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1962-2018 de Saïd Boukhelifa Un ouvrage percutant !
Mémoires touristiques algériennes...
Publié dans Le Soir d'Algérie le 11 - 04 - 2019

Mémoires touristiques algériennes... 1962-2018, un nouveau-né dans le monde de l'édition qui se veut sévèrement critique à l'encontre d'un secteur jusque-là en perpétuelle hibernation... Alors d'emblée, l'auteur Saïd Boukhelifa se positionne : «Mon témoignage sur le passé du tourisme algérien et de ses hommes surprendra et heurtera certainement les uns par ses accents de sincérité et les autres par ses excès de franchise.»
De là, ce «terrible personnage», anonyme pour d'aucuns, parce que «bleu» dans le domaine, ô combien sensible de l'écriture, vient secouer le cocotier avec forte conviction. Mais qui est-il, se poserait la question plus d'un, pour comprendre pourquoi ce livre qui vient leur offrir un bouquet de bons et mauvais souvenirs, dans un domaine qui, jusque-là, n'a pas et n'est toujours pas le souci de certaines couches d'Algériens – suivez mon regard –, et principalement des autorités du pays ?
Eh bien, ce ne peut être que Saïd Boukhelifa, vous répondront ses proches, une personnalité charismatique dans le secteur du tourisme qu'il écrit constamment en majuscule, tant il est proche et on ne peut plus tenace, obstiné et par trop persévérant quand il s'agit de le défendre... Ainsi, dans cet esprit, un ami commun me déclarait, tout simplement, en parlant de son livre, après sa parution : « Tu sais, je ne m'étonne de rien quand Saïd écrit de la sorte, car il est né dans la boîte, comme on dit dans notre jargon de l'administration.» En effet, ses premiers pas dans le secteur ont été faits dans les années soixante-dix, sous la férule d'un «Géant» – on peut dire le pionnier – ce non moins militant Abdelaziz Maoui, qui a su inscrire le secteur dans la liste des nécessités économiques du pays même si, dans ces années-là, nos yeux étaient tournés beaucoup plus vers des secteurs qu'on pensait prioritaires pour permettre d'actionner la machine du développement national.
On peut dire, alors, que ces longues années – plus de quatre décennies –, dans le secteur touristique, n'allaient pas le laisser insensible à ses réussites du temps de «l'âge d'or» de notre pays, mais plus tard jusqu'à nos jours, à ses déceptions, à ses jérémiades, à ses lamentations et, bien évidemment, à ses espoirs malgré tant et tant de tentatives de refontes avortées par l'inconscience des uns et l'indifférence des autres. De cela, son ancien responsable, Hadj Abderrahmane Berrouane dit Saphar, un homme de valeur, sur tous les plans, respectable militant qui a su prouver, du temps de la guerre de Libération nationale, ce que voulaient dire l'honnêteté, la franchise et la fidélité envers le pays, a dit ce qu'il fallait concernant Saïd Boukhelifa. Un jugement de connaisseur qui ne souffre aucun faux-fuyant, et sa bienvenue préface dans cet ouvrage Mémoires touristiques algériennes... 1962-2018 le traduit aisément. Assurément, parce qu'il l'affirme hautement : «Saïd Boukhelifa a été sévère envers ceux qui ont failli à leur mission ou qui ont laissé péricliter le tourisme dans notre pays par incompétence ou par incurie.» Et de terminer en reconnaissant le travail de son disciple – on peut l'appeler ainsi –, celui qui a osé mettre les pieds dans le plat. «Ainsi, le livre de Saïd Boukhelifa est à la fois informatif et didactique. Il comble un vide. C'est un excellent instrument pour les chercheurs et pour les historiens. Il est donc utile, voire nécessaire à tous ceux qui s'occupent du tourisme ou qui l'étudient. C'est une véritable encyclopédie du tourisme algérien.»
Ainsi, je dis, pour ma part, après avoir compulsé cet important, voire consistant ouvrage, que Saïd Boukhelifa, l'auteur, a tenu à gratifier les spécialistes et les amateurs de tourisme, de même que les étudiants dans les écoles supérieures et centres des hautes études touristiques, d'une mine d'informations, sous forme d'analyses, de dossiers, d'études, de bilans, de perspectives, d'histoires et d'historiettes, d'anecdotes affriolantes et enfin de textes officiels, tant politiques qu'administratifs. Il possède les compétences requises pour s'aventurer, en se jetant corps et âme dans cette forme d'écriture qui a nécessité des années de recherches, de vérification des informations recueillies, de compilation des données et d'efforts ininterrompus pour sa rédaction. Et il n'est pas étonnant que ce soit un enfant de la boîte – comme expliqué auparavant – qui aille au-devant d'une telle mission, «impossible», pour d'aucuns parmi les pleutres qui végètent avec un trop plein de complaisance dans le secteur, mais possible pour lui, qui a été à la bonne école, en côtoyant de bons aînés au cours de son ascension à travers les différentes responsabilités. Ces aînés à qui il doit beaucoup, et il le dit clairement, dans un style respectueux, ont pour noms Abderrahmane Berrouane, Abdelkader Khalef dit Kamel, Belgreine Bouhadjar, Athmane Sahnoun, Mohamed Ghennaï, dit «Papy», Tahar Maaz, Kaid-Hammoud Hacene, Cherif Rabhia, Hafida Mansour-Chaouch, Djamel Tamzali, Hadj Abderrahmane Abdedaïm et tant d'autres... Ceux-là ont été pour lui les meilleurs inspirateurs, tout comme un panel de cadres, de sa génération, ont été ses meilleurs (es) amis (es), des «compagnons d'armes» en quelque sorte, pour un secteur qui avait besoin d'union et de solidarité. J'ai nommé les Chérif Zahar, Bencheikh El-Fegoun, Tabel, Bourzak, Mlle Madjid, Mlle Abdelkader, Bestandji, Bensaïdi, Boufedji, Oucherif, Bouchemla, Chérif-Slimane. Gueraïni, Khris...
Ainsi donc, cet ouvrage qui présente aux connaisseurs et aux simples néophytes, parmi les nombreux lecteurs, une monographie assez riche d'un secteur malheureusement en perpétuels balbutiements, voire plus, en constante désuétude, dans un pays aux potentialités touristiques énormes, ne passera pas inaperçu par la diversité de ses sujets, abordés avec une telle franchise, sur les différentes époques de la naissance du tourisme algérien après l'indépendance, jusqu'au jour d'aujourd'hui. L'auteur insiste sur le style direct et pense, comme tous les vaillants et courageux, ceux qui aiment la clarté dans le propos, qu'il y a lieu de parler vrai dans tout ce qu'il entreprend dans le cadre de l'information et de la sensibilisation à travers l'écriture. Il suit les grands de la pensée quand il faut aller dans la voie de l'intégrité intellectuelle et de l'honnêteté dans le discours. N'est-ce pas que Friedrich Nietzsche disait clairement, directement : «Être vrai, peu le peuvent !»... Et Saïd le peut, assurément, lui qui écrit : «La radioscopie de l'échec du tourisme algérien entre 1981 et 2018 n'est pas porteuse d'émotions excessives puisqu'il s'agit de dire les faits, rien que les faits. Exercice guère facile qui charrie des réminiscences troublantes, car j'ai été un témoin impuissant d'une longue et pénible période caractérisée par l'hésitation et le doute, puis par la déconstruction voulue, sciemment ou inconsciemment, de la destination Algérie.» Oui, Saïd Boukhelifa, vaillamment, sans complaisance, s'en est allé droit au but, bousculant des comportements surannés qui ont toujours senti des odeurs de courbette et de flatterie. Car, quand on le connait bien, l'on est forcé de reconnaître en lui ce cadre constant dans ses analyses, et même dans ses émotions en ce qui concerne le secteur – son secteur – du tourisme. Il aime la vérité et s'en remet à ses maîtres spirituels qui sont nombreux, dont l'un incontournable, Confucius, qui assurait que «les vérités que l'on aime le moins à entendre sont souvent celles qu'on a le plus d'intérêt à savoir»... Son écrit pertinent, Mémoires touristiques algériennes... 1962-2018, qu'on peut considérer comme une valeur sûre, peut être également regardé comme étant un acquis exceptionnel qui s'ajoutera à quelques bons écrits dans ce domaine qu'il connaît «fort bien en spécialiste hors pair», selon le qualificatif de son mentor Abderrahmane Berrouane. En effet, son ouvrage, très riche dans ses quatre parties, disons ses quatre grands chapitres, analyse l'état du tourisme algérien dans les détails, sans fioriture, depuis l'indépendance jusqu'à nos jours. Et là, l'on sent le produit d'un cadre qui a travaillé durement, qui s'est mobilisé en permanence, qui s'est engagé fortement pour être à la hauteur de ses missions dans ce secteur, pendant quatre décennies..., dans ce secteur que des pharisiens, malheureusement, d'un autre «forgeage» ont réduit au stade de l'obsolescence, par leur laisser-aller, leur démotivation et leur turpitude. Ce produit est éloquent du début jusqu'à la fin. Il est même captivant par certains chapitres qui vont au fond de l'examen sérieux, comme celui d'un véritable praticien qui livre des diagnostics à la hauteur de ses capacités. Alors Saïd Boukhelifa, qui ne s'embarrasse d'aucun complexe, a donné son verdict, dès le début de son ouvrage.
Je cite : «Cet ouvrage, le premier du genre par sa tonalité et par ses révélations depuis l'indépendance, espère combler un vide et contribuer à provoquer un débat de fond de nature à susciter l'implication motivée de tous les Algériens dont une grande partie reste à convaincre car, longtemps, trop longtemps lovés dans les limbes de l'irréel et du virtuel. Depuis 1982, quelle constance dans les discours politiques creux – le tourisme créateur de richesses, d'emplois juvéniles, et générateur de rentrées de devises –, mais quelle déconvenue dans les résultats, à chaque fois !» En réalité, Saïd Boukhelifa, qui a eu l'audace d'aller au fond des choses pour revisiter un secteur dont l'Algérie, comme tous les pays méditerranéens, ne peut ignorer tant il est créateur de revenus multiples, n'est pas né de la dernière pluie. Nous l'avons dit, au début de cette critique littéraire, qu'il est là depuis presque cinq décennies à combattre de toutes ses énergies pour la promotion du tourisme et son développement dans le cadre de notre économie nationale. Enfin, dans ce même ordre d'idées, et ne sachant baisser les bras devant tant d'adversités, il va encore plus loin en titillant les responsables et les mettre devant leurs responsabilités avec des mots durs qui leur rappellent les maux dont souffre ce secteur, tant adulé dans les pays qui connaissent fort bien son importance. Son épilogue, pour cela, est sans appel. Il le commence ainsi :
«Depuis 1981, le tourisme algérien est un grand corps malade, sans âme. S'il en a une, c'est une âme en peine. L'Algérie était une destination désirée dans les années soixante-dix. Depuis la fin des années quatre-vingt, elle était devenue énamourée. Depuis deux décennies, elle est à éviter, comme une pestiférée qui a perdu son charme, pour devenir rebutante. De nos jours, elle est «à la recherche du temps perdu», à travers «Les rêveries d'un promeneur solitaire», pour paraphraser Marcel Proust et Jean-Jacques Rousseau. Et à l'instar de cette dame dans l'ouvrage de Simone de Beauvoir «La force des choses», qui déclarait, en se regardant dans le miroir, étant vieille, «Jamais plus ces lèvres n'inspireront le baiser ! » La destination Algérie est-elle condamnée à se dire «jamais plus je n'inspirerai les touristes à voyager vers moi, comme autrefois !» Et je rajouterai : «Il est, paraît-il, des destinations brûlées, où le touriste ne repassera plus.» Les amateurs de l'illustre chanteur Jacques Brel auront fait rapidement la liaison avec sa chanson culte Ne me quitte pas et dont les paroles disaient «Il est, paraît-il, des terres brûlées…»
La nostalgie ? On l'a, quand le présent n'est pas à la hauteur des promesses du passé ! »
Enfin, pour conclure cette présentation de l'ouvrage de Saïd Boukhelifa : «Mémoires touristiques algériennes... 1962-2018», nous nous devons de dévoiler l'auteur dans sa carrière professionnelle. Il est diplômé de l'Ecole supérieure de tourisme d'Alger, ancien directeur commercial de l'Onat, ancien assistant du président du groupe Touring Club d'Algérie et ancien conseiller de quatre ministres du Tourisme. Il est aussi membre de l'Association francophone des experts et scientifiques du tourisme (Afest), membre du conseil d'administration et délégué pour l'Algérie de l'Association mondiale pour la formation en hôtellerie et tourisme, AMFORHT. Une carrière bien fournie pour cet expert international, avec autant de titres qui lui permettent, aujourd'hui, de par cet ouvrage qui vient à peine de paraître, de s'affirmer davantage dans le monde du tourisme et de l'écriture...
Chapeau bas Saïd pour ce travail fastidieux, de longue haleine et sans complaisance aucune, sur les tares et avatars du secteur touristique algérien ! Je reprends ici les derniers mots de la postface de son ami Mohamed S. Abdallah, un ancien cadre du tourisme, et te dis, de ma part, bon vent Saïd !
K. B.


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