L��cole Farid Rachid des jongleurs rena�t de ses cendres. Son ma�tre, du m�me nom, revient au-devant de la sc�ne par la grande porte. Avec ses �l�ves, il sillonne les terrains de la R�publique en offrant un spectacle qu�on pensait perdu de vue et � jamais. Car, depuis l�av�nement du terrorisme, l�enfant de Bordj-M�na�el a fondu dans la fournaise de l�horreur qui ne laisse point de parcelle au g�nie. Parce que Rachid Farid, employ� � la Naftal, en est un. Avec sa t�te, ses �paules et son fr�le corps, il use et abuse du ballon rond. Ses adeptes, au nombre de cinq, en font aujourd�hui de m�me, peut-�tre un peu mieux. Leur mod�le leur a appris les ficelles et eux, � travers la toile, s�abreuvent des grands ma�tres de cette discipline qui avait tendance � dispara�tre en Alg�rie. Sauf que Rachid Farid est revenu pour assurer le spectacle et p�renniser la pratique devenue �propri�t� intellectuelle � de ce Mena�li de souche, � peine la cinquantaine. Ses �l�ves qu�il r�unit deux � trois fois par semaine au stade Salah-Takedjrad de Bordj- M�na�el lui font honneur � chaque exhibition. A l�image de Sidou, un virtuose qui anime, depuis quelques mois, de nombreux interm�des de rencontres nationales et internationales. Le public aime le spectacle. Et quand le match est morne, monotone, la compagnie Farid Rachid entre en sc�ne pour �all�ger les m�urs�. Le toujours jeune pr�curseur de cette �cole ne cache pas sa satisfaction : �On a beaucoup de jeunes qui viennent demander comment on fait pour pratiquer ce jeu. Nous voulons bien les prendre en main mais nos moyens sont limit�s. C�est un sport qui demande beaucoup de passion et de patience. Nous avons des cr�neaux pour nous entra�ner au stade communal. Quand il pleut, nous n�avons pas o� aller, c�est emb�tant et rageant � la fois de laisser ses enfants � quai par la faute d�un manque d�infrastructures. Et puis, nous faisons des d�placements pour r�pondre � certaines invitations de la part de clubs et d�associations. Cela engendre des d�penses que nous ne pouvons honorer. Nous n�avons pas de budgets comme les autres associations et �coles sportives. Tout est affaire de �bradage �, comme on dit. Les jeunes qui font partie de mon �cole sont issus de familles d�munies. Je ne peux leur exiger de se prendre en charge�, dit Farid qui pense que les autorit�s locales ont tendance � s�int�resser aux associations de football. Farid Rachid qui a fait, de son temps, le tour d�Alg�rie des stades, a anim� ces derni�res semaines de nombreux matches, notamment au niveau de la r�gion. �Nous avons tent� de nous produire partout en Alg�rie, mais les gens ne sont pas chauds � nous accueillir. C�est vrai que j�ai �t� loin des feux de la rampe depuis une quinzaine d�ann�es mais je pense que ceux qui me connaissent ne m�oublieront pas. Ce n�est qu�un retour aux sources et je crois en l�avenir de cette pratique. Ce sera une bonne occasion pour le public de d�couvrir les jeunes Bendahmane Slimane et Kerkar Samir dont la capacit� de manier le cuir est extraordinaire. Je souhaite aussi que la FAF int�gre notre �cole dans son plan de relance. Le professionnalisme est aussi un spectacle en continu qu�il faudrait assurer aux supporters�, pr�cise notre interlocuteur qui, avant de nous quitter, a tenu � remercier ses responsables � Naftal. �Vous savez, mon travail exige une pr�sence permanente au poste. Sans la compr�hension de mes sup�rieurs, je n�aurais pas pu accomplir ma mission au sein de mon �cole. Je ne remercierais jamais assez mon employeur qui, d�une mani�re ou d�une autre, participe � la promotion de cette discipline.�