Le premier coup de pioche pour la construction du nouvel hôpital de Aïn Defla a été donné à la fin de l'année 2013, confiée à la société indienne Shapoorji Pallonji. Une structure d'une capacité d'accueil de 240 lits, voire 300, implanté à l'entrée est de la ville mais non encore opérationnelle. L'infrastructure s'étend sur 5 hectares, elle est composée de 11 salles d'opération, dont trois destinées aux urgences. Très attendu par la population, l'hôpital est doté de médecins spécialistes en cancérologie et hémodyalise. Il permettra ainsi de réduire les transferts de malades vers Blida ou Alger. Alors que sa mise en service était annoncée pour la fin de l'année 2018, les travaux sont loin d'être terminés et sa réception retardée. Aussi le nouveau wali, installé depuis moins d'un mois, pour sa première sortie sur le terrain, a effectué une visite à cette infrastructure, où il a constaté des lacunes et autres défaillances. Il s'est vite rendu compte que le chemin d'accès tel qu'il a été conçu ne pourra pas répondre aux flux des allées et venues en passant par l'entrée principale. Aussi après avoir entendu l'exposé de la responsable du bureau d'études, il a donné son accord pour dégager une enveloppe de 15 millions de centimes pour refaire les voies d' accès. Les justifications des retards dans le genre «en voie de lancement» et autres «en cours de... » dont usent des responsables lors des exposés sur l'avancement des chantiers, ont fini par exaspérer le wali qui n'a pas manqué de réagir en déclarant : «Je ne peux pas me contenter de promesses. Je veux avoir un planning net et précis avec les dates butoirs dans les meilleurs délais». Les responsables pour leur part se défendent en précisant «que c'est l'entreprise titulaire du marché qui n'a pas respecté les plannings établis». Le chef de l'exécutif rétorquera : «Dans ce cas, vous appliquez la réglementation dans toute sa rigueur car c'est toute la population de la wilaya qui attend la mise en service de cet hôpital et nous sommes tenus de satisfaire son attente.» En suivant l'exposé en 3D, le wali a relevé plusieurs lacunes, entre autres l'espace de détente pour les malades ou leurs parents lors des visites qui n'a pas été prévu, ou encore la voie d'accès aux UMC, très étroite, n'est pas adaptée pour le passage des ambulances. Autre remarque relevée concerne la base d'atterrissage pour un hélicoptère qui n'est pas mentionnée dans la configuration. Le chef de projet s'explique : «L'espace est prévu mais l'assise n'a pas été réalisée». A ce sujet, le premier responsable de la wilaya dira que «c'est une structure de santé qui nous coûtera près de 1 000 milliards, elle est faite pour durer et se développer et répondre à des normes d'avenir». A ce rythme, cet hôpital n'ouvrira pas ses portes cette année, ni dans deux ans. C'est intolérable Aussi, il a invité les différents responsables, de tous les secteurs concernés, à une réunion immédiate pour faire le point sur l'avancement réel des travaux, notamment pour ce qui est des CES (corps des états secondaires). Une raison d'accélérer les travaux quand on sait qu'il a été projeté de faire de l'actuel hôpital Makour-Hamou une maison mère et enfant. Karim O.