Fidèles à leur engagement en faveurs du mouvement du 22 février, les hirakistes des villes de Boumerdès, Dellys et Bordj-Menaïel sont sortis pour la cinquantième fois dans la rue pour soutenir et renouveler les revendications du Hirak. Comme d'habitude, les trois manifestations se sont déroulées dans un climat de sérénité et de conviction. Les marcheurs des trois localités ont scandé les slogans habituels contre le nouveau chef de l'Etat et revendiqué l'instauration d'un Etat civil. Pour ce faire, les marcheurs de Boumerdès ont longtemps repris le slogan «Abane a laissé une recommandation.» Les détenus d'opinion qui croupissent dans les prisons ont eu droit, comme chaque vendredi, au soutien sans faille des manifestants, qui ont exigé leur libération sans conditions. Au plan de la vie du Hirak, les débats s'intensifient ces derniers temps au sein du mouvement Sylmia. «Alors que le Hirak s'apprête à célébrer le combat permanent et pacifique durant une année contre la Issaba, je pense qu'il est temps, voire urgent de lui fixer un ou des objectifs politiques à court et moyen terme», nous a confié un manifestant de Boumerdès. Cette réflexion aurait pu être émise par plusieurs marcheurs. C'est dire que l'impatience commence à s'installer d'autant plus, selon eux, Tebboune n'a montré aucune volonté de changement. «Il fait du Bouteflika sans Bouteflika, il est partisan des manœuvres et de la répression. Nous ne devons pas donner le temps au pouvoir pour grignoter nos capacités de mobilisation et s'installer dans la durée.» La réflexion de cet enseignant de l'Université M'hamed-Bouguera résume un peu la situation générale qui prévaut au sein du mouvement du 22 février dans la région de Boumerdès. Abachi L.