Le récent départ du panel de médecins spécialistes de la mission chinoise qui a exercé à l'hôpital Makou-Hamou du chef-lieu de la wilaya de Aïn Defla, d'une part, et la fin du service civil des deux gynécologues algériennes de l'hôpital Farès-Yahia de Miliana d'autre part, a fait que le secteur public de la santé ne compte plus aucun gynécologue pour prendre en charge les parturientes qui sont obligées d'accoucher par voie haute (césarienne). Cette situation n'est pas sans donner des inquiétudes, tout à fait légitimes, aux futures mamans qui arrivent à terme et qui nécessitent une éventuelle intervention chirurgicale mais aussi à leurs familles. Selon différents témoignages, les familles concernées s'orientent vers les hôpitaux de Chlef ou de Blida et ne sont pris en charge que les cas d'extrême urgence et ce, dans la mesure du possible. Selon le DSP, M. Tayeb Mekki, le problème ne se pose nullement pour les accouchements par voie basse parce que les sages-femmes sont disponibles au niveau des 6 maternités et des 4 hôpitaux de la wilaya. De plus, ajoute le directeur du secteur de la santé, le ministère de la Santé a été informé de la situation et surtout du vide engendré dans le secteur public laissé par le départ de la mission médicale chinoise et des 2 gynécologues de l'hôpital Farès-Yahia de Miliana. Par ailleurs, indique le responsable du secteur, une autre mission médicale chinoise arrivera à la fin de ce mois d'avril, en plus de l'affectation par le ministère de la Santé durant la première semaine du mois de mai prochain de nouveaux gynécologues algériens. Il y a lieu de citer que les médecins spécialistes en gynécologie sont soumis à de fortes pressions durant les gardes qu'ils assurent. A ce sujet, on cite le cas de cette gynécologue de l'hôpital de Khemis Miliana qui a reçu une dame sur le point de donner naissance à un bébé prématuré avec une grossesse de 6 mois et ce, alors que la praticienne était en train de procéder à une césarienne. Selon les mêmes sources après que le médecin a examiné la parturiente, elle a fait savoir au parent que même si elle tentait de procéder à un accouchement, le service ne disposait pas de couveuse pour maintenir en vie le nouveau-né et qu'il devait s'adresser à l'hôpital Makour-Hamou de Aïn Defla. Une fois à Aïn Defla, même situation, indique-t-on, la chirurgienne était en train de procéder aussi à une césarienne. Retour alors à la maternité de Khemis Miliana où l'accouchement a bien eu lieu mais le bébé de 6 mois n'a pas survécu. Le parent a alors intenté un procès à l'encontre de la gynécologue, procès à l'issue duquel le médecin a été condamné à une peine de 6 mois avec sursis. Pourtant, durant cette garde la gynécologue a procédé à 15 césariennes, et les spécialistes savent ce que cela représente comme travail car il s'agit de vies humaines à sauver. Il reste pour l'heure le recours aux gynécologues des cliniques privées pour ceux qui ont les moyens financiers car avons-nous appris, un accouchement normal par voie basse est facturé à plus de 32 000 DA et une césarienne coûte à la famille entre 6 et 8 millions de centimes, voire même plus dans les cliniques huppées de certaines villes. Karim O.