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Saïd Bouteflika voulait limoger Gaïd Salah
Révélations du général Nezzar
Publié dans Le Soir d'Algérie le 30 - 04 - 2019

Saïd Bouteflika projetait de démettre Gaïd Salah de ses fonctions au moment où ce dernier est entré en lutte contre le clan présidentiel. C'est en substance l'une des informations capitales à retenir dans le témoignage apporté hier par l'ancien ministre de la Défense au sujet des derniers jours du règne des Bouteflika.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Dans leur globalité, les révélations, car s'en est, tendent à démontrer l'intensité de la lutte qui faisait rage au sommet au moment où le pouvoir ébranlé tentait de faire face à la colère des Algériens déterminés à ne plus se taire.
Le témoignage de Khaled Nezzar cible l'homme fort des Bouteflika, Saïd, conseillé de l'ancien Président et détenteur, dit-on, de tous les pouvoirs depuis la maladie invalidante de son frère Président. Jusqu'aux derniers moments, celui-ci menait une lutte acharnée destinée à contrecarrer la révolution qui s'est mise en place et torpiller le plan mis en place par le chef d'état-major pour accélérer la démission de l'ancien Président. Khaled Nezzar affirme témoigner «pour l'Histoire» et «pour dire jusqu'où était décidé à aller cet homme qui ne voulait pas comprendre, qui ne voulait pas imaginer, que le rideau était définitivement tombé».
Dans cet état d'esprit, il multiplie les tentatives, et prend par deux fois (le 7 et le 30 mars) attache avec le général à la retraite lui demandant ses conseils durant les moments cruciaux. «Jusqu'à la fin du mois de mars, Saïd Bouteflika était prêt à tout, y compris instaurer «l'état de siège», pour ne pas céder le pouvoir malgré les manifestations populaires massives qui secouaient le pays», témoigne-t-il. Il ajoute que «jusqu'à la dernière minute, le porte-parole du Président – son frère Saïd – s'est accroché au pouvoir, multipliant les tentatives de diversion, les manœuvres, les manigances désespérées pour garder la haute main sur les affaires du pays».
De la rencontre du 7 mars, il garde cependant l'image d'un «homme visiblement dans le désarroi». A la question de savoir quelle décision adéquate pouvait être prise en de telles circonstances, l'ancien général soumet deux propositions allant dans le sens des revendications exprimées par le mouvement populaire.
En substance, elles se résument à fixer une échéance à l'étape de transition proposée dans la première lettre de Bouteflika et à remplacer le gouvernement Ouyahia par une équipe de technocrates, ou, en second lieu, le retrait du Président par démission ou invalidation par le Conseil constitutionnel et mise en place de commissions indépendantes préparant les futures élections et instruments pour aller vers une deuxième République. Il suggère également la démission du président du Conseil constitutionnel et ceux des deux Chambres du Parlement.
Saïd Bouteflika refuse la démission de son frère Président, celle de Taïeb Bélaïz, celle de Bensalah et Moad Bouchareb. Il les qualifie de «dangereuses pour eux». Face à lui, l'ancien général demande : «Et si cette énième lettre était rejetée, que feriez-vous ?» La réponse est choquante : «Ce sera l'état d'urgence ou l'état de siège.» «J'étais surpris par tant d'inconscience. Je lui répondis : « Si Saïd, prenez garde, les manifestations sont pacifiques, vous ne pouvez en aucun cas agir de cette manière ! » A cet instant, je me suis rendu compte qu'il se comportait comme le seul décideur et que le Président en titre était totalement écarté», écrit l'ancien ministre de la Défense.
Le second échange entre les deux hommes se déroule lors d'une conversation téléphonique survenue quelques jours après l'annonce, par Bouteflika, du report de l'élection présidentielle et de sa décision de renoncer à un cinquième mandat.
Dans le pays, les évènements se sont accélérés. Le chef d'état-major, qui comptait parmi les fidèles du Président, venait de lâcher son ami exigeant de lui une démission immédiate en réponse au Hirak. Bouteflika et sa famille résistent, mais Gaïd Salah revient à la charge une seconde fois et demande l'application, sans tarder, de l'article 102. Les deux interventions publiques ont été précédées d'importantes réunions au sein de l'état-major. Les principaux chefs militaires mais aussi le chef de la Garde républicaine (jusque-là acquis à Bouteflika) assistant au second conclave. Saïd Bouteflika perd pied à ce moment, fait part de ses inquiétudes «d'être arrêté à tout moment» et projette dès lors d'écarter Gaïd Salah.
«Le 30 mars, vers 17 heures, nouvelle tentative du même Saïd Bouteflika pour me joindre, cette fois-ci au téléphone (…) Au son de sa voix, j'ai compris qu'il était paniqué. Il me dit que le vice-ministre de la Défense et chef d'état-major de l'ANP était en réunion avec des commandants des forces et qu'il pouvait agir contre Zéralda d'un instant à l'autre. Il voulait savoir s'il n'était pas temps de destituer le chef d'état-major. Je l'en dissuadai fortement au motif qu'il serait responsable de la dislocation de l'armée en cette période critique».
Saïd Bouteflika a-t-il tout de même tenté d'écarter le chef d'état-major ? La confusion ayant régné tout le long de la nuit allant du 1 er au 2 avril laisse penser que la tentative a bel et bien eu lieu. Deux communiqués bizarres postés ce soir-là sur Facebook ont attiré l'attention. Le premier émanait de la présidence de la République et annonçait le limogeage de Gaïd Salah.
A quelques minutes d'intervalle, un second communiqué officiel émanant du ministère de la Défense démentait l'information. La confusion avait alors atteint son comble. Par son témoignage, Khaled Nezzar lève probablement un coin du voile qui occulte les faits de la terrible guerre des clans qui s'est produite à ce moment-là.
De manière directe, il enfonce aussi gravement Saïd Bouteflika au moment où celui-ci se trouve particulièrement ciblé par la rue.
A. C.


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