Chakib Khelil s'excuse auprès des autorités de la principauté de Dézédie de ne pouvoir répondre aux convocations de la justice parce que frappé d'une ISTN des autorités… américaines ! Bullshit ! Lui, c'est ma vedette du jour ! Au moment où mes personnages favoris, ma galerie de super-héros de la gaudriole et des zygomatiques me sont confisqués, se font embarquer et embastiller, je m'accroche à Chakib Le Magnifique ! Je ne le lâche plus, si tant est que je puisse mettre la main dessus. Et justement, mettre la main dessus, c'est le sujet ! Insaisissable ! Le gars, il doit avoir un flair extraordinaire pour sentir le bon moment, celui où il faut mettre les voiles et même la vapeur ! Autrement, je ne vois pas comment. Il sait presque à la minute près quand il doit aller vite-fissa à l'aéroport, prendre le bon avion et faire chauffer sa platinum chez Macy's. Et puis, ça fonctionne dans les deux sens, figurez-vous ! Il sait aussi quand il peut revenir en Principauté sans se préoccuper du rictus mauvais du pafiste qui lit son nom sur le passeport. A quoi est dû ce pouvoir extraordinaire ? Au moment où tous se déclarent « spécialistes » de ceci, « experts » en cela, et envahissent les plateaux des télévisions, moi, sur ce cas précis de Khelil, je préfère rester prudent. J'ai des pistes ! Mais je me garderai bien de les considérer comme des preuves irréfutables. Non ! Mais comme je les ai là, sous le bras, ces pistes, il faut bien que j'en fasse quelque chose. Donc, je vous les livre avec tout de même sur l'emballage la double mention « fragile » et « à manipuler avec prudence » inscrite en gros au marqueur rouge. Première piste, Chakib Le Magnifique est protégé par les saints des zaouïas ! Oui ! Il a tant investi lors de sa tournée chez elles, qu'en retour, je suppose que la ligue des cheikhs de zaouïas lui fournit les bons tuyaux, le top-départ pour sauver ses abatis. D'où les zaouïas tiennent-elles leurs infos ? Eh ! Oh ! Faut pas pousser Mômone ! J'ai dit en début de chronique qu'aujourd'hui, la vedette, c'était Khelil, pas les zaouïas ! Quoi, la deuxième piste ? Moi, j'ai évoqué deux pistes ? Ah bon ? Ça m'étonnerait ! De toutes les manières, je n'ai plus le temps de vous détailler la seconde piste. Moi-même je reçois à l'instant sur mon mobile un texto de ma zaouïa, les Ouled Khlouf – à ne surtout pas confondre avec les Ouled Khelil — qui me conseille de filer vers l'aéroport. Demain, peut-être. Ou peut-être pas ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.