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LA FAMILLE ET LES AMIS DE FERNAND YVETON T�MOIGNENT :
�Son ex�cution est politique�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 19 - 05 - 2010

�Dans la vie d�un homme, la mienne compte peu, ce qui compte, c�est l�Alg�rie, son avenir, et l�Alg�rie sera libre demain.� L�auteur de cette phrase, prononc�e quelques instants avant de passer sous la guillotine, est le martyr Fernand Yveton. Un martyr dont les convictions, le m�rite, l�engagement anticolonial et le sacrifice ont �t� rappel�s hier � l�Universit� de Bouzar�ah dans une atmosph�re de vive et forte �motion.
Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - L��motion �tait forte dans cette petite salle de conf�rence de l�universit� o� le laboratoire d�histoire nationale a r�uni, pour la premi�re fois, les familles Yveton, Mollet, Chaulet, Colozzi pour un hommage � l�enfant de Clos- Salembier, Fernand Yveton, guillotin� le 11 f�vrier 1957 � la prison Barberousse pour avoir d�pos� une bombe � l�usine de gaz d�Alger (UGA) o� il �tait employ� comme tourneur. Arr�t� en m�me temps que le martyr Yveton, son ami et complice dans l�engagement et l�action anticoloniale, F�lix Colozzi, t�moignant de l�arrestation et des interrogatoires muscl�s qu�ils subirent, ne pouvait retenir ses larmes, d�clenchant une pluie lacrymale dans la salle. Au moment o� il parlait, rares �taient les yeux non embu�s de larmes. Lui �clata carr�ment en sanglots. Derri�re lui, assise au fond de la salle, l��pouse de Louis Yveton, demi-fr�re de Fernand Yveton, essuyait ses larmes. Au milieu de la salle, l��pouse de Sarda- Esteve Bartolom�, l�gionnaire espagnol qui avait d�sert� et rejoint l�ALN en janvier 1957, tomb� au champ d�honneur et enterr� sans savoir o�, pleurait �galement. Me Albert Smadja, l�avocat qui � 26 ans plaida la cause de Fernand Yveton, assis au bureau, ne s�en retint pas lui aussi. F�lix Colozzi t�moigna que Fernand avait refus� de d�poser la bombe qui devait exploser � 18 heures, ceci car il ne voulait pas que l�explosion fasse des victimes et que son action se destinait � faire du sabotage. La bombe que Fernand Yveton d�posa � l�UGA �tait programm�e pour exploser apr�s 19 heures. D�couverte dans un casier, dans un atelier d�saffect�, la bombe n�explosera pas. Fernand Yveton fut arr�t�. Il fut accus�, jug� et condamn� � mort par le tribunal militaire des flagrants d�lits de Cavaignac. Tout cela en moins d�une semaine. Arr�t� un mardi, il fut jug� le samedi d�apr�s. Me Albert Smadja, avocat d�sign� pour la d�fense de Fernand Yveton, attesta que le jugement, la condamnation et l�ex�cution �taient politiques. �Le dossier qui contenait les actes d�accusations n��tait pas volumineux. On avait plaid� devant un auditoire enti�rement hostile. Yveton avait dit ce qu�il avait � dire�, t�moigna Me Smadja. Mais pour les accusateurs, Fernand Yveton devait �tre ch�ti�, quoiqu�il advienne. La bombe qu�il d�posa � l�UGA �tait la m�me que celles qui avaient explos� auparavant au Milk-Bar et � la Caf�t�ria, avait la m�me origine et, de surcro�t, d�pos�e par un communiste. Le coupable id�al. �La d�lib�ration �tait rapide et, � l��nonc� de la sentence, la salle avait applaudi. C��tait horrible d�assister � un auditoire applaudir une condamnation � mort�, affirma Me Smadja qui sera, juste apr�s le proc�s, arr�t� et d�tenu deux ann�es enti�res pour, croit-il comprendre, qu�il n�ait pas la possibilit� de t�moigner de ce qui venait d�arriver. Me Fran�ois Marini qui travaille sur un r�cit romanc� sur la vie et le parcours de Fernand Yveton, Les ronces du Clos-Salembier dont l��dition est attendue pour les six prochains mois, expliqua, lui, que �Fernand Yveton a �t� pris � un moment o� la guerre d�Alg�rie connaissait une escalade, apr�s les attentats du Milk-Bar et de la Caf�t�ria�. Selon lui, �la condamnation et l�ex�cution de Fernand Yveton est une trag�die judiciaire, car Yveton n�avait pas tu� et n�avait pas l�intention de tuer. Il a eu juste une tentative�. Me Marini dira que Fernand Yveton fut abandonn� par les dirigeants du Parti communiste fran�ais. Un avis que ne partage pas Me Smadja qui estime que les choses s��taient pr�cipit�es et que le temps de r�action �tait court. Le professeur Chaulet attesta, le concernant, que Fernand Yveton �tait victime de la hargne de Robert Lacoste, qui �tait ministre-r�sident et gouverneur d�Alg�rie. Le pr�sident fran�ais de l��poque, Ren� Coty, sollicit� par Me Smadja qu�il re�ut en audience, refusa de prononcer la gr�ce au profit de Fernand Yveton. Aussi l�ex�cution �tait intervenue 70 jours apr�s le prononc� de la condamnation � mort. Fran�ois Mitterrand �tait alors garde des Sceaux. Fernand Yveton fut la seule victime europ�enne guillotin�e. C��tait la quatri�me victime de la guillotine � Alger, apr�s Ahmed Zabana (1956), le commandant Farradj et Mohamed Tikifrouine la m�me ann�e. Accost� en marge de cet intense t�moignage, Louis Yveton, le demi-fr�re de Fernand dira : �Je ressens �norm�ment d��motion. Je ne m�attendais pas � en vivre autant dans ce pays que j�ai quitt� et n�ai pas revu depuis 1957. Je suis d�autant plus �mu de d�couvrir toute l�estime et l�importance dont jouit encore Fernand aupr�s des Alg�riens.� Son �pouse, qui l�accompagne pour ce p�lerinage, dira, pour sa part, que �Fernand est en permanence dans nos discussions. Je suis surprise par l�accueil qui nous a �t� r�serv�, surprise aussi par tant de reconnaissance t�moign�e � mon beau-fr�re �.

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