Le président de l'Association des diabétiques de la wilaya d'Alger s'inquiète quant à la disponibilité des bandelettes utilisées pour l'autosurveillance glycémique. Selon lui, les stocks sont déjà épuisés chez les importateurs et grossistes et ne tiendront pas plus de vingt jours chez les pharmaciens. Il appelle les pouvoirs publics à revoir leur stratégie quant à la limitation de l'importation de ce produit. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - «Aucun programme d'importation n'a été encore délivré, à la veille du mois de Ramadhan où l'autosurveillance atteint son maximum», a affirmé Fayçal Ouhada hier, au Forum du quotidien El Moudjahid à Alger. Durant le mois de jeûne, l'utilisation des bandelettes devient «vitale» pour les diabétiques car, explique-t-il, l'autosurveillance permet au patient de vérifier lui-même son taux de sucre dans le sang afin d'éviter l'hypoglycémie et passer, ainsi, un mois de Ramadhan en toute quiétude. Selon lui, un patient diabétique adulte utilise entre 5 à 8 bandelettes par jour, un enfant peut atteindre 11 bandelettes et une femme enceinte atteinte de diabète gestationnel entre 8 et 11 bandelettes. Le président de l'Association des diabétiques de la wilaya d'Alger rappelle qu'en 2018, le marché de l'autosurveillance glycémique est estimé à 12 millions de boîtes de bandelettes, dont 75% des parts sont assurées par des marques internationales. «Ces laboratoires multinationaux fournissent 9 millions de boîtes qui couvrent les besoins d'un million de patients», précise-t-il. Appréhendant une potentielle perturbation de disponibilité de ce produit à travers le territoire national, il appelle les pouvoirs publics à revoir leur stratégie quant à la limitation de l'importation des bandelettes. S'agissant de la campagne de sensibilisation menée par l'Association des diabétiques de la wilaya d'Alger sur le dépistage du diabète à travers plusieurs wilayas, notamment Béjaïa, Tizi-Ouzou, Chlef, Blida, Boumerdès et Ghardaïa, les initiateurs déplorent le manque de médecins spécialistes dans les régions enclavées notamment en Kabylie et dans le sud du pays. Intervenant au forum, la néphrologue Mouna Kheiredine évoque une étude réalisée par son confrère entre 2015 et 2016, à Alger, et qui a démontré que 33% de sujets âgés de plus de 65 ans, sont atteints de diabète sans le savoir. S'agissant du mois de Ramadhan, le Dr Hamitouche a, de son côté, déconseillé une activité physique durant les journées de jeûne, pour tout le monde, diabétique ou pas. «Il est recommandé d'exercer une activité physique particulièrement la marche après la rupture du jeûne», dit-il. Pour sa part, l'imam de la mosquée de Kouba, Saïd Boudjenane, estime qu'il faut ouvrir les portes des mosquées aux médecins spécialistes et aux diététiciens afin de sensibiliser sur les maladies à risques durant le Ramadhan. Ry. N.