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Hasards et imprécisions du calendrier
Publié dans Le Soir d'Algérie le 13 - 01 - 2020

Un certain Ferkous qui s'est affublé du titre de cheikh tient boutique spécialisée dans les interdits sur le web, dans un quartier d'Alger qui devrait être rebaptisé Aïn-Terdit, selon Slim. Les ouailles de Ferkous, ou ses adeptes si vous préférez, ne sont pas tous psychologiquement perturbés et/ou psychiatriquement assistés, comme on en voit chez les nouveaux terroristes de France. Ils font partie de ces musulmans qui ne (se) posent pas les bonnes questions et préfèrent la paix de l'esprit, comparable à une mer d'huile, au tumulte des idées dans une tête bien faite. Aussi, lorsque leur mentor et imam attitré leur annonce à la veille du Ramadhan que la zalabia, dont ils s'empiffrent tous les ans à pareille période, est «haram», ils n'ont pas envie de rire. D'ailleurs, qui oserait rire à notre époque d'un imam, voire d'un président de jure ou de facto qui dirait des énormités telles qu'une fatwa décrétant la zalabia impropre à la consommation. Et Dieu sait si on en a entendu de ces affirmations péremptoires et de ces discours surgis de cerveaux enfermés si longtemps dans un bac à glace, que la date de fin de cycle a disparu. Personne n'a osé rire, ni même courir le risque de quitter l'office religieux ou la séance du divan, parce qu'il y a un vrai danger à contrarier un religieux ou un politique qui tient à sa vérité.
Durant toutes ces années, d'avant le 22 février, où pas un fidèle n'a quitté la mosquée ou une réunion, pour ne plus entendre des sornettes, le silence dans les rangs a signifié consentement. Tout au long de ces années de torpeur aux aguets, les auditoires ont acquiescé, et même applaudi jusqu'à la complicité de délit, voire de crime, les écarts et les outrances de certains. Il n'est pas étonnant que les Ferkous et consorts se soient sentis choisis, aimés et soutenus au point de récidiver, au mépris des lois, et de multiplier provocations verbales et dérapages. Le mollah d'Aïn-Terdit n'en est pas à sa première incartade locale et nationale, en décrétant que fêter le Nouvel An amazigh est un péché capital, mais il récidive dans une période spéciale. C'est à qui fera preuve de plus d'imagination, d'inventivité, voire de perfidie, pour dénigrer la fête, semer le doute sur ses origines, et il y en a même qui la revendiquent comme patrimoine. Ceux-là se rappellent subitement, comme d'une carte gagnante égarée par étourderie, que leurs parents la célébraient jadis tous les mois de janvier comme «l'année des Arabes». On peut voir déjà la sainte Ligue arabe, assignée à résidence permanente au Caire, s'en prévaloir et l'intégrer au programme de restitution de la nation arabe, via la libération d'Al-Qods.
Il y a aussi nos «irréductibles arabistes», moins rigolos que les personnages des feuilletons religieux égyptiens, et dont les cerveaux sont uniquement stimulés à partir du Machrek arabe. Le penseur marocain Ahmed Assid considère même que ces gens qui ont fait du déni de leur identité un métier ont pour souci principal d'endosser l'identité des Arabes du Moyen-Orient. Il affirme que ces arabophones qui envoient leurs enfants dans les écoles françaises ont la moitié du cerveau actionnée par les Frères musulmans et l'autre moitié par les wahhabite. Il répondait principalement aux détracteurs habituels du Nouvel An amazigh qui redoublent de férocité tous les ans à la même période et sollicitent le tout-venant pour leur démonstration. La dernière intervention d'Ahmed Assid au sujet de Yennayer constitue une réponse indirecte à l'alliance aussi ignorante que sacrée qui lie désormais Baathistes et islamistes. Ayant déjà catalogué les premiers, le penseur rappelle aux seconds qui interdisent la célébration du Nouvel An amazigh, le cas exemplaire des Iraniens qui continuent à fêter Nawruz. À leur arrivée au pouvoir, et agissant comme les dignitaires sunnites, les mollahs ont voulu interdire les fêtes dites païennes, mais ils ont dû reculer devant l'attachement du peuple à sa fête.
Que ce soit au Maroc, ou dans les autres pays d'Afrique du Nord, qui forment l'ensemble maghrébin (qui n'a rien à voir avec l'UMA), le calendrier amazigh a ses propres détracteurs. Sans doute, est-ce le moment de revenir sur cet article paru en 2015 dans le magazine Shaffaf, sous ce titre résumé : «Le calendrier hégirien est-il d'une quelconque utilité ?». L'auteur Mohamed Al-Hachemi nous livre une longue rétrospective des divers calendriers qui sont apparus dans diverses parties de l'univers, du calendrier antique égyptien à celui de l'hégire. Rappelant dans quelles circonstances historiques est né ce calendrier lunaire, l'auteur souligne que les autres calendriers ont subi des réajustements, l'hégirien n'a pas connu de changement. Ainsi, le calendrier grégorien a-t-il été réajusté plusieurs fois à l'initiative des astronomes pour le mettre en adéquation avec le cycle solaire originel, tout comme les calendriers hébreux et chinois. Ces deux derniers calendriers qui sont lunaires ont résolu le problème en intercalant un mois supplémentaire, tous les 30 mois, pour résoudre le problème de l'inadéquation avec le solaire. Et il explique que le calendrier hégirien est rigide et compliqué parce qu'il bouge entre les saisons de l'année, et que le même mois peut se retrouver en hiver, alors qu'il s'appelle printemps.
Pour Mohamed Al-Hachemi, nombre d'astronomes estiment qu'il est nécessaire de revenir au 13e mois et de l'ajouter au calendrier hégirien afin qu'il cesse de nous faire tourner en rond.
Sans compter les problèmes qu'il suscite dans un pays comme l'Arabie Saoudite qui utilise le calendrier hégirien comme calendrier officiel pour toutes les activités quotidiennes. Sans citer le royaume, mais parlant d'un Etat islamique, l'auteur cite la situation où les salaires sont déterminés selon le calendrier grégorien, et les locations, factures, et traites, selon l'hégirien. Ceci, par exemple, pour que le bailleur puisse gagner plus au détriment du locataire, sachant que l'année hégirienne compte onze jours de moins que l'année grégorienne. Il y a quand même des raisons de sourire puisqu'il est aussi question du calendrier que nous devons au défunt leader libyen, Muammar Kaddafi. Dans ce calendrier de 12 mois, où il a donné un nouveau nom à chacun des cycles mensuels, on retrouve sans surprise le nom de Nasser, pour juillet, et celui de son fils Hannibal, pour le mois d'août. Et pour finir l'année en apothéose, choisissons plutôt le calendrier hégirien-solaire, ou djillalien, que nous devons au grand poète et astronome, Omar Khayyam. Il l'a élaboré à la demande des autorités de son époque pour pallier les approximations du calendrier… hégirien.
A. H.


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