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Les 4 samedis
Publié dans Le Soir d'Algérie le 11 - 05 - 2019

La semaine a été pénible. Les Algériens ont été simultanément ébahis, heureux, sceptiques et, pour terminer, sérieusement inquiets. La semaine est celle des arrestations qui n'ont jamais effleuré les esprits. D'abord celle de «Tewfik». La surprise, bien entamée par la suspicion, a commencé avant la Révolution. Plus exactement avec son limogeage. On disait qu'il faisait les rois ou les défaisait. On disait surtout qu'il était l'unique sauveur de Boutef qui aurait fini par faire consensus contre lui. Il a été envoyé à la… retraite comme un petit fonctionnaire devenu inutile. Le voilà maintenant filmé gauchement sur l'escalier d'un tribunal militaire pour trahison. On disait qu'il était intouchable parce qu'il était trop puissant. Puis qu'il avait tous les dossiers qui le mettent à l'abri de tout et de tous. Le voilà aux arrêts sans… autre forme de procès.
Puis Saïd Bouteflika. On ne sait plus si c'est son arrestation ou celle de Mohamed Mediene qui est emblématique de la situation,« les avis divergent sur la question ». On ne sait pas s'il y a des Algériens qui ont pensé à ce moment, pas lui en tout cas. Il aurait été derrière tous les coups tordus, qu'il a tout dirigé et régenté au nom de la flatterie. Il était puissant, c'est sûr, il aurait pris en otage son grand frère, Président mais malade, pour faire durer son règne. Abdelaziz n'est plus là, Saïd devait rendre compte et personne n'a versé une larme pour lui. Il reste cette image, toujours sur l'escalier d'un tribunal militaire où, les mains derrière le dos, il allait à la rencontre des juges. On ne sait plus quoi en penser. Ce n'est que « justice » ou c'est trop beau pour être vrai ?
Enfin, Louisa. Son emprisonnement a été le seul à susciter le moins d'interrogations et le plus d'inquiétude, à juste titre. Elle a même charrié des sympathies qu'elle n'avait pas intrinsèquement et c'est bon signe. Très bon signe. Pas vraiment besoin de rappeler une proximité controversée avec le régime, Madame Hanoune n'a rien à faire dans un tribunal militaire, encore moins dans une geôle. Elle a un parcours politique, des convictions et un statut. Par-dessus tout, son emprisonnement a été perçu autrement : le début de quelque chose qui n'augure rien de bon. Libérez vite Louisa, elle ne ressemble pas aux autres, elle ne… vous ressemble pas !
La semaine a été pénible. Certainement pas en raison de l'arrestation de Melzi. Elle était déjà dans l'air et il devait s'y attendre, même s'il n'a apparemment pas donné cette impression au moment de son interpellation. Il aurait même opposé une farouche résistance physique en menaçant les hommes venus l'embarquer. Jamais un directeur d'une entreprise de gestion touristique — eh oui, Melzi n'est théoriquement que ça — n'a été aussi puissant, aussi proche du plus haut rang de la responsabilité politique, aussi… prospère ! Il est le symbole le plus vile de la décrépitude de l'Etat. Sa fin aurait pu, comme celle de beaucoup d'autres, avoir un vrai sens, ce n'est pas vraiment le cas.
La semaine a été pénible parce que les Algériens se sont posé beaucoup de questions. Des questions qui sont souvent autant de commentaires, partagées entre colère et inquiétude. Lutter contre la corruption, c'est bien, demander des comptes, c'est très bien. Mais qui arrête qui ? Qui juge qui ? Justice ou règlement de comptes ? Qu'est-ce que cela annonce — ou exclut — comme perspective politique ? Et puis cette dernière, sans doute la plus importante : de quoi sera fait le Ramadhan sur « les rues Didouche» d'Algérie ?
S. L.


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