La fièvre de la course à l'accaparement du moindre terrain constructible à Annaba par une faune de prédateurs durant ces dernières années, empêche la collectivité locale de lancer des projets d'utilité publique. Cette situation a fait sortir le wali Toufik Mezhoud de ses gonds. Il citera, à ce propos, le retard dans la réalisation de 11 lycées programmés depuis 2011 et dont les travaux de réalisation ne sont pas encore lancés à ce jour. C'était lors de la réunion du conseil de wilaya tenue ce dernier dimanche. Outre les directeurs de l'exécutif, les membres de l'APW et les P/APC des 12 communes de la wilaya ainsi que les représentants des comités de quartiers ont pris part à cette rencontre. Ce retard est lié à la non-disponibilité d'assiettes foncières, alors que des promotions immobilières poussent comme des champignons sur des sites de choix en zones urbaines. Il existe à Annaba un manque criant de terrains pour le lancement d'équipements publics, alors que des milliers de mètres carrés ont été soustraits à la collectivité au profit de personnes dont le seul souci est le profit. Le retard enregistré dans la réalisation de ces 11 lycées pour manque d'assiettes foncières est loin d'être un cas unique ou isolé. D'autres projets publics au profit des secteurs de l'habitat, de la santé et autres en souffrent également. Cette rencontre fait suite à une autre, tenue le 14 mai courant et ayant réuni également les représentants des comités de quartiers avec le wali. Celui-ci et pour couper l'herbe sous les pieds de prédateurs du foncier d'El M'haffeur totalisant plusieurs hectares en plein centre-ville à Annaba qui faisaient couler la salive à plus d'un dont le plus cité BahaEddine Tliba, a informé les présents que le site en question servira d'assiette pour un grandiose projet culturel et de loisirs pour les Annabis. Cette décision a été réaffirmée par le wali qui a indiqué qu'une entreprise étatique, Batimetal en l'occurrence, prendra en charge cet investissement. La rencontre a permis aussi de faire le point sur la situation des insuffisances en matière d'hygiène dans les communes. Celle du chef-lieu de wilaya, n'échappe pas à la dégradation de son cadre de vie notamment dans sa partie Ouest où se concentre le tiers de la population estimée à plus de 150 000 âmes. A la prolifération de moustiques, et autres bestioles rampantes favorisée par les herbes folles et les stagnations d'eaux usées mitoyennes des bâtiments dont les cages sont inondées à longueur d'année, s'ajoutent les troupeaux de bétail (vaches, moutons, chèvres) et meutes de chiens errants présents quotidiennement à l'intérieur de ces cités destinées en principe à abriter des êtres humains. Leur dégradation a été dénoncée par les représentants des quartiers. Ils estiment que la prise en charge de ces phénomènes, signalés aux responsables concernés dont ceux des communes, représentent des risques de maladies graves pour la population notamment pour les enfants. Les responsables (membres de l'exécutif concernés, les chefs de daïra et les P/APC, principalement) ont été instruits par le premier responsable de la wilaya à remédier dans les meilleurs délais à toutes ces lacunes portant préjudice à la ville de Annaba et aux autres communes de la wilaya, une destination privilégiée pour nombre de visiteurs durant la période estivale qui débutera officiellement dans une semaine. A. Bouacha