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LETTRE DE PROVINCE
Patriotisme des stades et patrie de Boudiaf Par Boubakeur Hamidechi [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 06 - 2010

Retour aux jours ordinaires. L�escapade du football ayant dur� � peine deux semaines, l�on a presque envie de dire que ce sentiment d�inachev� est dans l�ordre des choses. Les grands-messes des stades n��tant que des euphorisants du patriotisme sectaire, fallait-il souhaiter y succomber plus longtemps ? Certes, les temples du sport constituent d�excellents lieux de communion mais, ont-ils jamais �t� les bons rep�res o� vient se ressourcer un pays ? Hormis les cimeti�res o� trouve-t-on trace d�une identit� sinon dans les manuels d�histoire ? Loin du tumulte m�diatique auquel nous ne sommes plus convi�s, le pays retrouve sa raison, son humilit� et sa m�moire.
C�est qu�en cette fin de mois de juin, deux gisants nous donnent rendez-vous. Boudiaf (le 29) et Ma�toub Loun�s (le 25) nous interpellent au sujet de cette amn�sie rampante qui ronge et alt�re le souvenir. En effet, dans le compagnonnage pesant de la mort nous avions appris, depuis vingt ans, � banaliser sa pr�sence jusqu�� escamoter les comm�morations. De plus en plus discr�tes, celles-ci ne r�unissent plus que quelques fid�les qui se rendent � El-Alia ou bien � Taourirt-Moussa. L�homme politique et le troubadour r�volt� s�installent d�sormais dans la confidentialit� de l��ternit�. Terrible signe des temps pour ce pays dont les dirigeants ont perdu le sens de la grandeur afin de n�avoir pas � sanctifier les p�res fondateurs. L�homme du 1er Novembre 54 inhum� dans le tr�s officiel carr� des h�ros, l� o� para�t-il l�immortalit� a pris ses quartiers depuis l�ind�pendance, subit la censure officielle tout comme il fut de son vivant effac� des livres d�histoire. C�est que ce leader de la premi�re heure, quasiment inconnu dans l�opinion au lendemain de son retour de l�exil marocain (11 janvier 1992), a r�ussi � se faire admettre et se faire aimer par les petites gens tant il rayonnait par la sinc�rit�. Il touchait par son style nourri plus d�interrogations que de certitudes, prenant ainsi le contre-pied de ses pr�d�cesseurs. Cela a rapidement suffi pour capter l�int�r�t des jeunes g�n�rations jusqu�alors maintenues dans l�ignorance totale de pans entiers de l�histoire du mouvement national. Instance morale plus que chef d�Etat, il ne nourrissait par ailleurs aucun complexe vis-�-vis de l��tiquette de sa fonction. Moins compass� dans la communication, il avait fait sienne la langue vivante du petit peuple quand il s�adressait aux �lites format�es par le discours univoque du parti unique. S�exprimant avec une spontan�it� inhabituelle pour l�opinion, il parvint � marquer l�imaginaire collectif. En six mois de pr�sence � la t�te de l�Etat, il avait appris aux Alg�riens les rudiments oubli�s de la grandeur de la nation et de la rectitude de la puissance publique. La force de sa conviction et la charge de probit� qu�il repr�sentait contribu�rent grandement � faire reculer dans le pays la fatalit� de la reddition face � la mont�e de l�islamisme arm�. Dans une soci�t� d�chir�e et bless�e de toutes parts, il incarna le r�armement moral qui lui manquait. C�est cet �lan, dont la p�dagogie du personnage �tait � l�origine, qui fut bris� le 29 juin 1992. L�on a longtemps �pilogu� sur ce crime majeur sans jamais parvenir � faire la lumi�re. Il est vrai que le temps politique n�est pas le m�me que celui de l�histoire, elle qui ne sait �clairer qu�apr�s la lev�e de la prescription si commode � la fameuse raison d�Etat. Mais est-ce pour autant concevable d�escamoter syst�matiquement les r�f�rences � son courage et � sa le�on au moment o�, pr�cis�ment, l�Etat vacille sous le poids des turpitudes de ses commis ? C�est ce d�ni de m�moire et de reconnaissance, imputable essentiellement au pouvoir, qui participe au rabaissement du sentiment national dont il est le premier � se plaindre paradoxalement ! En janvier 1992, alors que la r�publique �tait jet�e dans le ruisseau et l�Etat aspir� par le d�sordre, n��tait-ce pas ce commandeur qui parvint � soustraire la nation de l�effondrement et la dislocation ? Aujourd�hui, Boudiaf et Ma�toub Loun�s symbolisent, chacun selon sa dimension et sa fonction, ce qu�il reste pour ce pays de rep�res de notre pass� r�cent. Priv�s de sanctification officielle, ils seront revisit�s par les cercles restreints dans une intimit� qui confine � la clandestinit�. Or, comment expliquer cette s�lectivit� dans les comm�morations sinon par la peur-panique d�un pouvoir de voir ressusciter des contre-mod�les vertueux qui d�voilent l��chec moral de sa longue pratique ? Autrement dit, le fant�me de Boudiaf demeure � ses yeux celui du procureur. Toute la culture du r�gime repose sur cette crainte. Celle du �mort qui saisit le vif� et lui intente un proc�s en infid�lit� aux id�aux d�un pays sans rechange.

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