Le plus souvent quand on évoque l'histoire ancienne de la ville de Tlemcen, on reste concentré sur les ruines de Mansourah ou le palais du Méchouar, situés dans l'enceinte du Grand-Tlemcen. Mais, parfois la richesse historique de l'ex-Grenade d'Afrique, il faut aller la chercher du côté de ces coins, dont on ne parle presque jamais. Dans la coquette ville de Ouled Mimoun, la cité romaine d'Altava, distante de 33 km de Tlemcen, a aussi son histoire, son passé prestigieux. Au XIXe siècle et plus exactement en octobre 1849, Mac Mc Carthy ,qui fut le premier explorateur d'Altava, l'a décrite dans son ouvrage intitulé Algeria romana et publié ensuite par la revue La nouvelle Altava éditée par l'association Touisa de la ville de Ouled Mimoun. Au milieu de ce paysage, s'étendent des ruines sous le nom de H'djar el Roum (pierres romaines). Ces sites ont été mis en valeur depuis 1849. Le quart de ces ruines est aujourd'hui inaccessible. Les terres ont été cultivées et la ligne de chemin de fer (Oran-Tlemcen) traverse les lieux. La curiosité historique de cette cité ne manquera certainement pas de provoquer chez les historiens la volonté d'entreprendre des fouilles pour divulguer le mystère de l'antique cité romaine. A ce jour, les découvertes faites ne sont que le fruit du simple hasard. Selon le même explorateur, certains textes épigraphiques en provenance d'Altava sont d'une grande importance historique. La région d'Altava fut à la fois un royaume numide et maure de l'ouest algérien. Ceci montre que les légions romaines ne s'éloignent jamais du grand littoral. Le nom d'Altava, on le retrouve aussi mentionné dans l'ouest de la Maurétanie césaréenne. Le déchiffrage des manuscrits permettra de faire le lien entre les deux Altava. Cette hypothèse, aux yeux de certains chercheurs, est non évidente car la civilisation berbère a, peut-être, précédé cette cité romaine tout comme le Royaume de Siga qui fut berbère avant d'être romain. L'histoire du grand canyon de Tlemcen n'a pas encore révélé tous ses secrets ; alors aux passionnés d'histoire de faire un tour à Ouled Mimoun. Le général Lamoricière est passé sans s'y attarder, et pour cause, il est venu en conquérant. M. Zenasni