Dialogue inter-libyen. L'Algérie prête à l'abriter ! À Laâyoune ! J'ai lu avec plaisir l'article de ma consœur Abla Chérif dans l'édition du Soir, hier mercredi, et intitulé «Enquête sur les législatives de 2017 ». Je l'ai lu et relu avec plaisir, pour deux raisons au moins. La première est qu'il faut toujours lire les papiers de Abla Chérif parce qu'ils sont bien écrits, ce qui, en soi, est une raison suffisante dans le champ de l'« écrit journalistique » dézédien. La seconde réside dans la structuration de ses articles et la solidité de ses sources. Et donc, ceci expliqué, je sors de ma lecture de son papier sur la justice et l'intérêt qu'elle porte ces dernières heures aux législatives truquées de 2017 avec ce nom et ce prénom : Bouteflika. Saïd. Non pas que je ne connaisse pas le sieur. Je pratique les Bouteflika depuis au moins 97 et leurs retours déjà balbutiants de l'exil et de la traversée du désert doré. Non ! Je ne découvre pas Saïd aujourd'hui. Par contre, des années après ce casse du siècle, ce hold-up opéré par la fratrie d'Oujda, je suis toujours aussi sidéré par la… fragilité du pays. Oui ! La fragilité effrayante de la Dézédie. Comment une famille, un homme, un jeune frère, un cadet a-t-il pu prendre possession d'un pays tout entier ? Sans qu'aucune institution, armée comprise, et je répète au cas où certains n'auraient pas compris, armée comprise, ait réagi en 20 ans de braquages ? Le phénomène Saïd, le parcours du Prince Saïd m'interpelle aujourd'hui, pour l'avenir. Voilà un homme, frère du boss, qui a pris les commandes du pays, sceaux de la République compris, et qui l'a transformé en entreprise familiale et privée. Il est aujourd'hui en prison. D'accord ! Mais qui me dit et qui peut me garantir qu'avec l'emprisonnement du Prince Saïd, la fragilité «étonnante» et déroutante du pays a disparu avec lui ? Qui ? Qui peut m'assurer que dans un an, dans deux ans, ou dans trois ou quatre mandats successifs, un frère, un fils, un oncle ou un apparenté du puissant du moment ne reviendra pas entrebâiller la porte d'un Conseil de gouvernement pour vérifier que tout le monde est assis à la bonne place et écoute religieusement parler un cadre ou un cheval barbe ? En un mot, le sort de Saïd Bouteflika, je m'en tamponne un peu le coquillard, comme des premières neiges sur les hauteurs de l'Atlas blidéen. Par contre, le sort de l'Algérie, une contrée fragilisée au point de pouvoir tomber comme un fruit mûr entre les mains du premier psychopathe de passage, ça, ça m'inquiète au plus haut point. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.