Au 28e vendredi du mouvement de protestation populaire contre le pouvoir décadent, les protestataires femmes, hommes, jeunes et moins jeunes et couples avec enfants ont refait une apparition plus nombreux. Et pour cause, la fin de la période des vacances estivales et congés, prélude à la rentrée sociale. D'où le nombre de manifestants qui a sensiblement augmenté par rapport aux semaines précédentes. Les marcheurs rassemblés au niveau du cours de la Révolution ou bouclant le tour de ses allées, criaient à tue-tête leurs slogans habituels de rejet de la mafia au pouvoir durant les deux dernières décennies. Sous des chants patriotiques, ils lançaient des appels à l'unité du peuple, à la création d'une deuxième République libre, démocratique et sociale et exigeaient une rapide libération des détenus d'opinion et de l'instauration d'un Etat civil et non militaire. « Echaâb la yourid houkm el 3asker min jadid » (le peuple ne veut pas d'un nouveau pouvoir militaire). A ces slogans, s'ajoutent d'autres réaffirmant l'attachement sans faille aux revendications du Hirak dans le départ des résidus, tous les résidus du système incarné par le Président déchu, la non-participation au dialogue de l'ensemble des partis ou personnes ayant appelé à un cinquième mandat ou soutenu un régime constitué de mafiosi. Les protestataires réclament toujours des poursuites judiciaires contre toute personne, quel que soit son rang, impliquée dans des affaires de corruption, malversations, dilapidation des deniers publics. «Une mise en œuvre sérieuse de la déclaration du 1er Novembre 1954 est à même de contribuer dans une large mesure à la sortie de la situation de crise dans laquelle l'ont mise les tenants du pouvoir par des politiques impopulaires, bridant la liberté d'expression, favorisant l'émergence d'une oligarchie prédatrice, au détriment des intérêts du peuple, sans oublier le déni de justice par une justice aux ordres ». Les révoltés pacifiques ont commencé à se disperser après plusieurs heures de démonstration de leur volonté de rupture totale avec l'ancien système et l'émergence d'une gouvernance élue démocratiquement par le peuple. A. Bouacha