Les contingences auxquelles il est soumis, les tentatives de torpillage et autres manœuvres destinées à le «casser», rien de tout cela ne semble, malgré tout, susciter le moindre doute pour les hirakistes à Tizi-Ouzou pour la poursuite du mouvement qui va allégrement vers le bouclage de son onzième mois. C'est un des messages principaux livrés, hier, par les participants à la 48e manifestation du vendredi, venus encore en nombre crier haut et fort les mêmes slogans exprimant, d'abord, leur rejet de tout ce à quoi a donné lieu la solution préconisée par l'état-major de l'armée, notamment la tenue de l'élection présidentielle et l'intronisation d'Abdelmadjid Tebboune. Ils étaient donc encore nombreux les manifestants venus réitérer les exigences du Hirak, mais il faut dire qu'on était loin des foules immenses dont les voix retentissaient au loin. D'ailleurs, il a fallu du temps, hier, pour que la procession s'ébranle pour redonner vie aux boulevards sur lesquels il fallait jouer des coudes pour se frayer un passage. Quoi qu'il en soit, hier, la «non-reconnaissance» de Tebboune en sa qualité de président de la République, et la libération de tous les détenus, ainsi que l'instauration d'un Etat civil non militaire étaient les principaux slogans marquants d'une manifestation qui, sans doute, ne restera pas parmi celles qui ont marqué les 48 semaines d'un mouvement populaire, peut-être toujours aussi bien porté en Kabylie mais moins expressif jusqu'à il y a à peine deux semaines. Passager essoufflement ou véritable lassitude ? On ne devrait pas attendre trop longtemps pour connaître le fin mot de la tournure prise par le mouvement à Tizi-Ouzou. A. M.