pour réaliser ses rêves, dont le dernier fut d'imaginer la création d'un festival culturel à Laghouat.
Par la suite il devint réalisateur de nombreux films documentaires dont le célèbre « Algérie, mémoires du raï » devenu film de référence et son dernier « Cheb Hasni, je vis encore » consacré à cette idole de la jeunesse algérienne, assassiné à Oran en 1994. C'est pour approfondir la deuxième partie de ce film que Djamel était revenu tourner en Algérie.
Bien que né à Paris, il avait toujours gardé sa nationalité algérienne, parallèlement à ses multiples attaches en France. En effet, Djamel nourrissait une véritable passion pour le peuple Algérien et voulait faire partager cette passion aux publics des deux rives de la Méditerranée. C'est donc un véritable ambassadeur de la culture et du peuple algérien qui a été tué le 22 mai 2009 à Laghouat.
Malheureusement, sa mort subite a brutalement interrompu cette passion et soulève de nombreuses interrogations. Comment dans l'Algérie du XXIe siècle un officier supérieur peut-il ainsi abuser de son autorité pour frapper mortellement un homme simplement parce que celui-ci voulait relever le numéro minéralogique de son véhicule afin de porter plainte contre les insultes subies ? Suite à cette exaction, et malgré la violence du coup, Djamel ne réagit pas et choisit de se rendre auprès de la brigade de gendarmerie pour porter plainte. C'est alors qu'il fut pris d'un terrible malaise consécutif au coup subit, conduit d'urgence à l'hôpital civile de Laghouat et malgré tous les soins intensifs, tomba dans un profond coma et décèdera 48 heures après.
Une autopsie fut ordonnée par le Procureur du Tribunal de Laghouat. Puis une seconde expertise demandée à un légiste de l'Hôpital de Djelfa… mais finalement fut exécutée à Tiaret. Pourquoi ce changement de lieu, quand on sait que Djelfa est bien plus proche de la ville de Laghouat ?!
Ensuite les parents, accourus depuis la France, se présentèrent chez le Procureur de la République auprès du Tribunal de Laghouat, lieu du drame : ce dernier n'avait pas enregistré leur dépôt de plainte et les dirigea vers le T.M.O. 4ème Région. Ils y furent reçus par le Procureur du Tribunal Militaire qui leur demanda « de pardonner à l'inculpé, prétextant que la femme de celui-ci était venue plaider en sa faveur et lui exposer son cas d'épouse chagrinée et mère de deux enfants légitimes »… Cela démontre hélas que l'épouse de l'inculpé avait pu devancer l'audition de la famille de la victime devant le Procureur Militaire avant même que l'agresseur, n'y ait été présenté! Le Procureur déclara alors, à l'intention des parents, que « suivant le rapport d'autopsie, le coup porté à la victime n'était point la cause du décès ».
Monsieur le Président, trop de pressions, trop de dysfonctionnements, trop de restrictions des droits de la partie civile obscurcissent la recherche de vérité sur les circonstances exactes ayant entraînées la mort de Djamel Kelfaoui.
Ce lundi 16 novembre le meurtrier de notre fils et ami va comparaître en audience devant le tribunal militaire de Béchar.
Monsieur le Président, nous vous demandons instamment de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour que toute la lumière soit faite sur cette sinistre affaire et pour que Justice soit rendue. Il en va de l'honneur de l'Algérie et aussi de son prestige international.
Nous ne pouvons nous résigner à l'idée que le meurtrier de Djamel Kelfaoui soit en liberté et que, de surcroît, il continue à exercer dans l'armée
Dans cette attente, soyez assuré, Monsieur le Président, de notre Haute considération.
Fait le 13 novembre 2009.
Collectif Les Amis de Djamel Kelfaoui


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