A l'approche des compositions du premier trimestre, les parents d'élèves, de plus en plus attachés à la réussite scolaire de leurs enfants, cavalent derrière ces cours de soutien, censés réconcilier l'élève avec le goût de l'effort et l'ambition du résultat. «C'est devenu une nécessité pour mettre tous les atouts du côté de mon enfant. Et puis, quand tout le monde fait recours, c'est pour le moins malaisé de faire exception», raconte une maman. «Les parents d'élèves se retrouvent souvent devant un scabreux dilemme, réaliser le vœu de leurs enfants, au risque de générer un trou dans le budget familial, ou s'en tenir aux seuls acquis de l'école publique et en assumer les carences éventuelles», dira, désemparé, un autre parent. Pratique plutôt vieille, le recours aux cours supplémentaires, qui s'assignait pour unique mission, le vol au secours des apprenants en retard scolaire dans une ou plusieurs disciplines, a connu une poussée fulgurante pour toucher tous les cycles d'enseignement et tous les élèves, y compris les plus brillants et les plus doués. Ces cours, dispensés dans des écoles privées, dans des locaux aménagés ou à domicile, suscitent des avis partagés. Les uns trouvent en ces cours un cadre idoine pour combler les insuffisances de l'élève, consolider ses compétences, avec en prime, un suivi personnalisé de ses lacunes. Ils revendiquent des résultats satisfaisants aux différents examens scolaires. Pour les autres, ces cours ne sont autre que du «bourrage de crâne qui fait la part belle à la logique mercantile», s'insurge un parent d'élève. «C'est, tout de même, surprenant et ridicule de voir toute cette débauche d'énergie et ce sérieux déployés par certains enseignants dans ces cours de soutien, c'est-à-dire tout ce dont l'enfant est sevré par ces mêmes enseignants dans l'école publique», renchérit le directeur d'un collège. A. Rahmane