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Pourquoi un Parlement en Iran ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 24 - 02 - 2020

Les Iraniens ont voté vendredi dernier pour élire un Parlement dont les futurs membres ont déjà fait l'objet d'une sévère présélection des candidats à la candidature de la part des autorités. Le Conseil des gardiens de la Constitution, chargé de ce tri, a donc rayé des listes la moitié des citoyens qui se sont portés candidats, ainsi que près d'une centaine de députés sortants. Pour éviter toute mauvaise surprise, l'institution chargée de ce nettoyage drastique des listes des candidatures est loyale au Guide suprême qui nomme la moitié de ses douze membres. Si je vous parle de l'Iran, ce n'est pas pour vous convaincre qu'ici on est mieux que là-bas, et qu'ailleurs c'est pire, puisque le pire nous est devenu familier, même si nous rejetons sa fatalité. Oui, comparaison n'est pas raison, mais on pourrait dire que l'Iran c'est pire, en dépit de l'admiration qu'on peut avoir pour ce peuple, sous embargo, et qui résiste à une tyrannie religieuse. Non, les Iraniens n'ont pas besoin de triturer leur Constitution, car ils en ont une, au gré des humeurs et des ambitions de leurs gouvernants, puisqu'ils ont un guide, placé au-dessus des lois. Ce guide suprême, de droit divin, qui détient le droit de vie et de mort sur ses citoyens, n'a de comptes à rendre qu'à Dieu et accessoirement à son suppléant, Al-Mahdi Al-Mountadhar (l'Imam attendu). Cela dit, sans vouloir heurter les convictions chiites.
Et pourtant, les Iraniens peuvent se prévaloir d'une Constitution, et leur loi fondamentale comprend certains articles qui pourraient être l'apanage de n'importe quelle démocratie occidentale. C'est le contenu de l'article que nous propose l'écrivain koweïtien Khalil Ali Haïdar, à l'occasion de ces curieuses élections législatives iraniennes, où tout est fait pour préserver l'ordre établi. Dans cet article publié par le quotidien de Koweït, Al-Djarida, il passe en revue les articles de la Constitution iranienne, les plus inattendus, au regard des pratiques et des mœurs politiques. Des articles dont devraient s'inspirer les constitutionnalistes qui planchent actuellement sur la révision constitutionnelle, pour peu qu'ils aient l'assurance d'avoir l'oreille des décideurs. Ainsi, à l'article 9 de ladite Constitution, il est prescrit que nul responsable n'a le droit de porter atteinte aux libertés légitimes sous prétexte de protéger l'indépendance et l'unité du pays. L'article 23 est encore plus précis concernant la liberté de croyance, puisqu'il interdit de demander des comptes aux gens sur leurs croyances. Il n'est pas permis également de s'en prendre à quelqu'un en lui reprochant son choix d'une religion quelconque. De même que la loi fondamentale garantit en son article 27 la liberté de se réunir et de manifester sans armes et sans porter atteinte aux fondements de l'Islam.
Toujours dans le domaine des libertés, l'article 32 proclame que «toute arrestation d'une personne ne doit se faire qu'en vertu de la loi et selon les modalités qu'elle définit. Lors de l'arrestation, le mis en cause doit être immédiatement informé et les chefs d'accusation, ainsi que les preuves doivent lui être notifiées par écrit. Le dossier de l'enquête préliminaire doit être transmis aux instances judiciaires dans les vingt-quatre heures, suivant l'arrestation. L'article 38, objet des plus grandes violations, interdit tout genre de torture pour arracher des aveux ou recueillir des indices. Il n'est pas permis de contraindre une personne à témoigner, à avouer, ou à prêter serment, et tous témoignages, aveux, et serments, de ce genre seront nuls et non avenus et les contrevenants punis. Enfin, l'article 38 interdit expressément de porter atteinte à la dignité et à l'honneur de la personne interpellée, arrêtée, ou incarcérée, en vertu de la loi. Tout contrevenant à cet article devra être sanctionné ». Khalil Ali Haïdar nous dit son étonnement, à la lecture de ces articles, de l'écart qu'il y a entre la loi fondamentale, d'un côté, et les méthodes utilisées par les autorités iraniennes. Et il cite tout ce qu'interdit cette Constitution, à savoir la répression, les interdictions, les arrestations, la torture, ainsi que les tirs à balles réelles utilisés pour réprimer les manifestants, d'autre part.
« Il y a dans le monde des régimes qui ont peur de leurs peuples, et hésitent à permettre la liberté d'expression et les libertés en général, mais le régime iranien n'a pas d'équivalent en la matière. Il rassemble plusieurs interdits sous un même chapitre, et considère toute liberté comme un danger pour l'Islam, pour l'expansion du chiisme et pour la sécurité nationale », note encore Khalil Ali Haïdar. « Pour ce régime, l'attitude répressive ne peut être que méritoire vis-à-vis de Dieu, et on ne peut qu'œuvrer à obtenir les grâces divines en faisant taire les opposants et les contradicteurs .» Ce qui n'est pas sans rappeler l'équivalent sunnite qu'un Ali Benhadj et consorts scandent à tous les vents et qui dit : « Ni charte, ni Constitution, Dieu a dit, le Prophète a dit .» Difficile de croire qu'on peut changer son fusil d'épaule ou renoncer à son objectif dans ces milieux politico-religieux. « Dans ces conditions, on peut se demander ce qu'il reste des libertés électorales, alors qu'il est plus facile aux candidats de passer par le chas d'une aiguille que d'être élus au Parlement. Que peut attendre alors le guide suprême d'une élection et des électeurs iraniens, puisque lui et sa coterie ont la haute main sur tout en Iran, alors qu'il n'a aucune obligation envers le peuple ?», s'interroge l'écrivain koweïtien.
En effet, aux termes de l'article 110 de la même Constitution, Ali Khamenai détient tous les pouvoirs, du régalien aux pouvoirs intermédiaires, comme celui de nommer un directeur de chaîne de télévision. L'œil et la main du maître, sous le regard bienveillant de Dieu, et en attendant la réapparition du Mahdi.
A. H.


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