L'utilisation de l'énergie solaire photovoltaïque, source inépuisable, fait son entrée dans le domaine de la production agricole. Dans ce cadre, l'Université Djilali-Bounaâma de Khemis-Miliana vient de lancer la réalisation d'un ambitieux projet qui va permettre de moderniser les méthodes de la production agricole en recourant à l'utilisation de l'énergie solaire. Ce projet s'intègre dans un méga projet de la Fondation financé par l'Union Européenne à hauteur de 63 millions d'euros dont sont bénéficiaires plusieurs pays dont l'Algérie. Ce projet s'inscrit «Dans un objectif commun aux pays de la région méditerranéenne visant à renforcer les capacités de recherche et d'innovation et à développer des connaissances et des solutions innovantes des systèmes agroalimentaires durables, avec une disponibilité et une gestion intégrée des ressources en eau. une initiative qui complète l'accord bilatéral ratifié en 2013 entre l'Algérie et l'UE». Selon les informations que nous avons pu recueillir, ce programme vise particulièrement à mettre en relation des scientifiques algériens et européens à travers la mise en relation des instituts de recherche et des centres d'excellence de l'UE et de l'Algérie. Dans le cadre de sa coopération dans le domaine de la recherche scientifique avec l'UE, l'Algérie a identifié une série de priorités qui touchent à l'agriculture, aux ressources en eau, et à l'environnement. L'université Djilali-Bounaâma s'est intégrée dans ce cadre de coopération comme promoteur dans le domaine de la recherche scientifique qui vise à promouvoir les procédés les plus rentables dans le domaine de la production agricole et la gestion économique et rationnelle des ressources en eau, Aïn Defla étant une wilaya agricole par excellence. Cette étude est l'œuvre du Dr Richa Amina qui a su convaincre, par une argumentation solide, les responsables du projet Prima et susciter un grand intérêt pour le thème qu'elle a proposé. Selon notre interlocutrice qui travaille sur ce thème de recherche depuis 2 ans, sur 243 projets déposés au niveau mondial, 10 ont été retenus et parmi eux, trois seulement ont reçu l'aval des hauts responsables du projet Prima. Celui proposé par le Dr Richa Amina fait partie des trois accordés. Pour l'exécution du projet, ce chercheur dans le domaine des sciences de la vie et de la terre a bénéficié d'une enveloppe de 300 000 euros. M. Rahmoun Mohammed, le recteur de l'université Djilali-Bounaâma, a mis à la disposition de la recherche scientifique, une parcelle de 2,5 ha attenante à l'Université, pour installer son laboratoire expérimental qui fonctionnera à l'énergie photovoltaïque à ciel ouvert. De plus, Mme Richa s'est vu attribuer la coordination des groupes allemands pour ce qui est de la partie informatique, des sites de Khemis-Miliana et d'Oran, ainsi que l'INA, Institut national d'agronomie d'El Harrach. En quoi consiste ce champ expérimental ? Pour Mme Richa, l'objectif est multiple, comme promouvoir une technologie moderne déjà pratiquée par les grandes puissances. il s'agit d'intensifier le processus de production en agissant sur le temps et la qualité des produits d'une part, mais aussi cultiver des produits sans recourir au sol dans une solution où le plant se développera aisément parce que dans la solution seront intégrés tous les ingrédients dont la plante aura besoin, d'autre part. Cette technologie permettra aux producteurs qui n'ont pas de terrain, de cultiver des produits de qualité en des temps plus réduits pour arriver à maturité. Avec l'équipe qu'elle dirige, Mme Richa aura pour mission de sensibiliser les producteurs, de les intéresser et de les convaincre afin qu'ils s'impliquent dans cette nouvelle technologie. Une technologie rentable à plus d'un titre quand on sait que l'autosuffisance alimentaire exige des méthodes et des procédés basés sur les sciences et notamment le concours de nos chercheurs et de l'Université. Karim O.