Le parquet russe a accusé hier Londres de refuser de coopérer dans l'enquête sur l'empoisonnement de l'ex-espion russe Sergueï Skripal, qui sert selon lui de prétexte à une «campagne antirusse» comme précédemment la mort d'Alexandre Litvinenko et Boris Berezovski. Après l'empoisonnement le 4 mars de l'ex-agent double russe Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia à Salisbury, dans le sud-ouest de l'Angleterre, Londres «refuse de coopérer», a assuré le vice-procureur général de Russie Saak Karapetian lors d'une conférence de presse. Il a fait le parallèle avec l'empoisonnement au polonium du transfuge Alexandre Litvinenko, en 2006, et la mort de l'ex-oligarque Berezovski, officiellement décédé d'une pathologie cardiaque, en 2013. «Dans les trois cas, les autorités britanniques (...) ont refusé toute coopération avec la Russie et ont rendu secret le résultat de leur propre enquête», a-t-il dénoncé. «Nous voulons coopérer, nous proposons de coopérer mais (à Londres) ils ont d'autres raisons et d'autres points de vue sur la question». Londres accuse Moscou d'avoir empoisonné l'ex-espion Skripal et sa fille, ce que dément catégoriquement la Russie, qui a accusé à son tour les services secrets britanniques et américains d'en être responsables. L'affaire a provoqué une grave crise diplomatique entre Moscou et les Occidentaux, qui s'est traduite par la plus importante vague d'expulsions croisées de diplomates de l'histoire récente. L'affaire Skripal a «relancé une campagne anti-russe d'après le même scénario qu'après l'empoisonnement de (Alexandre) Litvinenko et la mort de Boris Berezovski», a déclaré Saak Karapetian. «Dans les trois cas, les services secrets russes ont été l'objet de fausses accusations pour l'usage d'agents toxiques sur le territoire britannique, ce qui a permis chaque fois de lancer des appels aux sanctions contre la Russie», a-t-il ajouté.