«Balade musicale à trois», un concert de musique classique, a été animé à Alger par Djamel Ghazi à la flûte traversière et les pianistes Kheira Mokrane et Nadia Mécheri, devant un public recueilli, dans une atmosphère empreinte de solennité. A la basilique Notre-Dame d'Afrique, où le concert a élu domicile, l'espace, constituant une parfaite caisse de résonance, a permis au public d'apprécier le rendu des musiciens qui, près de 90 min durant, ont traversé les siècles, restituant, en deux parties, de grandes œuvres des époques baroque, classique et postromantique. Djamel Ghazi et Kheira Mokrane, respectivement flûtiste-soliste et pianiste à l'Orchestre symphonique national (actuellement Orchestre de l'Opéra d'Alger), animant un premier duo, ont brillamment restitué le génie créatif de Johann Sébastian Bach (1685-1750) et Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), à travers deux sonates en sol mineur et en si bémol majeur, des époques baroque et classique du XVIIe et XVIIIe siècles, rendues chacune en trois mouvements. Intervenant ensuite dans la partie post-romantique marquant le XIXe et le début du XXe siècle, Nadia Mécheri a orné le silence religieux de la basilique avec une dizaine de pièces de grands compositeurs, dont les premières, courtes en durée ont été hautement appréciées par le public, à l'instar de Gnossiennes n°2 et 4 d'Eric Satie (1886-1925), Berceuse de la suite Dolly de Gabriel Fauré (1845-1924), Mouvement perpétuel n°1 de Francis Poulenc (1899-1963) et 2e mouvement de la sonatine de Maurice Ravel (1875-1937). De retour sur scène, Djamel Ghazi récidivera avec Nadia Mécheri cette fois-ci, constituant avec elle le deuxième duo de la soirée qui entonnera d'autres grandes œuvres de la musique classique, à l'instar de Beau Soir de Claude Debussy (1862-1918) et Sicilienne de Gabriel Fauré, au plaisir d'un public conquis. Appréciant la virtuosité et le professionnalisme des artistes faisant montre de toute l'étendue de leurs talents respectifs, et la pureté des sonorités qui a orné le silence sacral des lieux, l'assistance savourant chaque moment du spectacle dans l'allégresse et la volupté. Dans un programme savamment préparé qui a réuni pas moins de onze grands compositeurs, l'époque très fertile couvrant la période allant du XVIIe au XXe siècle a, en partie, été restituée, dans la douceur et la sérénité de l'instant. Diplômés des grandes écoles de musique en Algérie et à l'étranger, où ils ont été distingués de plusieurs prix après de longues années d'études, Djamel Ghazi, Kheira Mokrane et Nadia Mécheri assurent actuellement les fonctions de maître-assistant au département de musique de l'Ecole normale supérieure de Kouba, et professeures de piano à l'Institut national de musique d'Alger, ainsi qu'à l'Institut national supérieur de musique, respectivement. Le concert pour flûte et piano, animé par Djamel Ghazi, Kheira Mokrane et Nadia Mécheri, jeudi soir, entre, précise le recteur de la basilique Notre-Dame d'Afrique, Père Michael P.O'Sullivan, dans le cadre du «programme régulier, initié par l'église».