La protection de l'enfant et la promotion de ses droits ont enregistré, ces dernières années, plusieurs acquis. Néanmoins, les différents acteurs intervenant sont convaincus qu'il reste beaucoup à faire dans ce domaine notamment pour la préservation de tous les acquis. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Pour le président du réseau algérien pour la défense des droits de l'enfant Nada, Abderrahmane Arar, l'Algérie doit préserver ses acquis dans le domaine de la protection de l'enfant, les promouvoir et faire face aussi aux problèmes qui risquent de les menacer. «Il faut préserver tous ces acquis en matière de lois et de mécanismes et les adapter aux nouveaux défis et aux nouveaux problèmes, notamment à la violence dans l'espace digital et les conflits familiaux», a-t-il préconisé à l'occasion de la célébration de la Journée internationale des droits de l'enfant et du 10e anniversaire du programme «Je t'écoute» du numéro gratuit 3033, tenue samedi soir à l'Ecole supérieure d'hôtellerie et de restauration de Aïn Benian à l'ouest d'Alger. Toutefois, il estime que la protection de l'enfant nécessite davantage de travail. «Aujourd'hui, le grand chantier qui s'impose est celui de la protection sociale qui demande plus de dynamique car en matière juridique, seules quelques révisions sont nécessaires», explique-t-il. De son côté, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Ghania Eddalia, a insisté sur la «culture» des droits de l'enfant. Elle a également fait part des dossiers sur lesquels s'attelle son département, notamment l'actualisation de la stratégie de la protection et de la promotion des droits de l'enfant. «Une équipe pédagogique spécialisée dans l'éducation et l'enseignement veille justement sur les droits de l'enfant, à la protection, à l'éducation, à la santé, à la prise en charge psychologique et sociale et tout ce qui a trait à la promotion de l'enfant et sa protection des fléaux sociaux et de la déperdition», dit-elle. Elle évoque également un «plan spécial» pour l'actualisation du système législatif qui concerne surtout la petite enfance et les enfants aux besoins spécifiques. «Nous sommes en train d'étudier la révision de certains textes organisationnels et législatifs dans le but de les adapter aux besoins actuels de l'enfant», a-t-elle ajouté. Pour sa part, le représentant de l'Unicef en Algérie, Marc Lucet, a qualifié l'expérience du 3033 de Nada d'«extraordinaire» mais aussi de «pionnière du signalement». «Le dispositif de signalement est en train de se renforcer notamment avec la création d'un nouveau numéro, le 1111, par l'Organe national de la protection et de la promotion de l'enfance. Tous ces mécanismes sont nécessaires pour protéger l'enfance et prévenir les situations de violence», a-t-il souligné. Saluant l'engagement des associations et des institutions qui, selon lui, doivent «œuvrer main dans la main», le représentant de l'Unicef donne en exemple le travail de la Fédération des personnes handicapées dans les écoles en collaboration avec le ministère de la Solidarité et le ministère de l'Education nationale. «Aujourd'hui, des classes intégrées se développent. Cette démarche est à poursuivre et à construire. Les associations ont leur rôle à jouer et les parents également», dit-il. Ry. N.