Comme chaque année, Khemis Miliana et Médéa commémorent le souvenir du héros, Si M'hamed Bougara, qui a disparu le 5 mai 1959, dans la localité de Ouled Bouachra (wilaya de Médéa). Le 5 mai de chaque année est une date marquante de l'histoire de la guerre de Libération nationale, elle rappelle aux Algériens en général et aux habitants de toute l'ex-Wilaya IV historique en particulier, la disparition de cet enfant de Khemis Miliana, qui a commandé cette division militaire durant la guerre qu'ont menée ces hommes et ces femmes qui s'étendait de Bouira à Boukadir (Chlef) en passant par Cherchell au nord et Teniet El Had au sud. Une wilaya qui, aux côtés de la Wilaya III et même d'autres Wilayas, a donné du fil à retordre à la soldatesque de l'occupant colonial en lui infligeant bien des défaites par ces hommes qui ne sont pas sortis des grandes écoles de guerre mais qui ont cru au recouvrement de l'Indépendance de l'Algérie et pour laquelle, ils ont donné leur sang et leur vie et ont consenti le sacrifice suprême. Comme chaque année, Khemis Miliana et Médéa commémorent le souvenir du héros, Si M'hamed Bougara, qui a disparu le 5 mai 1959, dans la localité de Ouled Bouachra (wilaya de Médéa). Les historiens s'accordent à parler souvent de disparition parce que jusqu'à ce jour aucun témoignage n'est venu apporter une quelconque lumière de ce qui s'est passé ce 5 mai 1959 à l'aube, dans la localité des Ouled Bouachra. Au sujet de cette disparition, entourée d'opacité totale, il nous a été donné l'occasion de questionner Hassan El Khatib, Si Hassan, le colonel qui a pris la relève après Si M'hamed. Notre interlocuteur, lors d'une visite qu'il a faite à l'université Djillali-Bounaâma de Khemis Miliana, nous avait répondu : «Pour avoir ces renseignements, nous avons écrit à M.Mitterrand, après son décès, nous avons écrit à Mme Mitterrand, puis aux Présidents Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, mais nous n'avons jamais eu de réponse. On ne sait toujours pas comment il est mort, dans quelles circonstances et où a-t-il été enterré.» Pour perpétuer le souvenir, Khemis Miliana, responsables locaux, élus, autorités civiles et militaires avec à leur tête le chef de l'exécutif de la Wilaya, professeurs d'histoire des Universités et même Cheikh M'kerkeb, vice-président de l'Association des Ulémas, étaient présents dans la très belle salle de conférences de la commune de Khemis Miliana. Le Dr Tikialine Mohammed, enseignant à l'Université de Ghardaïa, a fait une intervention sur les qualités humaines de Si M'hamed, son engagement politique, sa foi en l'Algérie, sa simplicité, ses capacités d'organisateur, ses qualités de grand stratège militaire qui a tenu la dragée haute à la soldatesque coloniale et sa clairvoyance. L'intervenant a aussi retracé le cursus du colonel depuis son engagement dans le combat à l'âge de 16 ans, jusqu'au Commandement de la grande Wilaya IV, à l'âge de 31 ans. Si M'hamed Bougara est né le 2 décembre 1928 à Khemis Miliana, fils d'une famille originaire du nord de Sétif et qui s'est établie à Khemis Miliana. La liste des opérations qu'il a commandées et auxquelles il a participé est longue ; sillonnant les monts du Zaccar, de Amrouna, de l'Oursenis, il était respecté par ses hommes et très estimé aussi pour son humilité, affirment certains de ses compagnons d'armes encore vivants. L'intervention suivante a été animée par le Dr Abdelhafidh Bourdim de l'Université de Tlemcen. L'enseignant d'histoire s'est attaché à faire valoir le rôle de l'association des Oulémas de Abdelhamid Ben Badis et le rôle qu'ont joué ses leaders de l'époque et la relation entre l'Association et la préparation et le déclenchement de la Révolution. K. O.
