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Des “usines” à produire des césariennes
Maternités privées de Constantine
Publié dans Liberté le 03 - 07 - 2007

Le CHU de Constantine a recensé, rien que pour l'année 2006, 14 000 accouchements dont 3 500 par césarienne, soit un taux d'occupation de lits de 2,4%. C'est comme dans une usine qui fonctionne avec un taux de rotation de 3, soit l'équivalent du système 3 fois 8 dans le bâtiment.
Face à la fois à une affluence de plus en plus significative et à un déficit structurel en spécialistes au niveau des hôpitaux publics à travers le territoire de la wilaya, les cliniques et maternités privées sont devenues la destination obligée des patientes. Ces dernières préfèrent verser la somme de 10 000 dinars pour un simple accouchement et de 30 000 à 50 000 DA pour la césarienne afin d'éviter toute complication qui pourrait être mortelle vu l'état déplorable des prestations fournies dans les infrastructures publiques.
D'ailleurs, le mois dernier, une clinique privée à Constantine a procédé à la fermeture de ses portes pendant deux jours afin de pouvoir faire face au nombre élevé des parturientes qui a dépassé de loin la capacité réelle de l'établissement.
Pourtant, les prestations fournies par les cliniques privées sont à la charge du malade. Un accouchement doublé d'une nuitée dans une clinique privée est facturé entre 20 000 et 30 000 dinars, tandis que le coût d'une césarienne peut aller jusqu'à 50 000 dinars. Les bénéficiaires de l'assurance maladie sont remboursées à des taux n'excédant pas 1% dans les meilleurs cas à cause d'une réforme de la Sécu qui tarde à venir. Selon les déclarations d'un gynécologue exerçant au niveau d'une clinique privée, plus de 170 accouchements sont effectués par mois, soit 5 à 6 par jour, alors qu'elle dispose, en tout, de 36 lits. Le spécialiste n'a pas caché le fait que les grossesses à risque sont évitées dans les établissements privés. La patiente est transférée vers la maternité du CHU Ibn-Badis ou l'EHS de Sidi-Mebrouk en cas de risque. Selon ce médecin, le manque de moyens dans la prise en charge des bébés serait la cause directe de l'évacuation. Certaines sources du CHUC nous ont confié que la maternité accueille souvent des femmes qui ont déjà accouché au niveau d'une clinique privée, mais comme le suivi est payant, elles sont orientées vers les établissements publics. Une véritable tricherie qui pénalise le secteur public et démoralise les praticiens des hôpitaux étatiques.
Une autre sage-femme nous a révélé qu'il arrive qu'une parturiente passe à table alors qu'elle n'a pas besoin d'accoucher par césarienne. Le procédé, selon notre interlocutrice, est utilisé pour gonfler les recettes. Malgré les dépassements enregistrés dans ces cliniques, l'état critique des établissements publics ne fait qu'aggraver la situation au profit du secteur privé. Car des parturientes sont souvent transférées vers les cliniques privées à cause du manque flagrant de gynécologues. “Certains cas nécessitent une prise en charge spéciale”, confirme une sage-femme. D'autant plus que la plupart des maternités des trois secteurs sanitaires, à savoir celui de Zighoud-Youcef, du Khroub et de Constantine, enregistrent un manque de spécialistes.
À l'exception de la maternité de Sidi-Mebrouk, qui compte 80 lits et celle du CHUC avec une capacité de 50 lits, l'ensemble des services de maternité des autres communes ne fonctionne qu'avec des généralistes. Une situation alarmante qui a nécessité le renforcement du personnel de la maternité du CHUC par des gynécologues chinois.
En effet, le ministère de la Santé, pour pallier le déficit chronique au sein de ce service, a choisi, dans le cadre d'une convention entre les deux pays, d'installer des Chinois au sein de la maternité. Le CHUC a recensé l'année dernière 14 000 accouchements dont 3 500 par césarienne, soit un taux d'occupation de lits de 2,4%. C'est comme une usine qui fonctionne avec un taux de rotation de 3, soit l'équivalent du système 3 fois 8 dans le bâtiment. Une charge importante assumée par des généralistes dans des conditions des plus difficiles. Interrogé à ce propos, le directeur de la santé de la wilaya de Constantine n'a pas caché la gravité de la situation au niveau de ces services sensibles où la plupart des médecins n'assurent pas les gardes. Selon ses propos, “si chaque gynécologue assurait deux gardes par mois, le problème serait résolu”. Le même responsable a précisé, à maintes reprises, que le problème de recrutement et de la disponibilité des postes budgétaires demeure un véritable casse-tête. En dépit des chiffres éloquents avancés pour la wilaya de Constantine, à l'exemple d'un médecin pour 458 âmes, un dentiste pour 1 121 habitants et un pharmacien pour 3 103 personnes, la réalité représente un écart important entre le chef-lieu de wilaya et les autres communes. Le recours à l'embauche par la voie du préemploi où 150 médecins, toutes catégories confondues, exercent n'a pas résolu le problème.
Pour la DSP de la wilaya de Constantine, l'année 2007 sera celle d'une remise à niveau de tout le secteur à travers la réduction des évacuations médicales des autres wilayas de l'ordre de 70%. En plus de la révision des affectations des spécialistes au profit des centres de soins éloignés.
Par ailleurs, la dotation des maternités de plus de ressources humaines et matérielles afin de freiner l'hémorragie vers les grands centres urbains s'avère plus que nécessaire, pour les responsables du secteur.
Des suppositions qui n'ont pas été concrétisées jusque-là au détriment de la population.
Madani Radia


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