Dix déplacés fuyant des violences à caractère communautaire ont été tués calcinés dans la nuit de vendredi à samedi dans des affrontements opposant des membres de trois ethnies du Sud-Kivu dans l'est de la République démocratique du Congo, selon des sources concordantes. «Plusieurs villages du groupement Balala-Nord ont été attaqués hier (vendredi) par des miliciens du groupe Ngumino et des rebelles du Forebu (des Forces républicaines du Burundi) actifs dans la région d'Uvira et de Fizi (Sud-Kivu). Nous déplorons la mort de dix personnes dans des incendies», a déclaré John Mwimiwa, chef du secteur de Tanganyika (Sud-Kivu). Le commandant des opérations militaires dans cette zone, le lieutenant-colonel Antoine Bagenyi a confirmé ces affrontements, sans donner des détails, indiquant être en mission hors de cette zone. «Toutes (les personnes tuées) sont des déplacés en provenance de Bijombo. Elles ont été calcinées dans leurs maisons», a ajouté M. Mwimiwa. Les habitants de six villages attaqués ont fui dans la brousse, a-t-il poursuivi. Les militaires de l'armée congolaise sont arrivés après la fuite des assaillants, a déploré le chef de secteur Mwimiwa, qui a précisé que les assaillants ont aussi emporté «200 vaches et 30 moutons». Parmi les personnes brûlées figurent «quatre enfants et deux femmes», a indiqué Claude Misare, président de l'ONG Nouvelle société civile congolaise du territoire d'Uvira. Le secteur de Balala-Nord dans le territoire de Fizi (Sud-Kivu) reçoit depuis quelques semaines des déplacés en provenance du secteur de Bijombo, dans le territoire voisin d'Uvira dans la province du Sud-Kivu (Est). A Bijombo, des Banyamulenge (tutsi congolais) considérés comme des étrangers, affrontent régulièrement des membres des communautés Bafuliro et Banyindu. Chaque communauté s'est dotée d'une milice. Le Bureau de l'ONU chargé des affaires humanitaires (OCHA) a recensé depuis le début de l'année «76 000» personnes déplacées à cause de ce conflit entre communautés dans cette zone de la province du Sud-Kivu (est).