Fin des épreuves du baccalauréat. Une session des moins mouvementées comparativement aux années précédentes. Hormis quelques cas de triche, la fraude à grande échelle a été circonscrite. Il aura fallu couper internet pour y arriver. C'était le prix à payer pour «normaliser» l'examen. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - C'est la première fois depuis des années que la fraude massive n'est pas venue entacher les épreuves du baccalauréat. Il aura fallu en arriver à une décision radicale : couper internet, quitte à provoquer des pertes aux entreprises économiques. La ministre de l'Education affirmait que ce choix s'était imposé comme la seule parade contre le recours aux réseaux sociaux pour frauder. La stratégie s'est montrée payante. Les épreuves se sont déroulées dans un climat de sérénité relative. Les candidats n'ont pas été perturbés par la publication de faux ou de vrais sujets sur le net. Comme il est impossible de bannir totalement la triche, le ministère de l'Education a recensé 353 cas de triche avérés. Les candidats libres sont majoritairement pointés du doigt. La ministre de l'Education, qui souhaitait arriver à «normaliser» l'examen, a réussi le pari d'organiser une session nettement plus «propre» que les précédentes. Pas plus tard que l'année dernière, l'organisation n'avait pas été infaillible. Les sujets des différentes épreuves étaient systématiquement sur les réseaux sociaux, à peine distribués aux candidats. Des milliers de candidats avaient alors trouvé la parade. Il leur suffisait d'arriver en retard pour pouvoir prendre connaissance des sujets avant même d'être à l'intérieur des salles d'examen. C'est ainsi que le taux des retardataires avait atteint un chiffre record. Le ministère de l'Education avait fini par réagir en décidant d'exclure les retardataires récidivistes. Ces derniers ont fini par être «graciés» par le chef du gouvernement de l'époque et une session spéciale avait été organisée pour leur permettre de repasser les épreuves. Une décision qui n'avait pas fait l'unanimité au sein de la famille de l'éducation. La décision avait été critiquée car donnant l'impression d'un Etat permissif. Le message était clair: les fraudeurs avaient toute la latitude de tricher puisqu'ils étaient assurés d'avoir une seconde chance. La ministre de l'éducation n'a eu de cesse pourtant de défendre le principe d'égalité des chances qui est fortement remis en cause par les fraudeurs. Pour Nouria Benghabrit, la question de la fraude est avant tout d'ordre moral. C'est toute la société qui doit se mobiliser contre. Les valeurs de l'effort et du travail doivent reprendre toute la place qui est la leur afin de sortir du cercle infernal de la fraude qui a fini par entamer la crédibilité d'un examen décisif pour lequel sont mobilisés plusieurs secteurs en plus de celui de l'éducation. Un examen dont la logistique est lourde et dont l'image est écornée depuis de longues années déjà. N. I.