La semaine s'est terminée dans une insoutenable tragédie. Youcef Goucem, réalisateur et producteur TV, a succombé à ses brûlures dans un hôpital algérois. Il s'est immolé par le feu il y a une dizaine de jours devant le siège de Dzaïr TV, une chaîne privée pour laquelle il a réalisé des programmes et qui ne l'a pas payé. Le geste est en soi une horreur et il a indigné tous ceux qui sont encore capables de s'indigner. Mais la tendance était plutôt à l'optimisme quand à son pronostic vital. Puis au bout, le pire est arrivé. Il faut bien que cette histoire soit suivie des conséquences qu'elle appelle dans le cas précis. Et aussi sur les questions de fond qui se posent au secteur de manière générale. Mais face à l'ampleur de la douleur, ces questions paraissent encore dérisoires. Paix à ton âme, Youcef Goucem. La semaine a été pénible. Et les nouvelles technologies, les «TIC» comme disent les branchés, sont… impitoyables ! Sans les réseaux sociaux et les vidéos tournées «sur le pouce» avec un smartphone, personne n'aurait pu connaître le visage et la voix de cette bonne femme venue du pays profond retirer les documents de candidature à l'élection présidentielle. S'il y a quelqu'un qui l'a conseillée dans son entreprise, on peut d'ores et déjà dire qu'il a été mal inspiré dans sa stratégie de communication. On sait qu'il y a toujours quelque chose à gagner dans une candidature à la présidentielle même quand elle est d'humeur ou, comme on dit, folklorique. A condition de rester extrêmement discret et en l'occurrence, c'est déjà raté pour la bonne femme dont on ne peut pas dire que le micro et la caméra l'ont servie ! Il lui reste… Dieu, bien sûr et ça devrait normalement suffire, puisque dans ce qu'elle nous a fait entendre, la providence est son seul… programme. La semaine a été pénible, le ministre de l'Intérieur dont on n'arrête décidément pas d'apprécier la propension à se prendre au sérieux est revenu dans la semaine nous confirmer qu'il a l'intention de s'occuper de tout, y compris des harragas. Le «séminaire» qu'il vient d'organiser à Alger sur la question n'était peut-être pas envisagé comme une panacée mais c'est tout comme, vu ce qu'il a fait déployer comme prétention. Les réactions, quasiment toutes en dérision, qu'il a suscitées indiquent que personne n'en attend quelque chose mais ce conclave savant aura quand même servi : si M. Bédoui veut tout faire, peut-être qu'il a raison : c'est tout un pays qu'il faut réinventer pour ambitionner de retenir ses enfants. La semaine a été moins pénible. Ces derniers jours, il a encore été question de… pomme de terre. Ça a commencé avec les 500 tonnes exportées à partir d'El Oued. Après, il y a eu les agriculteurs de Bouira qui s'inquiétaient pour l'écoulement de leur récolte, exceptionnelle cette année. Puis ceux de Mostaganem qui ont des problèmes de moyens de stockage et maintenant Aïn Defla qui a battu tous les records de production. Au moins dans la pomme de terre, nous avons des «problèmes de riches» et ça nous change drôlement des autres années où on a surtout souffert de tensions sur la disponibilité du tubercule. Les plus réalistes nous invitent quand même à ne pas nous enflammer : l'abondance n'a pas eu d'incidence sur les prix. Que demande le peuple ? S. L.