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QUELQUES REFLEXIONS SUR LE CHANGEMENT
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 20 - 12 - 2009

Nous lisons souvent dans les forums de LQA des propos d'intervenants qui appellent à l'unité. « Laissons de côté ce qui nous divise. Concentrons-nous sur le seul objectif qui nous unit : chasser le pouvoir illégitime, tyrannique, corrompu et corrupteur qui tient l'Algérie prisonnière et l'entraine dans un gouffre sans fond. ». Tel est leur message.
Rechercher l'unité du peuple algérien, ou du moins de ceux qui veulent agir dans le champ politique en s'inscrivant dans l'opposition au régime actuel, est certes un objectif louable et hautement désirable. Comment y parvenir ?
La politique est l'art du possible, dit-on. Mais qu'est-ce que le possible ? Ce qui est possible dans un pays peut ne pas l'être dans un autre. De même, ce qui l'est à une certaine époque deviendra impossible à une autre. Comment reconnaître ce qui est possible de ce qui ne l'est pas, dans un pays donné, à une époque donnée ?
A la fin de la deuxième guerre mondiale, les élites indigènes dans notre pays étaient en gros divisées en deux camps : ceux qui croyaient que l'indépendance était un objectif réalisable et ceux qui ne voyaient l'avenir que dans une réforme du système colonial vers une égalité de droits pour tous les habitants de l'Algérie, sans distinction de race, de langue ou de religion. Neuf années plus tard, la guerre de libération était lancée par un petit groupe de militants résolus et l'indépendance arrachée après sept ans et demi de combats. Ceux qui pensaient que l'indépendance n'était pas possible s'étaient trompés.
Que voulons-nous ?
Réaffirmons d'abord clairement le principe du changement pacifique inscrit dans l'Appel du 19 mars. Il ne s'agit pas de renverser le régime actuel par un coup d'Etat ou une insurrection armée. Remarquons ensuite que le pouvoir actuel permet à tout Algérien ou groupe d'Algériens de créer un parti politique et d'entrer dans la compétition électorale, tout en connaissant les limites de ce jeu définies par le pouvoir en place. Ceux et celles qui rejettent cette option, sur la base des piètres résultats obtenus par les partis existants, doivent donc se définir un autre objectif. Cet objectif, tel qu'il ressort de l'Appel du 19 mars, est de créer un mouvement citoyen de plus en plus large et puissant qui finira par forcer les dirigeants actuels à démissionner. Nous n'avons donc pas à adopter une stratégie de type militaire qui requiert une grande discipline et une unité sans faille derrière un chef. Notre action doit plutôt avoir la forme d'une lutte syndicale, dont l'arme la plus efficace est le recours à la grève. Cela demande une prise de conscience de pans de plus en plus larges de la population, à commencer par les élites. C'est donc vers l'élévation du niveau de conscience de la population que nous devons œuvrer.
Prendre conscience de quoi ?
D'abord du fait que le pays va mal. Il peut sembler évident que l'ensemble du peuple algérien est convaincu que le pays va mal. Ce n'est cependant pas le cas. Il y a des Algériens qui pensent que Bouteflika, son Chef du Gouvernement et ses ministres sont d'honnêtes patriotes qui font leur travail correctement, disposant pour cela de toutes les compétences et qualifications requises, sans contrainte de la part de l'armée. Nos écrits doivent donc montrer à ces gens-là que l'Algérie va mal – très mal même –, en rapportant des faits qui accréditent notre thèse.
Les Algériens doivent ensuite prendre conscience du fait qu'il y a d'autres solutions, d'autres façons de gouverner l'Algérie de 2009, qui tireront un meilleur parti de ses ressources humaines et naturelles et donneront de meilleurs résultats que ceux du pouvoir actuel mais dont le préalable est un changement de régime politique. Là encore, nous devons montrer en quoi le régime actuel est défaillant et quelle(s) solution(s) nous préconisons. Pouvons-nous juste dire aux Algériens : « Yal khawa ! Unissons-nous et mettons Boutef et les généraux dehors ! » Je ne pense pas.
Que devons-nous dire ?
Là se trouve la première question à laquelle il y a différentes réponses possibles. En 1945, à la question de savoir comment améliorer la situation des indigènes, il y avait au moins deux réponses : reformer le système colonial ou arracher l'indépendance par les armes. En ce qui nous concerne, nous devons décider de ce qu'il y a lieu de proposer aux Algériens, en remplacement du régime actuel. On serait tenté de répondre : n'importe quel régime fera l'affaire, pourvu que les généraux partent. Mais est-ce bien sage ? Je ne le crois pas.
Il me semble qu'il y a dans nos forums un courant qui revendique clairement son adhésion aux principes de l'Etat de droit tel qu'il existe dans les grandes démocraties occidentales : alternance au pouvoir par le jeu des élections, séparation des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire), liberté d'opinion, liberté des médias, etc. Mais n'y a-t-il pas d'autres courants ? Dans un passé récent, le courant islamiste avait clairement exprimé sa préférence pour un Etat islamique, sans expliquer clairement en quoi cela consistait. N'est-il pas souhaitable que ceux et celles qui adhérent à cette idée s'expriment dans nos forums et nous disent clairement comment elles voient l'Etat islamique ? Si nous voulons l'unité, devons-nous pour autant ignorer cette question ?
Une question avait longtemps divisé l'humanité en deux camps : les partisans du socialisme et ceux du capitalisme (ou libéralisme). Depuis la chute du mur de Berlin, seuls deux pays, Cuba et la Corée du Nord, continuent encore à se réclamer du socialisme pur et dur. Même la Chine, dirigée pourtant par un parti communiste, applique les principes de gestion capitaliste de l'économie. Nous n'avons donc plus à nous inquiéter à ce sujet. L'histoire a tranché pour nous et l'économie de marché est la seule formule qui fasse recette aujourd'hui.
Il y a cependant une autre question qui, depuis 1980, ne cesse de revenir périodiquement sur le devant de la scène dans notre pays: c'est celle de tamazight. La Kabylie a, depuis le début, été le fer de lance de la revendication d'une officialisation de cette langue au même titre que l'Arabe. Pouvons-nous ignorer cette question dans nos forums ? Les Algériens ne doivent-ils pas se définir une fois pour toutes par rapport à cette question, afin de prendre un nouveau départ et travailler tranquillement au développement du pays sans avoir à affronter périodiquement des soulèvements populaires ? Si c'est le cas, comment pouvons parvenir à une vision claire de la situation si ce n'est par la discussion ?
Notre objectif est de créer un mouvement citoyen qui poussera le pouvoir actuel vers la porte de sortie, afin de remettre l'Algérie sur les rails. Cet objectif ne pourra être atteint qu'en élevant le niveau de conscience du peuple. Ce niveau de conscience est malheureusement très bas, après 47 années de bâillonnement par le pouvoir FLN-ANP, dont 17 sous l'état d'urgence. Ce travail prendra nécessairement du temps et beaucoup de discussions. C'est cela le dialogue. La solution du coup d'Etat ou de l'insurrection armée est certainement plus rapide et demande l'unité sans faille d'un groupe restreint d'individus – de préférence des militaires – mais nous savons où cela nous a menés par le passé. Nous ne pouvons pas prendre encore une fois le risque de confier le destin de l'Algérie à des militaires dont la mission première est de défendre la patrie non de faire de la politique.


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