Il paraît que les «militants» du FLN ont demandé à Abdelaziz Bouteflika de se porter candidat pour un cinquième mandat présidentiel. Normal, c'est le président de leur parti, c'est même leur président tout court. On ne sait pas si quelqu'un a demandé à Ould-Abbès de demander à «ses» militants de demander à Abdelaziz Bouteflika de briguer une autre mandature. Mais pourquoi se demander s'il y a un demandeur plus haut qui demande aux demandeurs d'en bas par l'entremise du demandeur du milieu de demander si haut ? Si Abdelaziz Bouteflika est le président du FLN, on aurait pu le «désigner», au lieu de lui «demander». Ah, on allait presque l'oublier, Bouteflika est le Président de tous les Algériens et la candidature à la présidence de la République est un acte qui relève de la volonté individuelle, et tout et tout. Pourquoi on n'a pas attendu qu'il en formule le souhait ou carrément la décision pour le soutenir ? Parce qu'au FLN, on n'attend pas que le président souhaite, ça coule de source. On n'attend pas qu'il décide, ses décisions coulent de source aussi. Alors, le tout est d'être le premier à lui demander. On peut même faire preuve de patience, personne ne devancera le FLN. Si ça se trouve qu'il y a un petit zélé intra ou extra-muros qui confond vitesse et précipitation, comme disent les confrères de la sportive, on le rappellera à l'ordre. Au besoin, on le mettra au placard, le temps qu'il retrouve ses esprits, comme c'est déjà arrivé avec le grand et surtout gros futé d'Annaba. Y-a-t-il quelqu'un pour dire à Ould-Abbès qu'il confond lui-même vitesse et précipitation ? Ou - éventuellement - qu'il a tout faux ? Il paraît qu'Ould-Abbès est trop roublard pour foncer la tête baissée mais il est quand même arrivé qu'on lui dise qu'il s'est lamentablement planté. Il sait ce qui est arrivé à son prédécesseur qui a appris à ses dépens que même lorsqu'on lui demande de demander, on peut changer d'avis sur les choses à demander. Ou ne pas apprécier le chrono. Justement, est-ce que la demande des militants du FLN, à la demande d'Ould-Abbès est dans le bon chrono ? La suite nous le dira, comme on dit dans les séries à suspense. Est-ce qu'il reste du suspense maintenant qu'on a demandé à Bouteflika de se porter candidat ? Normalement non. Mais il reste du spectacle. Est-ce qu'il y a des militants au FLN ? Normalement non. Mais il y a des clients et des demandeurs. Les uns sont généralement les autres et le client est roi, surtout quand on lui murmure «ses» exigences dans l'oreillette. A votre avis, les prochains demandeurs, ça va être les «travailleurs» ou les «patrons» ? Ils peuvent le faire ensemble, maintenant qu'ils parlent d'une même voix. Attention, ils peuvent être devancés par les «femmes», version UNFA. Ce n'est pas pour autant qu'on va s'inquiéter sur la configuration du «podium» à quatre. Suivront les cartes sans points, les 7 et les 8 comme disent les joueurs de belote. On peut même s'attendre à quelques demandeurs à qui personne n'a rien demandé. Y a-t-il quelqu'un pour demander autre chose ? S. L.