Après les deux imposantes manifestations populaires de vendredi passé au niveau du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, ce fut au tour des municipalités de Kherrata et Amizour de vibrer, hier samedi, au rythme de deux grandioses marches populaires avec le même mot d'ordre celui du départ du système et de l'ensemble de ses anciennes figures. Ils étaient en effet, plusieurs milliers de citoyens à sillonner les principales artères de ces deux localités dans la matinée d'hier samedi en reprenant en boucle des slogans fustigeant les tenants du pouvoir et réclamant un changement radical du système et la mise en place d'une réelle transition démocratique. Tout en réitérant leur rejet de la prochaine élection présidentielle du 12 décembre prochain, les manifestants ont appelé avec force à la libération des manifestants incarcérés pour le port de l'emblème amazigh et l'ensemble des détenus d'opinion à l'image de Karim Tabbou et le moudjahid Lakhdar Bouregaâ. Les manifestants ont affiché une ferme détermination à ne pas baisser les bras jusqu'à la satisfaction des revendications du peuple, maintes fois renouvelées depuis sept mois, a-t-on affirmé. 22 maires refusent d'organiser la présidentielle Les maires de 22 municipalités de la wilaya de Béjaïa viennent d'annoncer, à travers une déclaration rendue publique, leur «refus» d'organiser la prochaine élection présidentielle annoncée pour le 12 décembre prochain. Dans leur document, ces signataires affirment refuser de mettre en place les modalités techniques pour l'organisation de l'élection présidentielle du 12 décembre 2019 et de prendre part à ce qu'ils qualifient «de mascarade électorale». Affirmant placer «la volonté populaire au-dessus de toute considération», les mêmes P/APC opposés au rendez vous électoral ont dénoncé «les multiples pressions exercées par le pouvoir en place sur les secrétaires généraux des communes afin de les obliger à s'impliquer dans ce processus électoral». «Aucune autorité ne peut se substituer aux élus du peuple et nous ferons tout pour empêcher le déroulement de ces élections qui ne sont en réalité qu'une émanation du pouvoir, et qui s'inscrivent dans une logique d'alternance clanique à l'intérieur du même système décrié par le peuple», écrivent les maires dans leur déclaration . A. Kersani